FAURE (Sébastien), anarchiste français (1858-1942).
Lettre autographe signée au militant pacifiste français, René Gérin. Paris, le 1er Janvier 1936.
3 pp. gd. in-4. En-tête de la « Petite encyclopédie Anarchiste ». 3 p. in-4.
Longue et très importante lettre. Ses pensées sont partagées avec celles de son ami concernant le dernier paragraphe du « Manifeste de Saumur ». Il lui avoue qu’il ne parvient pas à concilier le texte de la motion sur le débat idéologique et le paragraphe en question. « Il y a, il me semble, contradiction, étant donné que, d’une part on réserve et on maintient à l’étude en question que, d’autre part, on tranche par ailleurs. Ce n’est pas moi qui attache une particulière importance au manifeste, c’est : 1° l’ensemble des ligueurs et 2° le grand public. ». Il considère que les décisions qui y sont inscrites font autorité jusqu’au congrès suivant et lui conseille d’écrire et de publier au plus tôt leur travail, « contre l’idée de non-violence absolue […] Ce malencontreux paragraphe a créé, au sein de notre ligue, un malaise inquiétant. Beaucoup de nos amis me demandent et se demandent si la ligue n’est pas devenue une association Tolstoïenne, Gandhiste ou Chrétienne ( ?). Croyez moi : il n’y a pas que les anarchistes qui firent leur adhésion au principe de la non-violence absolue ; il y a aussi bon nombre de socialistes, syndicalistes et sans parti (Je ne parle pas des communistes qui, sur ce terrain comme sur beaucoup d’autres, n’ont ni principes, ni doctrine ou plutôt en changent sans cesse) ». Enfin, il ajoute, concernant sa démission en tant que membre du comité d’honneur, qu’elle n’a pas d’importance. « Elle n’a que celle que je lui attribue personnellement. Je ne vous demande pas qu’elle soit rendue publique ; il me déplairait qu’elle le fût…».
850 €
FAURE (Sébastien), anarchiste français (1858-1942).
Lettre autographe signée au militant pacifiste français, René Gérin.
Paris, ce 2 Mai 1937. 2 p. ½ in-8. Petits trous d’épingle sans gêne au texte.
Très intéressante lettre à propos du Manifeste du Congrès de Saumur que son ami souhaite faire publier. Il refuse de faire paraitre cet article dans « Le Barrage », hebdomadaire de la ligue Internationale des Combattants de la Paix (1934-1939). Il s’en explique et justifie les raisons de sa contestation au sujet du dernier paragraphe, insistant sur le caractère primordial de conserver une unité au sein de la ligue. « Je suis trop attaché à la cause de la paix et au développement de notre ligue et au succès du Barrage pour m’exposer à provoquer un désaccord aigu entre les ligueurs syndicalistes, révolutionnaires ou anarchistes et les ligueurs qui ne le sont pas […] Seulement, je me fais, par mon silence, apparaitre comme donnant mon approbation au dit paragraphe qui condamne d’une façon générale toute action insurrectionnelle, toute tentative révolutionnaire par la violence, et, dans les circonstances actuelles, désavoue et rejette l’admirable résistance de nos frères d’Espagne, aux entreprises criminelles de Franco. ». Enfin, en post scriptum, il lui précise qu’il adresse sa démission à Charpentier, comme membre du comité d’honneur.
480 €
GRAVE (Jean) anarchiste français (1854-1939)
Lettre autographe signée à son « Cher Martini ». Robinson, le 15 août 1920. 1 p. in-8. En-tête « La révolte et Temps Nouveaux ».
« Le porteur de la présente est sous le coup d’infraction à un arrêté d’expulsion. Il vous racontera son affaire. Il voudrait pouvoir faire retirer l’arrêté qui l’expulse et obtenir qu’on l’autorise à résider en France. ».
280 €
PARSONS (Léo) journaliste, anarchiste puis socialiste.
II fut le fondateur vers 1895 à Marseille, du journal artistique littéraire et politique « L’Œuvre Sociale »,
dont la périodicité fut éphémère (1872- 1941)
Lettre autographe signée à un confrère de Belgique. [Paris, 1899], dimanche. 2 pp. ½ in-8.
Très belle lettre relative à l’activité de Mécislas Golberg, qui « n’a pas été conduit à la frontière, mais condamné, le lendemain même de son arrestation, à 3 mois de prison, pour infraction à un arrêté d’expulsion pris contre lui il y a trois ans, à la suite d’une réunion, au cours de laquelle il avait parlé de Méline, alors président du Conseil, sans assez d’aménité. Golberg est en ce moment à la Santé. Il ira en appel, sera défendu par Me Hild, secrétaire de Me Labori. On comprendra alors que Golberg n’est pas anarchiste qu’il n’est pas dangereux, qu’il a renoncé à prendre part à nos affaires de politique intérieure, qu’il ne demande que le droit de demeurer à Paris, où il lui est seulement possible de continuer ses travaux littéraires… ». Parsons lui précise, que Golberg a été dénoncé par « un juif antisémite du nom de Mayence, obscur policier qui a dénoncé Golberg dans un article immonde de l’Anti-juif… ». Ceci pour l’informer et faciliter la tâche qu’il s’est donné, « au moment des débats en appel […] de faire rapporter un arrêté d’expulsion aujourd’hui anachronique… ».
480 €