ADAM (Juliette) écrivaine française, polémiste, salonnière féministe (1836-1936).
Lettre autographe signée très probablement à Maurice Tourneux [vers 1883-1884].
En-tête de « La Nouvelle Revue ». Paris. 2 p. in-8 oblong.
Elle l’engage à venir le rencontrer afin d’établir les prochains sujets pour La Nouvelle Revue. Elle compte plusieurs sujets qu’elle envisage, en particulier sur sa manière de travailler, sur Diderot, sur le divorce, sur l’école des jeunes demoiselles etc…. « Il faut que nous convenions de la forme qui relèvera et présentera les différents sujets …».
On joint deux cartes de visite à son nom mais rédigées par son secrétaire et 2 pièces imprimées, une relative au dîner de « La Nouvelle Revue » de 1883, précisant le nom de tous les membres adhérents présents à ce dîner et la seconde concernant une souscription pour l’achat d’un objet d’art, afin de l’offrir à Juliette Adam, comme témoignage de leur respectueuse affection. (L’objet d’art choisi est une réduction du groupe « Quand même ! » d’Antonin Mercié. La fonte de ce groupe a entraîné d’assez longs délais).
160 €
ADAM (Lucien), écrivain et linguiste français (1833-1918).
Deux lettres autographes signées. En-têtes du « Congrès International des Américanistes ».
Nancy, le 24 et 29 Janvier 1875. 3 p. in-8 chaque.
Belle lettre. Le congrès Américaniste peine à séduire et manque d’adhérents. Dans ce contexte, Lucien Adam, alors secrétaire de ce congrès, adresse une première lettre à son correspondant dans laquelle il l’accuse d’avoir lacérer « son carnet », en bourse, puis le qualifie de « Républicain ». Il poursuit tentant de convaincre son correspondant de participer au Congrès International des Américanistes. « Vous faîtes de l’Anjou un tableau charmant. L’heureux pays ! Et comme l’université de Mgr Freppel sera bien placée ! Je vous plains sincèrement Monsieur […] Il faut avouer qu’à ce point de vue, Pont-à-Mousson est bien autre chose qu’Angers, le congrès y compte déjà une dizaine de membres et j’espère que ce nombre sera plus que doublé. […] Surtout, il est fâcheux, qu’adorant l’Amérique, vous détestiez les congrès. Pourquoi ne feriez-vous pas une exception en faveur d’un Congrès exclusivement Américain ? ». Dans la seconde lettre, il lui précise avec humour qu’il n’est pas le Lucien Adam de Louis Le grand, « dont l’habit à queue de morue est demeuré gravé dans votre souvenir ». Il regrette de l’avoir accusé à tort et s’en excuse. A propos des homonymes, pour le premier « je crains fort de lui avoir joué un assez vilain tour de mon métier. En effet, pendant que j’étais substitut près la cour d’appel des Vosges, j’ai requis quelle atroce condamnation contre un Lucien Adam qui avait passé la frontière après avoir banquerouté frauduleusement. Etait-ce votre homme ? J’espère encore que non vu que j’ai eu connaissance il y a deux ou trois ans d’un second homonyme par le fait de la poste. Ceci m’amène à confesser que je vous ai accusé faussement d’avoir lacéré mon carnet après la lettre. Ai-je également porté une fausse accusation en vous qualifiant de Républicain (je n’ai pas dit Radical) ? [ …] Quoi qu’il en soit de la justesse de ma qualification, vous paraissez ne pas croire à la vérité de l’adage que tous les républicains sont des voleurs. Cela m’étonne de votre part. Après cela, ne croyez-vous pas peut-être à la vérité des suivants : Les Bonapartistes sont tous absolument désintéressés. Les Orléanistes méprisent l’argent. Les Légitimistes sont essentiellement progressistes… ». Il termine en lui indiquant qu’il lui adresse de nouveau un carnet « à l’aide duquel j’ai bon espoir que vous nous procurerez dix adhérents Angevins ».
380 €
AICARD (Jean) poète, romancier et dramaturge français (1848-1921)
Portait avec dédicace sur carte postale, au peintre français Gabriel Drageon ((1919).
80 €
AICARD (Jean), poète, romancier et dramaturge français (1848-1921).
Réunion d’une lettre autographe signée et d’un manuscrit autographe relatif à sa biographie.
L’ensemble adressé à Maurice Tourneux. Paris, le 24 Avril 1878.
1 p. gd in-8 et 2 pp. in-8, pour la notice biographique.
Maurice Tourneux, qui était le gendre de Gustave Vapereau, collabora à l’élaboration du Dictionnaire Universel des Contemporains.
C’est à ce titre qu’il ajouta quelques précisions manuscrites sur cette notice reçue de Jean Aicard, que celui-ci lui avait fait parvenir, afin de mettre à jour le dictionnaire. Concernant cette notice très étoffée, il y est question du début de ses activités en 1852 à « La Revue des deux mondes », pour se terminer en 1878, date à laquelle la Comédie Française, donne pour la première fois, des fragments d’une traduction inédite d’Othello.« J’arrive d’un voyage et je trouve votre lettre. J’y réponds aussitôt. Je suis très heureux d’avoir à vous donner les renseignements nécessaires pour la notice de Monsieur Vapereau… Je me rappelle toujours avec reconnaissance l’accueil bienveillant que fit Monsieur Vapereau à mon premier volume "Les jeunes croyances". ». Sur cette même lettre, Tourneux indique également un complément d’informations relatif au sculpteur Auguste Préault, concernant sa biographie, précisément à propos de « La croix d’honneur reçue en 1870, suite à l’exposition de 1875, où figurait la statue en marbre de Jacques Cœur 30 Avril ».
480 €
AIMARD (Gustave) romancier français auteur de romans d’aventures (1818-1883)
Lettre autographe signée à son éditeur. Juvisy sur Orge, le 10 février 1861. 1 pp. ½ in-8.
Il lui rappelle que depuis quelque temps, il est fort gêné. « Vous avez eu l’amabilité de me promettre au cas où je trouverais l’argent dont j’ai besoin d’accepter la délégation faite par moi à la personne qui me prêterai le dits argents, sur celui qui me reste à recevoir sur mon roman Les chasseurs d’abeilles. Après maintes courses et maintes démarches inutiles enfin Mr Charles Legrand, a consenti à m’avancer l’argent que je lui demandais ; j’ose espérer Monsieur que vous me ferez aucune difficulté pour accepter cette délégation ainsi que vous avez bien voulu me le promettre en m’autorisant a employer ce moyen pour trouver la somme qui m’est indispensable en ce moment… ».
Date de l’édition originale de ce roman : 1854.
Vendue
AIMARD (Gustave) romancier français auteur de romans d’aventures (1818-1883)
Lettre autographe signée à son « cher Baudaz ». Juvisy, 19 décembre 1 p. in-8.
Il lui demande de ne pas accepter l’opposition faite par Mr Bousquié fils négociant à Bordeaux, opposition faite sur le roman « que j’ai à votre journal. Je compte sur votre bonne amitié pour ne pas recevoir cette opposition et faire valoir la cession faite par moi à Monsieur Legrand, cession que je vous ai fait signifier et que vous avez entre les mains. Je puis y compter n’est ce pas ?... ».
Vendue
ALLAIS (Alphonse) écrivain français (1854-1905)
Lettre autographe signée à Mr Astre. Paris, 79 rue des Martyrs. 1 p. in-8.
« Mon cher monsieur Astre Je suis bien en retard pour vous accuser réception de votre lettre de la semaine dernière. J’ai fait votre réclamation et je suis rentré dans les 12 frs indûment réclamés. J’en ai fait sur l’heure un usage immoral, mais cependant je les tiens à votre disposition. Le meilleur emploi, à mon avis, ce sera de les boire ensemble quand vous viendrez à Paris. En attendant, cordiale poignée de main et bien à vous ».
Vendue
APOLLINAIRE (Guillaume) poète et écrivain français (1880-1918)
Lettre autographe signée « Guil. Apollinaire » à Paul Fort. Paris, sans date (juillet 1918)
En-tête du Ministère de la Guerre. 1 p. in-8.
« Je n’ai pas pensé hier à te remercier de ta gentille lettre. C’est fait » lui assure le poète, en l’interrogeant : « J’ai égaré l’adresse et le programme de Duard. Quand aura lieu la première séance ? », séance qui devait avoir lieu au théâtre des arts.
Emile Duard, comédien, metteur en scène et directeur de théâtre (1862-1941).
1 650 €
APOLLINAIRE (Guillaume) poète et écrivain français (1880-1918)
Lettre autographe signée « Gui » à la comtesse Louise de Coligny-Châtillon, « Lou ». Châlons sur Marne, le 5 avril 1915.
1 pp-12, d’une petite écriture. Adresse au verso.
Envoi du 1er canonnier-conducteur ; G. de Kostrowitzky. 38ème régiment d’Art. Nîmes. Gard.
Après avoir patienté plusieurs heures dans la Salle d’attente de Châlons, il annonce à son « Petit Lou », son départ dès le lendemain pour Mourmelon. « C’est décidément notre destination. Je sais pas encore si c’est Mourmelon le Petit ou Mourmelon le Grand. Mais l’un et l’autre sont près de Reims. Nous n’avons connu notre vraie destination que ce soir. Traversé pays désolé depuis Troyes. De grandes batailles ont eu lieu là. Des voyageurs, gens du pays nous les ont racontées. Des choses extraordinaires. Des saouleries impardonnables ont retardé la victoire. Il n’y a pas que les officiers boches qui ont bu trop de champagne. Les villages n’existent plus. C’est fantastique mais j’ai confiance Si les intrigues contre Joffre ne réussissent pas, je crois qu’il nous donne la certitude de la victoire. Je t’embrasse fort fort fort. ».
7800 €
ARAGO (Etienne) homme politique, poète et dramaturge français (1802-1890)
Poème autographe signé intitulé « A mes frères d’exil ». Nice, 15 juillet 1855. 2 pp. in-plano oblong. (37,5 x 29 cm).
Ce poème figure dans l’édition de 1860 publié à Genève, sous le titre « Une Voix de l’Exil », avec variantes (p. 159 à 167).
1 350 €
ARAGO (Etienne) homme politique, poète et dramaturge français (1802-1890)
Poème autographe signé intitulé « Petites définitions de l’Amour » En exil, 1 pp. oblong. in-plano (37,5 x 29 cm).
Ne semble pas figurer dans l’édition de 1860, publié à Genève, sous le titre « Une Voix de l’Exil ».
680 €
ARAGO (Etienne) homme politique, poète et dramaturge français (1802-1890)
Poème autographe signé intitulé « Illusion ». En exil, Londres, 20 juillet 1849. 1 pp. in-plano oblong. (37,5 x 29 cm).
Ce poème figure dans l’édition de 1860 publié à Genève, sous le titre « Une Voix de l’Exil » avec variantes (p. 13).
850 €
ARAGON (Louis), poète, romancier et journaliste français (1897-1982).
Tract avec texte et signature imprimés à l’entête du « Comité National des Ecrivains ». 6 Juillet 1946. 1 p. in- 8 oblong.
Tract adressé à ses chers amis les informant de la venue de deux écrivains russes au CNE le 8 Juillet. : Ilya Ehrenbourg (1891-1967) et Constantin Mikhaïlovitch Simonov (1915 -1979). « J’espère que vous voudrez bien venir nombreux, ce jour-là, au « Grenier des Ecrivains. ».
Vendu
[Felix ARVERS] COURVILLE (Georges), éditeur (1887-1969).
Manuscrit autographe signé avec nombreux repentirs et corrections. 30 Octobre 1950. 6 pp. in-4.
Superbe manuscrit à propos des travaux littéraires du poète et dramaturge français Félix Arvers (1806-1850). Ce précieux document dresse tout d’abord une analyse pertinente sur la plus grande œuvre du poète « Le Sonnet », puis, nous offre ensuite une description de l’Homme intime et son entourage. « Il y a cent ans, le 7 Novembre 1850, mourait à l’hospice Dubois de Paris, où il était en traitement depuis quinze jours, le poète Félix Arvers, qu’une paralysie grave emportait prématurément à l’âge de quarante-quatre ans. Il était l’auteur d’une vingtaine de pièces, pour la plupart des comédies et vaudevilles dont quelques-unes écrites en collaboration. Deux de ses œuvres personnelles avaient été jouées au théâtre français : "La course au clocher", en 1839, et le "second mari" en 1841. Ni l’une ni l’autre, n’eut cependant sauvé son nom de l’oubli s’il n’avait laissé, de son œuvre purement poétique un immortel sonnet. Le fameux sonnet d’Arvers, " le sonnet du siècle" comme l’on s’est plu à le nommer, en son temps. Toute une génération l’a récité de mémoire, et certes, tous les lettrés le connaissent, de même beaucoup d’autres que la poésie trouvent sensibles et qui ont à leur portée quelque anthologie où le sonnet d’Arvers ne peut manquer d’être, le voici, pour tous ceux qui n’en ont plus un souvenir précis ou qui l’auraient oublié… ». Après avoir retranscrit l’intégralité du sonnet, Courville, s’intéresse à la source d’inspiration cachée du poète, Marie Nodier (la femme de lettres fille de l’écrivain Charles Nodier) et à l’Arsenal « Le chef-d’œuvre de poésie devint rapidement célèbre. Fréquemment cité, on en prit copie et on le récita avec ferveur. Il provoqua l’enthousiasme des salons de Paris en attendant de faire le tour de la France puis celui du monde. Des compositeurs tels que Bizet, Widor et d’autres s’en inspirant, ajoutèrent à sa popularité. Cet exemple d’amour sans espoir aux accents si purs toucha tous les cœurs, et l’on cherche pendant très longtemps, bien après la mort du poète, à savoir quelle pouvait être cette inconnue digne de lui avoir inspiré un sentiment aussi délicat et aussi profond. Quelques rares personnes de l’entourage du poète, les amis parfaitement discrets, surent seules à quoi s’en tenir. Pour tous les autres, le mystère demeurait impénétrable. C’est ce que l’auteur avait d’ailleurs sincèrement voulu, et c’est pour mieux dérouter la curiosité qu’il publia le sonnet en lui donnant ce sous-titre : "imité de l’italien". L’aveu engageait le lecteur à supposer une interprétation idéale sinon un plagiat complet […] Le sonnet d’Arvers est bien français d’inspiration et de création et le secret qu’il cachait en a été connu après la mort de celle qui en fut l’inspiratrice. Rappelons par plaisir son nom, c’est la très charmante, la très bonne Marie Nodier, la joie pure, le frais sourire des soirées du salon de l’Arsenal dont son père, Charles Nodier était l’incomparable esprit. Le souvenir de Marie Nodier s’illustre d’un beau titre " Notre Dame de l’Arsenal", surnom que lui donna, en témoignage d’amitié, Victor Hugo. Sa gracieuse jeunesse et sa noblesse d’ame sont évoquées dans les stances ailées et trois beaux sonnets d’Alfred de Musset. Et qui veut savoir, d’un autre ami de Marie, ce qu’étaient les hôtes, les invités, les fidèles, la gaité, la simplicité et l’esprit et la gloire du foyer de l’Arsenal, il lui suffira de lire les quarante-sept pages, étincelantes et ferventes, d’Alexandre Dumas qui servent d’introduction à l’une de ses œuvres "La femme au collier de velours ". Courville dresse ensuite un portrait biographique de Marie Nodier puis évoque la fin de l’Arsenal « Elle se sentait l’amie de tous que son père aimait et rassemblait, elle était leur sœur par sa jeunesse comme par les dons de son esprit qui l’avaient faite poète et musicienne. C’est sur l’album amical de Marie Nodier qu’Arvers, alors âgé de vingt-quatre ans, écrivit son immortel sonnet. Elle en eut la primeur. Devina-t-elle, ayant lu "ces vers tout remplis d’elle", qu’elle était cette femme qui les dictait ? Aucun témoignage ne permet de le supposer. Surtout qu’au moment où elle en reçut l’hommage, au début de 1830, elle allait devenir Madame Menessier. Elle avait dix-neuf ans et elle épousait un jeune fonctionnaire […] Mais un temps vint où Marie délaissa son piano des soirées dansantes de l’Arsenal, un berceau la retenait. Alors, peu à peu son absence fit de l’ombre. La jeunesse du cercle se dispersa, il lui semblait qu’un charme avait été rompu. Il devait l’être tout à fait quelques années plus tard, en 1844, quand le foyer de l’Arsenal cessa d’exister par la mort de celui qui en était l’ame, le bon Charles Nodier. Ce fut la dispersion complète de cette charmante et amicale pléiade intellectuelle…Mais le souvenir de l’Arsenal resta dans le cœur de tous. L’aimable mémoire de Charles Nodier devait être évoquée vingt-trois ans plus tard, dans un livre signé du nom de Madame Menessier-Nodier. Ce pieux et vibrant témoignage filial était aussi le livre du souvenir de Marie pour tous les amis de sa jeunesse du temps de l’Arsenal. Beaucoup n’étaient déjà plus dont Arvers et d’autres plus illustres, tels que, Musset, Eugène Delacroix, Alfred de Vigny .Celle qu’aucun d’eux n’oublie jamais devait survivre à tous. Marie Nodier vécut jusqu’à l’âge de 82 ans… ». Courville dédie la fin de son manuscrit aux derniers jours d’Arvers et confie quelques anecdotes. « Felix Arvers reste célibataire. C’est vers la fin de 1848 qu’il ressentit les premiers symptômes de la maladie qui devait abréger sa vie. Il dut malgré tout continuer d’écrire pour le théâtre. Mais bientôt, privé de mouvements, il lui devint impossible d’aller lui-même présenter la pièce qu’il venait d’achever. Un ami dévoué s’en chargeait, non toujours avec succès. Une certaine fois l’ami revint avec un refus : "on trouve lui dit-il, que ta pièce manque de mouvement. Je les admire tes bons hommes, répondit Arvers, paralytique, de mouvement ! De mouvement ! Si j’en avais, je ne les mettrais pas dans mes pièces, je les garderais pour moi ". La verve du vaudevilliste continuait d’aller. Elle devait persister jusque la fin lorsqu’Arvers se sentit très mal, il appela à son chevet un prêtre de ses amis. Celui-ci qui avait été son condisciple à l’école de droit, s’empressa de venir. Arvers se confessa à lui et, la confession terminée, quand son ami allait affectueusement le quitter, il le retint : " Ecoute ! Ecoute encore… j’allais oublier le plus gros péché de mon existence. Quoi donc ? fit le prêtre l’ait particulièrement inquiet, j’ai dit un jour beaucoup de mal de Charles X ". C’était vrai, mais c’était aussi à ce moment-là de la part d’Arvers, une ultime espièglerie de vaudevilliste, car il savait son ami un libéral fougueux. Rien d’étonnant, c’était l’Abbé Coquereau, un caractère d’ailleurs original… […] Arvers légua par testament à un de ses amis parisiens, ce qui lui restait de son patrimoine, environ 27000 France et divers manuscrits dont celui du sonnet que l’on a pu voir, en 1927, à l’exposition de la " jeunesse des Romantiques" organisée à la maison de Victor Hugo, Place des Vosges à Paris. Les obsèques d’Arvers furent célébrées modestement à l’église Saint Laurent, le 10 Novembre 1850. Il fut, selon sa volonté, inhumé au cimetière de Cézy dans l’Yonne, auprès de son père et de sa mère qui était morte à Paris en 1845.».
Cet article sera publié dans le quotidien « Le courrier de l’Ouest » d’Angers, le 7 Novembre 1950.
On joint une lettre dactylographiée signée du rédacteur en chef du journal, attestant du paiement des honoraires reçus par Courville pour la rédaction de cet article.
680 €
ARRABAL (Fernando) écrivain espagnol, né en 1932.
Carte postale autographe signée. Paris, 11 octobre 1989. 1 p. gd. in-8.
Belle pièce. « Merci de votre lettre. C’est ma destinée de prendre la peinture comme un château fort ».
La carte postale du Bicentenaire de la Révolution Française, représentée au dos est une œuvre collective de Patrice Pouperon (collage) et de Fernando Arrabal « Ah ! la belle année ».
180 €
AUDEBRAND (Philibert), écrivain, journaliste français aux activités variées (1815-1906).
Il fut l’auteur de vers satiriques et de romans historiques français.
Lettre autographe signée. Paris, 5 Octobre 1900. 2 pp. in-16.
Belle lettre adressée à son confrère dans laquelle il le complimente sur ses engagements littéraires et sur son nouvel ouvrage. Il émet un constat sur les différentes revues littéraires. « Vous êtes une sentinelle vigilante. Vous montez, nuit et jour, la garde auprès du mausolée de votre maitre, en ne permettant pas qu’on égratigne le monument ni qu’on le salisse en y jetant des ordures. Il avait déjà vu avec quel sentiment de piété vous avez rabroué les cléricaux, ces profanateurs angéliques, à propos des Mémoires d’outre-tombe [l’œuvre majeure de François-René de Chateaubriand (1768-1848]. Cet opuscule, éclairé par tant de notes précieuses, a été pour moi une lecture des plus captivantes. Ces pages nouvelles sont une nouvelle preuve de votre attachement à Sainte-Beuve et de votre culte pour la vérité ». Il le questionne ensuite sur la Nouvelle Revue et finit par une conclusion des plus pragmatiques « Savez-vous qui succède à Mme Adam dans le gouvernement de la Nouvelle Revue ? Et si cette publication, jadis très prospère, a encore chance de vivre ? On me dit que ce pauvre cahier est bien malade. Si j’ai eu autrefois 5 grands articles, (la valeur d’un gros volume), il y avait alors 7,000 abonnés venus en peu de temps ; c’est un roman de Jules Vallès, grandement écrit en argot, qui a donné le signal de la dégringolade. Du reste, il y a trois ans que j’ai cessé de lire cette Revue, mais il y en désormais tant d’autres ! Et comment toutes ces brochures trouvent-elles des clients ? A la vérité, vu la diffusion des écoles de tout genre, il doit se former, chaque année 500,000 lecteurs, pour le moins. Une préparation à un monde nouveau et une nation, qui comme l’Angleterre et l’Amérique du Nord, va avoir de plus en plus besoin de papier noirci pour ne pas mourir d’ennui ou d’ignorance… ».
280 €
AYME (Marcel) romancier, conteur et dramaturge français (1902-1967)
Pièce signée avec les mots « Lu et Approuvé ». Paris, 14 juin 1963. 1 p. in-4.
Intéressant document. Pouvoir signé, donné pour l’Assemblée Générale des Auteurs et Compositeurs Dramatiques, relatif à son adhésion, selon les modifications statuaires approuvées, dont le texte lui avait été remis précédemment. 180 €
AYME (Marcel) écrivain et dramaturge français, né à Joigny (1902-1967)
Lettre autographe signée à une dame. 21 mars 1964. 1 p. in-8.
Il lui demande de bien vouloir l’excuser pour avoir tardé à lui répondre. « Sachez du moins que vous étiez un de mes remords, car je vous suis très reconnaissant de vous interesser ainsi à mes livres … Ci-joint, vous trouverez la dédicace. ».
160 €
AZAIS (Pierre), philosophe français (1766-1845).
Lettre autographe signée. Paris, 7 Mai 1840. 3 pp. in-4.
Très belle lettre dans laquelle il demande à son correspondant de le recommander auprès du philosophe, chef de l'école éclectique français, Victor Cousin (1792-1867). « J’ai l’honneur de vous offrir un exemplaire d’un ouvrage que j’ai consacré aux questions de physiologie les plus importantes […] Je me flatte de l’espoir qu’après la session, lorsqu’un peu de loisir vous sera rendu, vous prendrez connaissance des pensées que j’expose et j’ose présumer qu’elles vous paraitront dignes d’être répandues. J’ai demandé à Mr Cousin de m’en accorder le moyen qui, aujourd’hui serait le plus efficace. Je vous prie de lire la lettre que je lui ai adressée à ce sujet et d’appuyer auprès de lui le vœu qu’elle exprime. ». Il poursuit avec une critique de la pensée philosophique de Cousin « Il a eu toujours soin de dire que sa philosophie était éclectique, et une telle intention, dans son esprit, était judicieuse ; mais l’éclectisme en philosophie ne peut être lui-même judicieux, et conduire à la connaissance du vrai universel, qu’autant qu’il embrasse la connaissance préliminaire des faits particuliers de tous les ordres ; et Mr Cousin trop jeune encore, n’ayant pas pris le temps de les étudier, de les rassembler, d’en chercher les liens et les rapports, n’a jamais pu élever que des édifices incomplets et sans durée parce qu’ils étaient incomplets, sans harmonie, sans bases et sans unité. Dès le début de ma lettre, j’abonde, comme vous le verrez Monsieur, dans l’intention philosophique de Mr Cousin, je lui dis ensuite ce que j’ai fait pour la remplir, évitant autant que je l’ai pu, de lui faire entendre qu’il ne l’a pas remplie lui-même ; malgré ces ménagemens (pour ménagements), je dois craindre que ma réticence ne soit comprise, et qu’elle ne lui donne point, en ma faveur, des dispositions favorables. Vos droits à sa confiance, Monsieur, pourraient les adoucir, peut-être les dissiper ; ce serait un heureux résultat de votre adresse bienveillante. ». Ce constat dressé, il détaille à son correspondant sa demande, afin d’obtenir la création d’une chaise de philosophie générale, « Et une autre insinuation, de votre part pourrait être bien utile à ma cause. Puisqu’il va devenir l’arbitre unique de mon existence matérielle, ne pourrait-il pas être amené à concevoir, que la création en ma faveur, d’une chaise de philosophie générale, en obtenant des chambres le traitement ordinaire, éteindrait mes droits à la pension que, selon toute vraisemblance, et surtout d’après votre recommandation, il croira devoir me conserver dans son intégralité ? Par cet échange, il ferait, sur son budget actuel, une économie de 3000 francs et j’arriverais enfin à la position méritée, cela me semble, par mon âge et mes travaux. ». Il ajoute sous forme de confidence « Chose vraisemblable encore, mais qui, en présence de Mr Cousin, ne devrait pas être révélée, c’est que dans l’opinion des chambres, et dans l’opinion publique, la création d’une chaise de philosophie générale au Collège de France, serait plus utile, plus opportune, que celle d’une chaise de longue élève, à laquelle, je crois on prendra encore moins d’intérêt qu’à celle d’Arabe et de Persan… ». Il termine avec cette précision « Monsieur Thiers a de l’amitié pour moi et de l’estime pour mes pensées. Son intervention dans ma cause pourrait en faciliter le succès. ».
480 €
BANVILLE (Théodore de) poète et dramaturge français (1823-1891)
Poème autographe signé « À ma mère pour sa fête Sainte Elisabeth ».
19 novembre 1874. 1 p. ½ in-8. Ce poème semble inédit.
Magnifique témoignage à l’égard de sa mère.
« O ma mère, ton cœur toujours blessé, qui m’aime
Vit, trésaille et s’agite en moi, je suis toi-même ;
C’est toi qui façonnât mon âme sous tes doigts,
Et ma voie de poète aussi je te la dois…. ».
380 €
BARBEY D’AUREVILLY (Abbé Léon) prélat français, frère du poète et romancier Jules Barbey d’Aurevilly (1809-1876)
Avant de devenir prêtre, l’abbé Léon, fut un mondain, poète et chansonnier.
Son frère, dans une lettre adressée au P. Joseph Dauphin, de la Congrégation des Eudistes,
qui lui consacra un ouvrage « Un poète apôtre », lui fit son éloge.
Lettre autographe signée au baron Antoine Guiraud (1780-1857) St-Sauveur-le-Vicomte (Manche),
le 21 janvier 1833. 2 p. ¾ in-4. Adresse et marque postale.
Longue et très intéressante lettre relative à sa publication « Monnus Normand », recueil fondé avec Alexandre Auguste de Berruyer en 1832. Il lui adresse le n° 12 du Monnus Normand, « …tout consacré à la prisonnière de Blaye, car ainsi que vous l’avez excellemment dit : Madame y tient sa cour plénière et tous les nobles cœurs y sont ses grands vassaux… ». Il s’agit en fait de la duchesse de Berry détenue dans la citadelle de Blaye. Cette publication fondée à Caen, qu’il poursuit pour la seconde année, en fonction de sa popularité, l’amène à lui demander un service. « Ce service le voici : Daignez, Monsieur, détacher une poésie inédite des trésors de votre portefeuille ….Voyez l’avantage d’être célèbre Monsieur, on sait à 300 lieues de vous ce que vous êtes, et c’est pour cela que je me hasarde à vous faire une prière qui de tout autre serait accueilli avec froideur ou repoussée bien loin comme une inconvenante importunité… ».
380 €
[Jules BARBEY D’AUREVILLY] par Eugène Roger de Beauvoir.
Dessin autographe signé de ses initiales, représentant le portrait de l’écrivain devant ses « Œuvres complètes »
éditées par Alphonse Lemerre.
Vendu
BARBUSSE (Henri), écrivain français (1873-1935).
Très Intéressant ensemble composé d’une lettre autographe signée d’Henri Barbusse
et de 3 lettres autographes signées de l’éditeur d’art Gaston Boutitie.
Ces lettres sont relatives à l’édition illustrée de l’ouvrage d’Henri Barbusse « Le Feu ».
Ce récit relate sa vie au front durant la première Guerre mondiale, considérée comme une œuvre littéraire majeure, œuvre qui obtint à cet effet, le prix Goncourt en 1916. On joint 2 photos, soit 2 portraits d’Henri Barbusse et un extrait d’article publié dans le
« Cri de Paris » le 19/08/17, dans lequel l’auteur défend ses positions.
14 Septembre 1917. Gaston Boutitie expose les tourments qu’il rencontre concernant l’édition illustrée de cet ouvrage à un confrère. « A la suite de votre aimable lettre, j’avais poussé activement les négociations pour l’édition du livre du Feu et c’était à peu près réglé quand tout revient d’être mis en question. J’irai vous voir lundi matin 17. Si vous pouvez me recevoir je crois que vous pourrez m’apporter une aide très efficace. ».
20 Septembre 1917. Afin de tenir informé son confrère, il lui adresse une coupure de presse concernant un article de Barbusse, parue le 19 Août 1917 dans le « Cri de Paris ». Dans cet article, on constate que l’auteur du « Feu » se défend et explique sa position pour mettre fin aux critiques et allégations dirigées contre lui. Il y a en effet de forts enjeux politiques dans ce récit et son engagement pacifiste dérange tout autant que la terrible description des scènes de guerre qu’il dépeint sur le front. (Cette version des faits fut contestée par John Norton Cru en 1920 dans « l’Essai d’analyse et de critique des souvenirs de combattants », notamment à propos des tranchées). Coupure de presse jointe.
Dans la dernière lettre, il résume son dernier entretien avec deux directeurs littéraires de Flammarion, Alex et Max Fisher. Si cette édition se réalise, tout sera fait selon les conditions exclusives de la maison d’édition Flammarion. Il évoque également la polémique suscitée par l’ouvrage et suggère que Barbusse écrive quelques pages pour contrer ses détracteurs: « le livre a surtout été fait pour les générations futures car le meilleur moyen d’éviter des guerres futures est de décrire les horreurs de celle-ci […] J’ai du reste constaté auprès de tous les poilus qui avaient lu le livre un enthousiasme sans mélange ». Il termine en lui précisant qu’il recherche rapidement un illustrateur, pour favoriser l’édition illustrée du « Feu » : « Si vous voyez quelqu’un qui peut s’intéresser à cette affaire, je lui donnerai en plus bien volontiers en garantie pour 20000 d’eaux fortes ou de lithos originales de mes éditions. Vous savez mieux que moi quelle est leur valeur. Je cèderai volontiers une bonne partie des bénéfices que peut donner l’affaire pour qu’elle porte mon nom d’éditeur, à cause de l’élan que cela me donnerait pour l’avenir. » .
Dans sa lettre du 11 Juillet 1918, Henri Barbusse précise à Boutitie qu’il passera le voir le lendemain. A cette occasion, il évoquera son entretien avec Max et Alex Fisher qui pourraient intervenir en sa faveur bénévolement et amicalement concernant les négociations de l’illustration de ce livre.
La première édition illustrée du « Feu » fut réalisée en 1918 par Gaston Boutitie. C’est Raymond Renefer (1879-1957) qui réalisera les 96 croquis, dont 86 seront gravés par Eugène Dété, puis dix eaux-fortes originales gravées directement depuis le front.
L’ensemble des 6 pièces 480 €
BARBUSSE (Henri), écrivain français (1873-1935).
Lettre autographe signée au peintre et caricaturiste français Auguste Roubille (1872-1955). En-tête à son adresse parisienne.
Chaleureuse lettre de Barbusse à son ami le félicitant pour ses travaux et cette « admirable série ». Fidèle admirateur de son talent, il ajoute que « Cette édition exquise vous place au premier rang des premiers… heureux d’être votre admirateur et fier de me dire votre ami ».
140 €
BARNEY (Natalie CLIFFORD) femme de lettres américaine (1876-1972)
Lettre autographe signée « Natalie Clifford Barney ». Villa « Trait d’Union » à Beauvallon (Var), le 9 septembre 1929. 1 p. in-4.
Belle lettre à propos d’épreuves qu’elle attend avec impatience. « Depuis le 24 août, date de votre premier envoi, je n’ai reçu qu’une fois d’autres épreuves. Il y a de cela plus de 10 jours. J’attends les 2 pages qui manquaient aux premières et la page supplémentaire et les chapitres qui manquent entre Gourmont et d’Annunzio : soit les chapitres sur Proust, Rilke etc… ».
480 €
BARRÈS (Maurice) écrivain et homme politique français (1862-1923)
Carte de visite autographe signée. [Paris], 29 juin 1889.
A propos de la sortie de son ouvrage « Un homme libre », pour lequel il recommande à son correspondant de lui faire un article. « Permettez-moi de vous rappeler un Homme Libre ; à côté duquel vous saurez faire un si intéressant article, soit sur ce merveilleux psychologue d’Ignace de Loyola (page 5 – 30 - 54 - 84) soit sur cette innovation, du moins innovation dans le roman, d’introduire de la psychologie historique pour renforcer la psychologie du "héros" (Tout l’épisode de Lorraine 125) … ».
160 €
BATAILLE (Henri), dramaturge et poète français (1872-1922).
2 Cartes autographes signées. Chaque, 9 x 12 cm environ. 2 p. in-12 oblong.
La première, à propos de l’exposition chez « Durand-Ruel », exposition pour laquelle il lui portera la copie sur cet évènement à venir « Comme elle est d’actualité, je tiendrais à ce qu’elle parut cette semaine. Il n’y aura plus de motifs cette fois pour qu’elle paraisse en hors-d’œuvre. ».
La seconde, concernant son article sur le Salon des Indépendants, qu’il lui adresse à la hâte, lui recommandant de faire figurer ses initiales à cet article. Il profitera de sa visite dimanche matin pour lui remettre la copie intitulée « Conte de Pâques ».
130 €
BATAILLE (Henri), dramaturge et poète français (1872-1922).
Lettre autographe signée à l’homme politique français André Marty. [Information d’une autre main, au crayon] 1 p. ¼ in-8.
Il recommande à son correspondant, « jeune étranger […] assez connu dans son pays comme caricaturiste », mais ne connaissant personne à qui l’adresser. A cet effet, il lui demande son aide afin de permettre à ce jeune artiste d’avoir une chance de se faire connaitre. « Soyez bon et indulgent ».
Vendue
[BAUDELAIRE] Charles] Georges BATAULT, écrivain, historien et philosophe russe d’expression française (1887-1963).
Lettre autographe signée au libraire Georges Courville. Paris, 12 Janvier 1932. 1 p. in-8. Enveloppe conservée avec marques postales.
Intéressante lettre dans laquelle il s’adresse au libraire afin de lui fournir des informations complémentaires et détaillées au sujet d’une lettre, que l’ancien colonel d’artillerie, le Colonel Joseph-Félix Leblanc de La Combe, qui admirait et professait pour le peintre Charlet une admiration sans borne, avait adressé à Baudelaire. « Le texte intégral de cette lettre est reproduit dans "Charles Baudelaire Etude biographique d’Eugène Crépet revue et complétée par Jacques Crépet […] Crépet indique que cette lettre a été publiée dans l’Intermédiaire des Chercheurs et des Curieux du 25 Octobre 1885 par M. Maurice Tourneux. Je vous signale en outre, si cela peut vous intéresser que Baudelaire rapporte dans son étude sur Delacroix, qu’il fut sévèrement tancé par ce dernier au sujet de ses appréciations irrespectueuses sur Charlet (le peintre et graveur Nicolas-Toussaint Charlet). (cf. Baudelaire, Art romantique édit. Conard, p.33).
230 €
BAUDELAIRE (Charles) poète français (1821-1867)
Lettre autographe signée « Ch. Baudelaire » à Eugène Crépet. Paris, environ du 15 août 1859.
(Correspondance générale Cl. Pichois, p. 592, vol.1) 1 p. in-8.
Baudelaire voulait faire copier les notices destinées à l’anthologie des poètes français. « Ayez l’obligeance de donner pour moi à M. Albert le nom, l’adresse et le prix du plus rapide et du plus intelligent de vos copistes. Belle écriture et pas trop de bêtise. Veuillez présenter mes respects à Mme Crépet. ».
8 900 €
BAUDELAIRE (Charles) poète français (1821-1867)
Lettre autographe signée « Ch. Baudelaire » à Alphonse de Calonne. Sans lieu .
[Paris], 17 août 1858. 1 p. ½ petit in-4. Adresse avec cachet postal sur la quatrième page, restes de cachet de cire.
Belle lettre de recommandation en faveur d’Édouard Gardet, futur exécuteur testamentaire de Charles Asselineau, adressée au directeur de la Revue contemporaine. Son intention est de le rencontrer, « car je ne veux vous voir qu'avec le paquet complet et prêt pour l’imprimerie, demain ou après-demain soir », afin de se charger d’une commission. « Vous verrez prochainement sans doute un de mes bons amis, M. Edouard Gardet, qui désire faire un travail pour vous. Je ne sais pas en vérité quel besoin avait Gardet de se faire recommander; car il se recommande très bien lui-même. Vous verrez un homme instruit et plein d'esprit. Ancien élève de l’Ecole des Chartes, il revient de Pétersbourg où il a consulté des masses de documents, ayant trait à l’histoire de France. C'est probablement de cela qu’il sera question [….] Les matières historiques sont son affaire; mais à travers la conversation, il m'a beaucoup parlé de toutes les peintures françaises qui sont à l'Hermitage. Il n'y a donc pas d’écrivain français qui les ait vues ? Car je n'en ai jamais lu de description. ».
En post-scriptum, avant d'indiquer à Calonne l'adresse de Gardet, Baudelaire le remercie de la recension de sa traduction des Aventures de Gordon Pym parue dans la Revue contemporaine le 15 août: « Elle est excellente et, pour ainsi dire, caressante. Remerciez bien M. Hervé. » Il s’agit de la première traduction du roman d’Edgar Allan Poe, donnée par Baudelaire, en 1858.
Élève de l'École des chartes, Édouard Gardet (1818-1892) avait été chargé d'une mission en Russie en 1858: il rapporta de la Bibliothèque impériale la copie d'une lettre inédite de Mézeray à Séguier qu'il publia chez Poulet-Malassis en 1859. C'est sa seule publication. Ami fidèle de Charles d'Asselineau, qui en fit son exécuteur testamentaire, « il a joué un rôle essentiel dans la transmission des objets baudelairiens », dit Claude Pichois : il reçut le portrait du poète par Deroy, les lettres de Mme Aupick à Asselineau et les notes de ce dernier sur Baudelaire qu'il communiqua à Crépet. (Correspondance Claude Pichois, tome 1, pages 511/512).
7 800 €
BAUËR (Gérard) Essayiste et critique français (1888-1967).
2 lettres autographes signées à Yves Brayer. Paris, 22 août 1965 et Montreux (Suisse), 3 septembre 1965. 2 ½ p. in-8.
Une enveloppe conservée.
A propos de la préface pour l’exposition d’Yves Brayer à la Galerie de Paris. Il l’informe que la préface, « une chronique plus qu’un panégyrique » est prête et lui sera adressée début septembre. Toutefois, il ne peut accepter le tableau des « Courses » que le peintre lui a déposé chez lui à Paris. Sa préférence irait sur une toile plus modeste « plus intime pour un cœur de parisien, comme cette petite place Fürstenberg, ou l’ombre de Delacroix habite encore… ».
En conséquence, il lui retournera le tableau, préférant le voir figurer dans son exposition.
140 €
[René BAZIN] DUHOURCAU (François), écrivain et historien français,
Lauréat du Grand prix du roman de l'Académie française en 1925 (1883-1951).
Lettre autographe signée. Paris, 17 Décembre [1933 d’une autre main]. 3 pp. in-8 oblong. Bordures de deuil.
Très belle lettre. Il le remercie tout d’abord pour sa lettre reçue à propos de son ouvrage "Une sainte de la Légende dorée. Sainte Bernadette de Lourdes", (paru en 1933 chez Bernard et Grasset), puis lui confie un précieux témoignage que René Bazin lui avait fait. « Votre lettre me touche beaucoup : elle m’apporte le compliment qui répond à ma secrète pensée et de l’écrivain qui a le plus fait pour cette restauration religieuse et morale par les Saints, comme au Moyen-Age. Elle est aussi nécessaire qu’en ce temps-là, par suite de la barbarie, en tous ordres, diffuse ou envahissante. J’aimerais à rendre Bernadette aussi populaire que Jeanne pour qu’elle boute dehors l’affreuse et inepte scientisme, comme Jeanne a bouté hors de France les Anglais. Je ne sais pas si je reviendrai à l’hagiographie (l’écriture de la vie ou de l’œuvre d’un saint) qui n’est pas mon domaine. Vous savez que je n’en aurai pas plus peur que cette fois-ci, au cas où je m’en sentirai digne et capable. Cependant, c’est peu probable. Aussi pour vous témoigner mon affection et ma gratitude, je vais vous faire un cadeau (parceque vous pourrez mieux que moi l’utiliser). Je le tiens de René Bazin […] Il était l’ami d’enfance de ma mère, et je partais chez lui à Angers quand j’étais petit. Il n’était pas mon maitre intellectuel : je proviens, à parts égales, de Barrès et de Lemaitre, que j’accorde dans mon esprit et mon cœur, mieux qu’ils ne s’accordent dans la vie. Mais j’admire et j’aime cet Angelico littéraire, que je mets très haut, comme l’autre en peinture, et je ne me prive pas de faire honte à mes amis de lettres mécréants, qui se vantent de ne pas pouvoir lire une ligne de Bazin ! A son dernier entretien, il me dit donc : " François, je vous lègue un témoignage pour qu’un jour vous vous en serviez. Ma tâche est finie. Je revenais d’Angers à Paris lorsqu’au Mans, monta dans mon wagon l’évêque de Paderborn (L'archidiocèse de Paderborn est une église particulière de l'Église catholique en Allemagne. Érigé en 799, c’est un diocèse historique de Westphalie). Une tradition plus que millénaire relie le diocèse de Paderborn à celui du Mans, parceque l’évangélisateur et le premier évêque de Paderborn (je crois – vous vérifierez –FD) était lui-même issu du diocèse du mans. L’évêque et moi liâmes conversation. Et comme je lui disais mes craintes de la déchristianisation croissante des masses populaires par l’école athée, il me répondit "Soyez sans crainte. S’il est possible qu’en Allemagne, nous ayons à l’heure actuelle une masse fidèle plus compacte, moins disloquée (ce serait à voir de près – FD), il y a une hauteur où les âmes catholiques allemandes ne vont pas : Nous ne produisons pas de Saints : cela est réservé à la France… ».
480 €
BEALU (Marcel) écrivain français (1908-1993)
Dessin autographe signé, daté du 15 avril 1956. (21 x 27 cm).
Très beau portrait au crayon, représentant Jean Follain.
Vendu
BEAUMARCHAIS (Pierre-Augustin Caron de) écrivain et homme d’affaires français,
fondateur de la Société des auteurs et compositeurs dramatiques, éditeur de Voltaire (1732-1799)
Lettre autographe (minute), avec de nombreux repentirs et corrections, adressée au contrôleur général des Finances Claude-Guillaume Lambert, adjoint dans sa mission, de Necker, dans le gouvernement de Louis XVI (1726-1794, mort guillotiné). Restaurations anciennes au verso, sans atteinte et gêne au texte. 1 pp. in-4.
Très intéressante lettre relative à cette très célèbre Société Typographique de Kehl, maison d’édition ayant pour but de publier les Œuvres complètes de Voltaire.
« Ni la négligence ni l'ingratitude n'ont retardé de quelques jours l'hommage de ma reconnaissance ; mais j'ai désiré que votre bienveillance eût son plein effet pour en joindre le compte à mes justes remerciemens. Mes caractères sont chez moi bien intacts et mon inquiétude est cessée. Mille grâces vous en soient rendues. [Jamais, Monsieur, aucun Ministre, ces 4 mots sont rayés]. Je suis depuis longtems, Monsieur, la preuve vivante de votre amour constant pour la Justice et cette dernière nul homme aussi n'est pénétré pour vous d'un plus profond respect. Permettez-moi d’aller vous renouveller l’assurance de celui avec lequel je suis et serai toute ma vie. ».
1 350 €
BEAUNIER (André) chroniqueur littéraire et éditorialiste français (1869-1925).
Lettre autographe signée adressée à [Marguerite de Saint Marceaux]. [Paris], Mercredi soir. En-tête du Figaro. 1 p. in-8.
Jolie lettre dans laquelle il confirme à la salonnière qu’il sera bien présent le lendemain soir malgré l’absence de son ami le musicien Gabriel Fauré (Fauré fut le témoin de son mariage avec Jeanne Richomme Raunay). « Cependant, moi, je ne renonce pas à mon plaisir et j’attendrais tout seul l’auto à 7h-1/4 […] Je n’attends pas de réponse er je vous arrive demain soir. ».
Vendue
BEAUNIER (André) chroniqueur littéraire et éditorialiste français (1869-1925)
Lettre autographe signée au sculpteur René de Saint-Marceaux. [Paris], Vendredi soir. En-tête du Figaro. 2 p. ½ in-8.
Très belle lettre à son « grand ami » dans laquelle il le remercie pour ses lettres et s’explique sur un malentendu. « Je fais une petite note et je dégage votre responsabilité, vous verrez comment […] Je devais vous envoyer à Bern le petit écho que vous avez vu. Excusez-moi mais les tracas de mon existence actuelle, pas complètement oublié. Cela ne signifie pas que je vous oublierai, vous ! ». Il lui propose de le voir dimanche s’il est encore là, et lui demande de saluer affectueusement « Madame de Saint Marceaux ».
Vendue
BECKETT (Samuel)
Exceptionnel ensemble de 26 lettres ou cartes autographes signées adressées au compositeur français Marcel MIHALOVICI, révélant une très intéressante correspondance, riche d’informations sur ce projet commun qui réunira les deux hommes pour la création d’un opéra, opéra qui vit le jour, (en version française à Paris, en 1961) et dans laquelle Mihalovici convaincra son ami Beckett, non pas d'écrire un livret original, mais d'adapter sa pièce de 1959, Krapp's Last Tape, publiée cette année-là aux Editions de minuit sous le titre La Dernière Bande, liant ainsi l’écriture et la musique. De 1960 à 1983.
Correspondance détaillée sur demande. Vendu
BELMONTET (Louis) poète et homme politique français (1798-1879)
Lettre autographe signée à son « cher ami ». Paris, 8 novembre 1844. 1 p. in-4. En-tête du ministère de l’Agriculture et du Commerce, « Commission de Surveillance des Sociétés et Agences Tontinières ».
Il lui rappelle que le paiement de l’amende expire lundi prochain et l’encourage à faire suspendre l’exécution des poursuites. « J’aurai le plaisir de vous voir pour aviser aux moyens de purger cette maudite tracasserie… ».
60 €
BERDIAEFF (Nicolas) philosophe russe, réfugié en France aux tendances mystique (1874-1948)
Lettre autographe signée à l’historien Daniel Halevy. Clamart, 27 octobre [1931]. 1 p. in-8
« Monsieur ! Gabriel Marcel m’a dit que vous connaissez mon livre "Esprit de Dostoïevski". Comme il y a la faillite des éditions St Michel, qui l’ont publié, je voudrais qu’un autre éditeur achète les exemplaires qui restent (à peu près 550 exemplaires). J’aurais voulu m’adresser à Grasset. Comme vous dirigez toute une série chez Grasset je me permets de m’adresser à vous en vous priant de me répondre : si je peux parler directement avec Grasset ou c’est avec vous qu’on peut en parler… ».
780 €
BERDIAEFF (Nicolas) philosophe russe, réfugié en France aux tendances mystique (1874-1948)
Lettre autographe signée à l’historien Daniel Halevy. Clamart, 19 novembre [1934] ¾ p. in-8.
Belle lettre. « Je vous remercie beaucoup pour les démarches que vous avez faites pour intéresser la maison Grasset à mes travaux. L’affaire avec les exemplaires qui restent de mes livres, "Esprit de Dostoïevski" s’arrange. Il y a un autre éditeur qui veut les prendre. Ce qui m’intéresse le plus c’est l’édition française de mon dernier livre "Sur la destinée de l’homme. Essai d’une éthique paradoxale." La traduction de ce livre est déjà commencée. Mais ce livre est assez grand… ».
780 €
BERTIN (Célia) Ecrivaine française, lauréate du prix Renaudot en 1953 (1920-2014)
Lettre autographe signée à Yves Brayer. Paris, 7 février 1982. 1 pp. in folio. Enveloppe conservée.
Elle le remercie pour le dessin qu’il lui a offert. « Le dessin est magnifique et votre pensée me touche ». Elle meurt d’envie de voir ses toiles et dessins, mais n’ose pas le déranger. Elle se contente de les voir dans les expositions. « Pourtant j’aime ce que vous faites le mélange de force et de sensibilité qui n’est qu’à vous… ».
180 €
BERTON (Caroline) poétesse, fille de l’acteur Samson sociétaire de la Comédie française et femme de Berton également comédien. Amie de jeunesse de Rachel, elle mourut brûlée vive en 1908.
Lettre autographe signée « Caroline Berton, née Samson », avec long poème (4 pp.), à la baronne de Feuchères, Pierrefonds, 10 août 1860. 5 p. gd in-8.
Ravissant et très long poème sur les bontés de la baronne qu’elle veut honorer. « A vous ces méchants vers, aux pauvres je les sais vous donnez sans mesure, vous les secourez tous d’une main douce et sure, et votre charité n’à point de maux de nerfs !.... ».
170 €
BIELER (Manfred) écrivain allemand (1934-2002)
Portrait signé, daté du 12 janvier 1984, le représentant de face (10,5 x 15 cm).
Au verso, figure une seconde dédicace.
130 €
BIENEK (Horst) écrivain allemand (1930-1990)
Portrait signé de 1982, le représentant souriant. (12,5 x 11 cm).
150 €
BLASCO IBANEZ (Vincente) écrivain et homme politique espagnol (1867-1928)
Lettre autographe signée en espagnol à une demoiselle, admiratrice de l’auteur.
En-tête du « Royal Hôtel » [Vichy], 18 août 1908. 3 pp. ½ in-8.
Très belle lettre. Il se trouve en cure à Vichy pour des raisons de santé. « Merci beaucoup pour les mots affectueux que vous avez eu au sujet de mon œuvre "Sangre y arena". Cette gratitude rend encore plus douloureux le fait de ne pas pouvoir accepter votre collaboration ». Les propositions de la jeune femme arrivent un peu tard, car il a déjà accordé voilà maintenant un mois, les droits de traduction en français pour cette œuvre, à Mr Hévelle, qui a déjà entamé son travail de traduction et qui est très avancé. « Mr Hévelle, qui, comme vous vous en souvenez peut-être, a traduit "La Barraca", "Flor de Mayo" et la "Catedral" pour la Revue de Paris et la Maison Calmann-Lévy. ». Il regrette cette situation, car étant la première à l’avoir sollicité pour une collaboration, il se trouve dans l’obligation de lui répondre négativement. A une prochaine occasion, il lui assure qu’elle y participera en priorité.
Vendue
BLOY (Léon) romancier et polémiste français (1846-1917)
Lettre autographe signée à son « Cher ami ». 18 septembre 1911. 1 pp. petit in-8, au dos d’un avis de changement d’adresse.
Les Bloy seront bientôt domiciliés à Bourg-la-Reine, dès le 15 mai. Ils sont dans l’instant toujours en Dordogne, en compagnie de ses « chers filleuls », les Van der Meer. C’est pendant cette période, de l’été 1911, que Bloy effectua en compagnie des Van der Meer, le seul voyage qu’il devait faire sur les lieux de sa jeunesse à Périgueux.
Il rappelle à son ami l’histoire de ses hôtes, « de leur conversion et de leur baptême par l’abbé Langlois ». Sa décision de lui adresser cette lettre aujourd’hui, « pour me faire plaisir à moi-même, mais pour vous recommander de façon très particulière notre très chère amie et fille spirituelle Christine Van der Meer. Vous savez sans doute que cette artiste en broderies d’art est sociétaire du Salon d’Automne où je vous suppose quelque influence. Il ne s’agit donc pas de faire accepter, mais d’obtenir que ses envois soient en bonne place et je vous demande cela de toutes mes forces. Vous gagnerez ainsi non seulement ma reconnaissance, une fois de plus, mais celle de l’abbé Langlois… ». Enfin il lui annonce sa rentrée avec « un nouveau livre très important ».
580 €
BOILEAU (Nicolas) connu de son temps sous le nom de Despréaux, poète et écrivain français (1636-1711)
Lettre autographe signée « Despreaux » à Claude Brossette, avocat au parlement de Paris (1671-1743),
qui donna une édition annotée de Boileau, avec lequel il avait entretenu une correspondance, qui fut publiée en 1770.
Paris, 9 août 1701. 2 p. petit in-4.
Très rare et belle lettre. Il lui demande d’être indulgent d’avoir tardé à répondre à ses dernières lettres, « mais jaÿ cru devoir attendre a m’acquitter de ce devoir que ma dernière édition fut achevée affin de vous envoier en même temps mon livre avec les trois pistoles que je vous dois. Cela m’a mené plus loin que je ne pensois parce que mes libraires ont esté bien aises d’avoir vendu l’Edition en grand avant que de débiter celle en petit. Ils en sont venus a bout et je ne saurois assés admirer la folie du Public qui leur a esté porter son argent et qui a épuisé cette édition, qui est bien la quarentième en trois mois de temps ». Il lui conseille de conserver soigneusement « le volume en grand que vous avés parce que vraisemblablement, il deviendra dans peu fort rare et par conséquent fort cher ». Très incommodé par « un mal de cœur », il est contraint de ne pouvoir lui écrire une plus longue lettre mais poursuit, soucieux d’une méprise. « Il me vint un scrupule et je ne sais si les trois pistoles que vous avés mises pour moi a la Lotterie ne sont point trois Louis d’or… ».
12 800 €
BOIS (Jules) poète, romancier et dramaturge français (1868-1943)
Lettre autographe signée. 2 p. in-12. [Paris, mars 1905, à Jules Claretie ?].
Belle lettre à propos de son drame antique « Hippolyte Couronné ». Il informe son correspondant que ce drame a été accepté par Mr Ginisty [Paul Ginisty était le directeur de l’Odéon à cette époque, 1855-1932] « Je sais l’intérêt que vous avez bien voulu porter à cette tragédie et je compte puisque vous m’y avez autorisé lors de votre dernière conversation, vous porter bientôt ma nouvelle œuvre « La Furie » [drame en 5 actes joué pour la première fois à la Comédie française en février 1909]. Je serais donc très heureux d’obtenir une audience pour la semaine prochaine… ».
180 €
BOIS (Jules) poète et romancier français, auteur d’ouvrages sur l’ésotérisme, proche de Georges Rodenbach et de J.K. Huysmans.
Il fut lié avec ce dernier à l’affaire « Boullan », ce prêtre français condamné pour satanisme,
ce qui lui valut deux duels avec Papus et Stanislas de Guaita. (1868-1943)
Lettre autographe signée à une dame. Paris, ce jeudi, s.d. (1900). 3 p. in-16.
Très belle lettre. Il la remercie «
vivement de l’indulgence et de la bonté » qu’elle a bien voulu lui témoigner. Il garde un bon souvenir de ses conseils «
pour un art dramatique élevé et émouvant. Me permettez-vous encore de vous demander si cela ne vous dérange pas, les recommandations pour
"Une Nouvelle Douleur"
? Vous aviez eu la délicate attention de protéger "l’Eve Nouvelle" dans différentes feuilles s’adressant particulièrement aux femmes. Mon nouveau livre y trouverait certainement grand avantage encore…
».
280 €
BOISSY D’ANGLAS (François Antoine, comte de) homme de lettres et homme politique français (1756-1826)
Lettre autographe signée à Mr Gilles, libraire à Paris, rue des Grands Augustins.
Paris, 4 août 1826. 1 p. in-8. Adresse et marque postales.
(Une note figurant au bas de cette lettre, mentionne par erreur, qu’il s’agissait du fils de Boissy d’Anglas).
Une des dernières lettres de Boissy d’Anglas, qui devait disparaitre le 20 octobre 1826. Lettre d’une écriture affaiblie « Je vous prie de me faire adresser votre journal à compter de ce jour, 4 août à M. Boissy d’Angles à Bougival par Nanterre dept. de la Seine... ».
280 €
BONAPARTE (Marie) femme de lettres et psychanalyste française (1882-1962)
Lettre autographe signée « Marie Princesse de Grèce » à Gaston Gallimard,
relative à la publication de la première traduction en français du livre de Freud, (1905) parue en 1930 sous le titre
« Le Mot d'esprit et ses rapports avec l'inconscient ». 1 ½ p. gd in-4.
Sanatorium Schloss Tegel (Berlin), 16 octobre 1929. Belle lettre rédigée dans la première clinique psychiatrique fondée en 1927, dans un bâtiment aménagé par Ernst Freud, architecte et fils de Freud. Elle a reçu sa lettre relative à la traduction « de l’Esprit de Freud », qu’elle a faite en collaboration avec le docteur Marcel Nathan. Elle est prête à assumer la moitié des frais supplémentaires de corrections. « Quant aux prochaines traductions que j’ai encore à vous offrir, je ne pense pas qu’elles comporteront un pareil nombre de corrections (pas plus que les deux précédentes) pour la raison que j’ai fait les deux dernières traductions qui me restent de Freud sans collaborateur…».
850 €
BOUILHET (Louis Hyacinthe) poète et auteur dramatique français, condisciple de Flaubert au collège royal de Rouen.
Il restera sa vie durant, l’ami intime de Flaubert, lequel lui rendra hommage
dans une préface au recueil posthume de ses œuvres de poésie « Dernières chansons » (1821-1869)
Poème autographe « à Madame C ». [à Louise Colet] 5 quatrains autographes sur papier vergé bleu, pour honorer « La Sœur des Muses et sœur des grâces ! ». 1 pp. in-folio. Cachet de la vente Flaubert. (Vente les 28, 29 et 30 avril 1931).
Vendu
BOURGET (Paul), écrivain français (1852-1935)
Note autographe signée. 1/3 p. in-8.
Charmante citation en anglais du poète Percy Bysshe Shelley. « A thing of beauty is a joy for ever ». « Quelque chose de beau procure de la joie pour toujours. ».
70 €
BOYD (William) écrivain et scénariste britannique, né en 1952.
Lettre autographe signée en français à un admirateur. Londres, 4 mai 1988. ½ p. in-4.
« Merci beaucoup pour votre lettre et vos observations très gentilles sur mes romans. J’espère beaucoup que vous aimerez Les Nouvelles Confessions comme les autres… ».
230 €
CAMUS (Albert) écrivain, philosophe et romancier français (1913-1960)
Lettre dactylographiée signée adressée au directeur de la rédaction de « Réalités » Alfred Max, ancien secrétaire d’une mission internationale auprès de Tchang Kaï-cheik et directeur de plusieurs grands magazines.
Il fut à l’origine de plusieurs grands projets des plus ambitieux qui se succédèrent en particulier entre une interview du Président américain Eisenhower ou du Président égyptien Nasser. Paris, 2 juin 1958. ½ p.in-8. En-tête de la librairie Gallimard « NRF ».
Il renonce à pouvoir collaborer avec lui. « Non, ce n’est pas encore la bonne occasion. Je viens en effet d’entrer dans l élaboration d’un long travail dont je ne pourrai me distraire avant longtemps. Ne le regrettez pas, d’ailleurs, il me semble que je ne saurais pas bien traiter le sujet dont vous me parlez. Une autre occasion se présentera, j’en suis sûr… ».
Vendue
CARCO (Francis) écrivain français (1886-1958)
Lettre autographe signée, à un poète. Nice, 5 avril 1941. 1 p. in-8.
Jolie lettre. « Merci pour votre poème si dense si suggestif. J’aurais aimé l’écrire, moi-même, en découvrant Paris à votre âge et l’adresser à un aîné. Mais vous allez me rendre bien vaniteux car je sens toute la ferveur de votre amitié … ».
130 €
CARPENTIER (Alejo) écrivain et diplomate cubain (La Havane 1904 - Paris 1980)
Lettre dactylographiée signée à un ami. Paris, 11 juin 1969. 1 pp. gd. in-4, en espagnol. Traduction jointe.
Intéressante lettre relative à une conférence prévue à Moscou pour le mois d’août prochain, en collaboration avec son ami l’écrivain russe Yuri Daskevitch, qui s’est beaucoup occupé de ses affaires littéraires en Union Soviétique. « Yuri Daskevitch est complètement d’accord tout comme les Écrivains Soviétiques où est référencé un de mes voyages pour le but proposé. En ce qui me concerne, malgré que j’ai tout un programme, quelques jours en France, le mois d’aout reste libre. Quoiqu’il arrive, il n’y a pas d’inconvénient de date et Lilian et moi nous irons là-bas lorsque vous le jugerez et en accord avec les responsables soviétiques […] J’attends de tes nouvelles en ce qui me concerne la condamnation de traiter déterminément les thèmes de la conférence. Tu sais ce que je fais, ou ce que j’essaye de faire en général, c’est d’informer le public peu de personnes de notre culture et de la Culture cubaine mais toujours en fonction avec la culture Latino-américaine en général… ».
380 €
CARS (Guy des) écrivain français (1911-1993)
Lettre dactylographiée signée à Mr Lesourd. Paris, 4 juillet 1942. 1 p. ¼ in-4.
Belle lettre relative au cirque. Grand amateur de cirque et ayant lui-même vécu avec une troupe, il propose à son correspondant une collaboration dans son journal. Il lui adresse déjà un article sur un reportage qu’il a fait chez ses « grands amis, les frères Amar ». En fonction de l’intérêt porté à cet article, il pourra lui adresser plusieurs articles déjà prêts sur ce sujet : « La véritable psychologie du clown moderne, la mentalité d’un grand trapéziste, le travail acharné d’un jongleur, l’intelligence d’un dompteur, le sens de la parade et du décorum chez un maître de cavalerie, le goût de la mystification chez l’illusionniste […] Dans ces papiers que je vous propose, je dévoilerai également la vie privée de ces étranges habitants du cirque, leur sens de la famille. Les familles du cirque constituent une véritable dynastie… ». Enfin, il lui demande s'il a eu l'occasion de lire son roman « La Dame du Cirque, ce roman, mieux que toute lettre, vous montrera à quel point je me suis attaché à fouiller les sentiments intimes des gens du cirque... ».
280 €
CASSOU (Jean) écrivain, résistant et critique d’art français,
également conservateur en chef du Musée national d’art moderne (1897-1986)
Lettre dactylographiée signée à Yves Brayer. Paris, 18 février 1938.
En-tête du cabinet du ministre de l’Education nationale. 1 p. in-8.
« Je tâcherai d’aller à votre Exposition de la Galerie Charpentier. J’ai toujours suivi votre évolution, vous le savez, avec intérêt… ».
90 €
CATULLE-MENDES (Jane), poétesse française, elle fût l’épouse d’Abraham Catulle-Mendes, par son second mariage (1867-1955). Poème autographe signé intitulé « Impéria ». ½ p. in folio.
Charmant poème dédié à la ville d’Impéria, située dans la région de la Ligurie en Italie. Deux quatrains et deux tercets en témoignage de cette région italienne qu’elle admire. « … L’impérial Génie, et l’Amour, bel Infant, N’ont jamais démenti les splendeurs devinées… ».
300 €
CENDRARS (Blaise) écrivain français d’origine suisse (1887-1961)
Lettre signée « Blaise » à Louis Brun, directeur des éditions Grasset. 24 novembre 1930. 2 p. 1/3 gd. in-4.
« Le travail avance et je ne viendrai pas à Paris faire le service de « RHUM » comme j’en avais l’intention. Il ne faut pas couper la veine. Aie donc l’obligeance de faire faire le service d’usage et de bien vouloir y ajouter mon service personnel, dont ci-bas la liste ». A la suite, il inscrit une très longue liste de plus de 100 personnalités avec leurs adresses, parmi lesquelles on peut lire les noms de Georges Braque, Cingria, Abel Gance, Giono, Ivan Goll, Le Corbusier, Fernand Léger, Dos Passos, Picasso, Supervielle, Ambroise Vollard, Stefan Zweig,… etc.
780 €
CENDRARS (Blaise) écrivain français (naturalisé en 1916), d’origine suisse (1887-1961)
Lettre autographe signée sur carte postale à sa « Chère amie ».
1 p. in-12, rédigée au verso de son portrait avec cette évocation : « Le grand romancier du Plan de l’Aiguille », roman paru en 1927.
Il est heureux d’avoir de ses nouvelles et lui confirme sa venue chez elle, en compagnie de Cassandre, « et peut-être Raymone si elle ne répète pas… ». [Raymone Duchâteau, dite Raymone, actrice française, fut la compagne et muse de l’écrivain dès 1917 (1896-1986)].
380 €
CENDRARS (Blaise) écrivain français, d'origine suisse (1887-1961)
Deux notes autographes signées sur lettre reçue et signée d'André Parinaud. Paris, 18 novembre 1952. 1 p. ½ in-4.
Une note est légèrement insolée toutefois très lisible, probablement la conséquence d'un encadrement.
Rare intervention de l'écrivain sur une enquête pour "La Revue Parisienne", revue fondée par Jacques Laurent, Roger Nimier et André Parinaud dont la parution du premier numéro est prévue pour décembre de cette année.
A l'occasion du second numéro il souhaite sa collaboration. Il sera consacré à une enquête qui se présentera comme « un véritable exercice de haut style et en même temps elle permettra d'enregistrer les témoignages des plus grands écrivains contemporains sur un problème dont l'aspect littéraire n'est pas négligeable ».
Il sera question de la suppression des maisons de tolérances : en quoi ont-elles résolu la question de proxénétisme et de la prostitution, doit-on s'en féliciter du point de vue purement moral, concernant l'hygiène, la physiologie et la sociologie. Sous l'aspect de l'initiation sexuelle, de la morale, de la psychologie, de la métaphysique, à quels besoins répondait la maison de tolérance. Enfin en conclusion, il pense que la maison de tolérance a exercé une certaine influence sur les Lettres et que sa suppression aura une certaine importance.
A la suite de la signature d'André Parinaud, Cendrars, le remercie de penser à lui.
« Mais ne comptez pas sur ma collaboration avant quelques mois. Je ne dois me laisser distraire par rien tant que je n'ai pas terminé mon roman. Je compte sur vous pour me faire le service de la Revue parisienne... ».
Comme s'il avait un léger regret de ne pas contribuer à cette enquête, Il intervient en ajoutant sur la première page de ce questionnaire : « Les maisons de tolérance n'étant pas supprimées, tous les problèmes que vous soulevez ne se posent pas, dans l'attrait et le piquant d'une haute clandestinité ».
850 €
CHABROL (Jean-Pierre) écrivain français (1925-2001)
Dessin autographe signé avec dédicace. 1 p. in-8. (13 x19, 5 cm).
Beau dessin d’un profil féminin sur page de titre de son roman « Je t’aimerai sans vergogne », roman qui donna naissance à une pièce de théâtre « Ma déchirure », pièce créée en février 1968.
230 €
CHAMPFLEURY (Jules François Félix Husson, dit) écrivain français, né à Laon (1821-1889)
Ensemble de 4 lettres autographes signées et une lettre signée à plusieurs destinataires. 1877, 1884,1886 et 1887.
4 ½ p. in-8 et 1 p.in-8. Plusieurs en-têtes différents.
Paris, 16 octobre 1877. Il a été « bien retardé » par la réception de l’épreuve que son correspondant ne lui a pas adressée. « Dites moi je vous prie, que je puisse compter sur une épreuve prochaine… ».
Sèvres, 16 août 1884. [Une note au crayon indique que cette lettre est adressée à « Henry Jouin, à la direction de B. Arts ». Henry Jouin (1841-1913) fut un historien d’art et collectionneur, qui dès 1874, rejoignit le Département des Beaux-Arts à Paris. Nommé à cette date, secrétaire de la Commission de l’Inventaire des Richesses Artistiques de France, il supervisa la publication des volumes faisant référence aux catalogues des collections publiques. Une seconde note au crayon en tête de la lettre, indique de se référer à son ouvrage « Chien-Caillou, fantaisie d’hiver », recueil d’histoires courtes de Champfleury, paru en 1847, dédié à Victor Hugo et qu’il lui dédicacera plus tard, Hugo ayant qualifié à la lecture de cet ouvrage, de chef-d’œuvre]. « Je vous serai très obligé de me faire savoir par un mot si je dois compter aussi prochainement que possible sur les suites du B[ellier] de la Chavignerie, car malgré les catalogues du Musée accordés par le ministre ... que je me suis procuré, divers renseignements me manquent encore pour terminer les Trésors d’art de la Manufacture… ». [Il s’agit très probablement de l’ouvrage d’art édité par les libraires éditeurs « Plon Nourrit et Cie » en avril 1886, ouvrage rédigé par Champfleury, « Histoire et description des trésors d'art de la manufacture de Sèvres »].
Sèvres, 18 février et 10 mars 1886. A propos de cette édition, il s’adresse à « son confrère », et lui indique que les corrections sont faites, « d’après vos indications page 13, 1ère colonne, page 14, 2ème colonne, page 15, 1ère colonne… ». Un mois plus tard, il semble mécontent du résultat concernant la page 20 de la 2ème feuille, car elle offre, « un tel gâchis et un tel "mastic" que j’ai dû faire recoller à part et dans leur ordre les diverses transpositions afin que le compositeur s’y retrouve. Je vous prie de veiller au remaniement de cette page… ».
Sèvres, 13 décembre 1887. [à Henry Jouin ?]. Bien que simplement signée, cette lettre semble particulièrement intéressante car elle fait référence à « l’Iconographie Voltairienne », dans laquelle il manque le portrait de Voltaire par Chodowiecki [Daniel Nikolaus, peintre, illustrateur et graveur germano-polonais]. Dans cette iconographie « que le ministre de l’Instruction publique a accordée à la bibliothèque de la Manufacture, manque le portrait de Voltaire…Je vous serais très obligé, si comme je le crois, cette réclamation ressort de votre bureau, de vouloir bien m’indiquer s’il peut être donné satisfaction, ou si au cas contraire je ne devrais pas m’adresser directement avec une lettre de la Direction des Beaux-Arts à la librairie Didier… ». [Didier étant l’éditeur].
L’ensemble des 5 lettres 950 €
CHAR (René) poète et résistant français (1907-1988)
Portrait sur carte postale avec dédicace autographe signée au verso,
datée du 16 juillet 1987. 1 p. in-12, d’après une photo du poète et photographe Lütfi Özkök.
Belle image avec sa dédicace « Mes cordiales pensées », quelques mois avant sa mort en février 1988.
230 €
CHARDONNE (Jacques) écrivain français (1884-1968)
Lettre autographe signée 2 fois de l’initiale de son prénom « J ». 5 janvier 1963. 2 pp. in-folio.
Curieuse lettre débutant par un « PS à ma lettre du 24 », laissant supposer qu’il aurait oublié d’apporter des précisions à sa précédente lettre, concernant le terme « ouvriers ».
Pour lui, ce mot ne signifie rien. « Parler toujours dans l’abstrait (c’est plus commode) c’est parler pour ne rien dire. Ainsi quand on dit "les ouvriers" on ne dit rien. De quelle classe d’ouvriers s’agitil ? Un neveu de Camille, chez Renault est de la première classe ; il n’a pas les titres qu’il faut pour être ingénieur ; Je vous assure que c’est un "monsieur", et qui ne manque de rien et qui ne se plaint pas de la vie. C’est aussi un "monsieur" qui vient réparer mon chauffage à mazout. La dernière classe d’ouvriers est nombreuse (italiens, arabes pour la plupart). Ils sont de la dernière classe parce qu’ils sont organiquement et à jamais des nullités. Il n’y a rien à faire. Les pauvres ont vaincu l’Abbé Pierre. De même les "clochards" ; il faut les laisser clochards. Une partie de l’humanité est à jamais désespérante ; s’adresser au créateur ; ou la recréer par la biologie. De même les fous, on perd son temps ! Sur les "riches" que de choses à dire ! ». Ainsi le président général de Pechiney, « Maury, le frère de Lucien Maury », qu’il a bien connu, n’était point riche. Le directeur de chez Grasset, « Bernard Privat, gagne 250 mille (A.F) par mois » et « Nourissier est riche aujourd’hui ; oui ». Il admet que l’on devient très riche en 30 ans, « à condition de rester mal habillé et mal logé. Il faut garder l’uniforme "ouvrier", et mettre les 200 millions dans un tiroir. Ce sujet est infini ; sur tout cela, on ne sait à peu près rien ; mais on peut toujours écrire un livre de 400 pages. Le plus souvent quand vous voyez "un riche", la prison n’est pas loin. Fabre Luce a presque perdu, au cours de sa vie, une immense fortune ; Morand est sur le chemin. La "révolution" c’est tous les jours. ».
Il a reçu et lu « le Vandromme. [Pol Vandromme (1927-2009), très probablement au sujet de l’ouvrage « Jacques Chardonne c'est beaucoup plus que Chardonne, 1962 »]. C’est un belge et puis il est jeune (entre 30 et 40). Il est dans la fougue de l’âge ; Il aboie d’abord. Il aboie dans le vide, ce sont les critiques qui attrapent tout. Ce n’est pas malin ; quand on va leur adresser un livre. C’est jeune ; besoin de mordre. Il se trompe d’ailleurs… ». Il termine en précisant que les critiques ont toujours très bien parlé de ses livres. « Je ne suis pas du tout un inconnu.. ».
380 €
CHASSE ET VENERIE - Donatien LEVESQUE auteur d’ouvrages sur la chasse (1842-1908)
Lettre autographe signée à Camille Dupuy. Domaine de Paimpont (Plélan, Ile et Vilaine), 13 février 1904. 2 pp. ½ in-4.
A propos de la plaquette relative à « La grande vénerie du Duc d’Aumale à Chantilly ». Il lui précise qu’il tenait beaucoup à faire figurer sur la couverture de cette plaquette, « un portrait de S.A. en veneur ». A son grand regret, il n’a pu en trouver aucun et pense d’ailleurs, que des portraits du duc en veneur n’existe pas. « Tout ce que j’ai pu trouver c’est un portrait du Duc à cheval, sur la jument blanche qu’il montait dans les derniers temps. L’attitude en est parfaite mais le Duc est en promeneur avec sur la tête un chapeau feutre. Ce portrait à paru dans le "Sport Universel illustré" du 24 octobre 1899. Le peintre Georges Busson m’a proposé de faire d’après ce portrait un Duc d’Aumale en veneur, si je pouvais lui donner tous les détails de la tenue de chasse. Ces détails, je les ai obtenus de Ph. Coates, ancien chef des écuries du Prince, qui m’a prêté une photographie en veneur du Prince de Joinville. Ph Coates me rappelait que le Duc d’Aumale portait sa trompe sur l épaule droite. Georges Busson a reconstitué un Duc d’Aumale en veneur qui est réussi. Aujourd’hui le texte est imprimé. Il ne reste plus qu’à faire le tirage et à reproduire les illustrations ».
Il pense mettre beaucoup plus d’illustrations que prévu. « Voilà celles que j’ai jusqu’ici. 1° Le Duc d’Aumale à cheval en veneur. 2° Le Duc de Nemours à cheval tel que je l’ai vu à Chantilly et à Paris. 3° Le Prince de Joinville à pied, sa trompe à la main. 4° Le Prince de Joinville vu de dos (très reconnaissable) dans son chenil entouré de ses chiens. Je publierais volontiers des portraits des personnages nommés dans mon article : Cte d’Eu, Duc d’Orléans, Duc de Bragance, Princesse Amélie, Impératrice d’Autriche, Reine de Naples, Cte de Paris, Duc de Chartres, Grand Duc Wladimir… ».
Vendue
CHATEAUBRIAND (François-René de) écrivain et homme politique français (1768-1848)
Lettre autographe à son cher « Monsieur Henry ». Paris, 25 octobre 1828. 2 pp. in-8.
Il a bien reçu sa lettre le 11 de ce mois et lui confirme lui avoir écrit « tous les courriers régulièrement depuis cette date. Je n’ai plus rien absolument à vous dire aujourd’hui. Je vous recommande toujours de la porcelaine de Sèvres et les cristaux que je demande par le courrier à ma cousine ». Il pense que Mr Ganay lui a porté des lettres et lui signale qu’il va revenir. « Ne manquez pas cette occasion pour m’écrire vous et mes amis et pour envoyer ce que vous voudrez. Ma femme est bien mieux. Elle n’est pas heureusement très inquiète de sa grande sœur. ».
680 €
CHÊNEDOLLÉ (Charles-Julien Lioult de) poète français (1769-1833)
Lettre autographe signée à une créancière, Mme Thiboult. 1 octobre 1808. ¾ p. petit in-8.
« Je vous envoie un louis » prévient-il, « je n’ai pas pu faire mieux. L’argent que je comptais toucher aujourd’hui ne m’est pas parvenu, et j’ai même été obligé d’emprunter 24 livres que je vous envoie, pour ne pas manquer à ma parole. J’espère toucher les fonds que j’attends sous 5 ou 6 jours, alors je vous ferai passer une plus forte somme… ».
160 €
CHESTOV (Léon) avocat, écrivain et philosophe russe (1866-1938)
Lettre autographe signée à Daniel Halevy. Paris, 6 juin 1923. 1 pp. in-8.
Très belle et intéressante lettre « A mon avis, on pourrait faire imprimer dans la " Revue Hebd"[omadaire], les deux premiers chapitres de mon article sur Pascal [article édité le 14 juillet 1923, pour le 3 ème centenaire, de Blaise Pascal, par la Revue hebdomadaire] avec une note que c’est le commencement d’un livre qui va paraitre dans quelques semaines. D’autres moyens, je ne vois pas. Si ça vous convient, je serais heureux de devenir le collaborateur de "R H". Quant aux titres pour les chapitres, c’est déjà une chose plus difficile. Vu le lien étroit qu’existe entre les chapitres, je ne suis pas certain, qu’en les coupant par les titres, nous aiderons les lecteurs. Le lecteur ne doit avoir devant lui que ces deux idées "Il ne faut pas dormir" et "ad tuum Domine tribunal aquello"… » [A votre, Seigneur, le tribunal d’appel].
Vendue
CHESTOV (Léon) avocat, écrivain et philosophe russe (1866-1938)
Lettre autographe signée à Daniel Halevy. Paris, 21 janvier 1927. 1 p. in-12. Adresse et affranchissement au verso.
Il lui renouvelle une invitation en espérant que la précédente ne l’a pas ennuyé. « J’ai invité les mêmes personnes [dont Paul Desjardins] et quelques autres encore… ».
Vendue
CLAUDEL (Paul) écrivain et diplomate français (1868-1955) membre de l’Académie française (1946)
Manuscrit autographe de 2 pp avec repentirs et corrections suivi de 12 pp dactylographiées, l’ensemble in-folio.
Superbe allocution prononcée par Paul Claudel le 14 juillet 1918 à Rio de Janeiro, devant la Colonie française, les autorités Brésiliennes et les Amis de la France à l’occasion de sa nomination comme ministre de France au Brésil. « Monsieur le Président, J’ai l’honneur de remettre entre les mains de votre excellence la lettre par laquelle Mr le Président de la République met fin à la mission de mon prédécesseur, Mr Lanel, et celle par laquelle il m’accrédite en qualité d’Envoyé Extraordinaire […] C’est un grand honneur et une grande satisfaction pour moi que d’être appelé dans les circonstances actuelles à représenter mon Gouvernement dans un pays dont j’ai appris de longue date à connaître les sympathies traditionnelles pour le mien. Je puis vous assurer, Monsieur le président que la France vous retourne ces sentiments et que la lutte terrible où elle est engagée pour une cause juste ne fait que la rendre plus sensible à une amitié … ».
780 €
CLAUDIN (Gustave), journaliste et romancier français (1819-1896).
Lettre autographe signée au critique français Armand de Pontmartin. Rouen le 3 Juillet 185[6]. 3 p. in-8.
En-tête de la « Direction du Nouvelliste de Rouen ».
Intéressante lettre à propos de son roman « Palsambleu », (petit roman de mœurs, paru en 1856). « Les explications que vous me faîtes l’honneur de me donner au sujet du jour où il vous sera possible de vous occuper de Palsambleu, me prouvent tout le désir que vous avez de m’être utile […] J’attends votre article, je suis bien sûr de trouver d’excellents conseils. Palsambleu en est à sa seconde édition. Je prends la liberté de vous signaler les deux chapitres qui se suivent. Tulipe au tombeau de Manon Lescaut, puis l’ombre de Manon au chevet de Tulipe. […] Quant au personnage de Palsambleu, c’est de ma part un acte de dépit, je regrette le grand seigneur d’autrefois… ».
180 €
COCCIOLI (Carlo) écrivain italien (1920-2003)
Lettre dactylographiée signée au journaliste et amateur d’art français Daniel Dreuil. Dreuil, journaliste à "Combat", fut l’ami de Robert Desnos et vécu avec son épouse Youki, après la mort du poète. Paris, 6 septembre 1954. 1 p. in-8.
A propos d’une lettre reçue, lettre pour laquelle Coccioli n’a pu en déchiffrer l’adresse, afin de pouvoir répondre au journaliste, celle-ci, mal rédigée par Dreuil. « Ceci dit, laissez que je vous remercie de votre lettre, bien que je la trouve riche d’un détail qui me fait tiquer un peu. Non, pas une question de scandale, seulement une question de goût - mais je vous en parlerai de vive voix si, un de ces jours-ci, vous viendrez jusqu’à rue Chappe, 14 où j’habite quand je ne suis pas en Italie ou au Mexique… » Carlo Coccioli résida au Mexique dès les premières années de 1950.
160 €
COCTEAU (Jean) poète français aux multiples activités dont celles de peintre, dessinateur et dramaturge (1889-1963)
Lettre autographe signée à un ami.
[décembre 1927, date à laquelle le compositeur Schoenberg dirigeait ses œuvres dans deux concerts à Paris]
1 p. in-4 à l’encre verte. Légères fentes aux plis sans gêne au texte.
Superbe lettre. « Hélas ! Je repars (après une lecture d’Œdipe aux Annales) et j’aurais voulu connaître Schoenberg. Vous savez combien je l’admire. J’ai déjà du manquer le diner qu’on lui offrait l’autre soir. Faites vous mon interprète auprès de lui. Je vous en aurai une grande reconnaissance. ». Enfin pour terminer, il ajoute en post-scriptum : « Avez-vous reçu les dessins pour l’Antigone d’Arthur ? ».
780 €
COLETTE (Sidonie-Gabrielle) romancière française (1873-1954)
Lettre autographe signée. 1 p. gd. in-8.
Jolie lettre. « Je vais prendre chez Ferenczi la direction d’une "Collection Colette" » annonce-t-elle à son ami, « si vous donniez un volume (roman possible) à cette collection, j’en serai fière et contente. Le voulez-vous ? Le pouvez-vous ?... ».
Vendue
COULANGES (Philippe Emmanuel, marquis de) magistrat et homme de lettres français,
parent et ami de Madame de SEVIGNE (1633-1716)
Lettre autographe, « à Paris de la toilette de Madame la Marquise de Courtanvaut » (ou Courtanvaux), ce 22 décembre 1704.
Lettre rédigée à l’attention de Madame de Bernières. 8 pp. in-4.
Les deux dernières pages sont rédigées par Mme de Lormois.
Les lettres de ce remarquable épistolier figurent dans les premiers recueils de son illustre cousine.
Très belle et longue lettre rédigée sous forme de commentaires et d’anecdotes empruntés aux acteurs du siècle de Louis XIV, rapportés avec beaucoup d’adresse et une certaine élégance. Coulanges rassure Mme de Bernières, que malgré son absence, « son ancien camarade », va sous la dictée de la marquise, rendre sa « missive » des plus agréable et « va de point en point vous rendre compte de tout », Il poursuit en lui assurant que la marquise se plaint de son silence « Madame après vous avoir escrit plusieurs fois et n’avoir reçu de vous qu’une seule lettre encore si mal escrite qu’elle ne la lue qu’avec une extrême difficulté elle vous mande que votre cousin de Flavacourt épouse Mademoiselle de Rouxel grande cadette de Mme de Hautefeuille et qu’il faut que ce mariage soit bien agréable car il fait mourir de rire tout le monde ». Il lui annonce les prochaines unions par des mariages, dont certains font mourir de rire. « vous devez savoir que Mlle Bruslart, fille de la duchesse de Choiseul épousa jeudy dernier le marquis de charrost, et que le marquis de vieuxpont devoit épouser aujourd’huy Mlle desmarets à qui madame de vauvineux comme une bonne tante donne pour deux ans sa table et son logement…». Il lui révèlera une « tracasserie » entre les abbés de Polignac et de Caumartin et dévoilera une intrigue fort bien circonstanciée entre le prince de Léon qui semble-t-il, voudrait faire assassiner un de ses laquais. Puis il en viendra au siège de Verrue par le duc de Vendôme, siège qui « va toujours bien et l’on compte qu’il sera pris devant les roys » (l’Epiphanie). Puis il l’interroge : « LES JUIFS DE VOS AMYS NE VOUS ONT ILS POINT CONFFIE LA PROPOSITION QU’ON DIT QU’ILS ONT FAITE DE DONNER AU ROY CINQUANTE MILLIONS D’ARGENT COMPTANT ET CINQUANTE MILLIONS PAYABLES EN DEUX ANS SI L’ON LEUR VEUT PERMETTRE D’ESTABLIR DIX SYNOGOGUES DANS LA ROYAUME. Si avec cela nos amys le turc et les mecontents de Hongrie nous veulent favoriser, nous voilà les maistres du monde… ».
1 250 €
COURTELINE (Georges) auteur dramatique et écrivain français (1858-1929)
Lettre autographe signée à Lionel Meyer, rédacteur au Gaulois. S.l.n.d. (1894 ?) 1 p. in-8. Enveloppe jointe.
Il lui demande de ne pas reproduire dans son courrier une information du « Temps », le représentant comme ayant joué « La Peur des Coups » à Orléans Samedi dernier. « Bien entendu, la dite information ne paraîtra ni dans le Figaro, ni dans la Journal, ni dans l’Echo, ni dans le Gil Blas, ni enfin dans aucun journal en concurrence avec le Gaulois … ».
140 €
CUREL (François de) romancier et auteur dramatique français, membre de l’Académie française en 1918 (1854-1928)
Lettre autographe signée adressée à l’archiviste et bibliographe français, Maurice Tourneux.
En-tête du libraire-éditeur « Arthème Fayard ». Paris, 2 mai 1907. 1 pp. gd. in-4.
Belle lettre à propos d’Eugène Sue. « Je vois dans la 6ème édition d Vapereau que Eugène Sue serait mort le 3 août 1859 - N’y aurait-il pas là une erreur d’impression ? Je vous serai reconnaissant Monsieur de bien vouloir m’indiquer la date exacte de la mort… ». En effet Eugène Sue décèdera en juillet 1857.
130 €
DAUDET (Alphonse) écrivain et auteur dramatique français (1840-1897)
Carte de visite autographe signée à Auguste Dorchain. Paris, s.d. dans un charmant montage de son portrait
accompagné de la carte de visite, ensemble dans un même encadrement.
« Mon cher poète, Venez diner avec nous jeudi prochain, Madame Dorchain et vous nous ferez le plus grand plaisir. Nous serons en tout petit comité et cordialité complète… ».
220 €
DAUDET (Alphonse) écrivain français (1840-1897)
Lettre autographe signée très probablement à l’éditeur Georges Charpentier. ½ p.in-8. Bordures de deuil.
« Cher ami, on dîne ce soir chez Foyot à 7 heures. Zola, Goncourt, Céard, Huysmans. Je suis chargé de vous prévenir. Depuis deux jours et je n’ai pas eu une minute pour aller vous voir. Venez à ce pique-nique de vos auteurs, vous nous ferez plaisir à tous. Oui, n’est-ce pas ? Réponse pour que je prévienne au Gargot. ».
280 €
DAUDET (Léon) écrivain français (1867-1942)
Lettre autographe signée. 7 mars 1897. 1 p. in-8.
Lettre amicale. Il ne peut conseiller son correspondant pour d’éventuels soins à apporter à son épouse. « Je ne peux que vous dire ce que je ferais si j’étais dans votre cas. Je soignerai ma femme chez moi en l’isolant bien entendu de tout ce qui n’est pas son entourage primordial et je me servirais de l’hydrothérapie… ».
Vendue
DEHARME (Lise) romancière et poétesse française, l’une des muses du Surréalisme (1898-1980)
Lettre autographe signée au peintre Camille Bryen. S.l.n.d. 1 p. in-4.
« Les mots que vous m’avez écrits sont dans mon cœur cher Camille Bryen. Que vous dire ? Sinon que je vous trouve le plus fascinant troll du monde ».
280 €
DEREME (Tristan, Phillip Huc dit) poète français (1889-1941)
Lettre autographe signée à la duchesse de Broglie. Paris, 3 décembre 1938. 2 p. in-8. Enveloppe conservée.
Il regrette de décliner l’invitation donnée par la duchesse. Un voyage déjà programmé dans les Pyrénées et qu’il ne peut retarder en est la cause. Toutefois, il tient à lui adresser sa participation, en lui adressant un chèque comme « modeste offrande pour la veuve du livre français ».
140 €
DESCHAMPS (Léon) romancier et poète français,
connu surtout pour avoir été le fondateur en 1889 de la revue littéraire « La Plume » fer de lance du mouvement symboliste,
ainsi que l’organisateur du « Salon des Cent » en 1894 (1864-1899).».
Réunion de 3 lettres autographes signées à l’en-tête de « La Plume » à son « cher Maître », [Stéphane Mallarmé]
3 août, 9 septembre 1892 et 13 octobre 1893. 4 p. in-8.
On joint le compte-rendu de l’assemblée générale du Comité d’honneur pour le monument Charles Baudelaire,
tenue le 16 décembre 1892, dans les Salons du Café Riche (document ronéotypé).
LE TOMBEAU DE CHARLES BAUDELAIR. Très intéressantes lettres à Stéphane Mallarmé concernant sa participation au « comité d’honneur » avec la charge de donner « un sonnet » pour le volume qui portera le titre : Le Tombeau de Charles Baudelaire. « La Rédaction de la "Plume" a l’honneur de vous prier d’accepter de faire partie d’un comité d’honneur chargé d’ouvrir une souscription en France et à l’étranger avec publication d’un volume : Le tombeau de Charles Baudelaire afin d’ériger, au cimetière Montparnasse un monument à l’auteur des "Fleurs du Mal"… ». Mallarmé ayant accepté, le directeur de la revue le sollicite de nouveau afin d’obtenir le sonnet prévu pour cette souscription. « Je vous serais bien obligé de me donner copie du sonnet pour le volume : "Le Tombeau de Charles Baudelaire" que vous croyez avoir remis à la "Chronique de Paris". J’ai fait demander le numéro contenant vos vers et l’on m’a répondu qu’il n’y en avait pas. D’autre part, je sais par un ami que vous avez bien voulu honorer le poète défunt en lui dédiant un sonnet, car on m’avait assuré que la copie était entre les mains du directeur de la "Chronique". Pardonnez-moi donc ma demande et croyez-moi mon cher Maître votre bien dévoué. ».
L’ensemble des trois lettres 1 850 €
DESFONTAINES (abbé Pierre François guyot) critique français, le célèbre ennemi de Voltaire, né à Rouen (1685-1745).
Il abandonna en 1715 la carrière ecclésiastique pour se consacrer à la littérature. Dès 1724 collabora au « Journal des savants », surtout connu par ses polémiques avec Voltaire qui l’avait pourtant fait libérer des galères et qu’il attaqua violemment dans
« la Voltairomanie », en réponse au pamphlet de Voltaire intitulé
« Le Préservatif, ou critique des Observations sur les écrits modernes » et pour lequel Desfontaines lui répondit anonymement, réunissant toutes les anecdotes scandaleuses qui couraient alors contre Voltaire. (1738).
Lettre autographe signée. Paris le 21 mars 1736. 2 p. in-4.
UN ENNEMI DE VOLTAIRE.
Belle lettre. Il supplie son correspondant, « Sa Grandeur », de mettre « le sceau à la grâce » qui doit le rendre à ses occupations, « après plus de deux mois d’absence et d’inquiétudes ». Il le supplie, « de vouloir bien faire attention à la circonstance des fêtes qui approchent », espérant, « que votre bonté ne me procure le moyen de les passer tranquillement chez moi … ».
380 €
DHÔTEL (André) écrivain et scénariste français, titulaire de nombreux Grands Prix littéraires (1900-1991)
Deux lettres autographes signées à Yves Brayer. 1 p. in-4 et 1 p. in-8. Une enveloppe conservée.
Belles lettres. Il le remercie pour le beau livre reçu, livre « qui fait mon enchantement, la réunion de ces aquarelles permet de mieux voir et comprendre la diversité des lumières qu’elle projette et dont les dessins font la trame mystérieuse […] J’admire ici ce travail patient de l’artisan qui ne joue pas sur les effets d’ombre ni sur l’éclat, mais nous révèle un monde par sa fidélité aux moindres choses… ».
140 €
DOTREMONT (Christian) peintre et poète belge, célèbre pour ses logogrammes,
membre du groupe surréaliste belge, cofondateur avec Pierre Alechinsky du mouvement Cobra, (1922-1979)
Lettre autographe signée « Christian » aux frères Piqueray.
Gabriel et Marcel Piqueray animèrent la célèbre revue surréaliste belge « Phantomas », pendant plusieurs années.
Ils ont été aux côtés de Théodore Koening, Joseph Noiret, Marcel Havrenne, fondateurs de cette revue.
Superbe lettre relative à un projet d’édition, projet pour lequel Dotremont semble enthousiaste, convaincu que son intervention pourrait être utile, étant très « attaché à l’œuvre magnifique, prodigieuse, de Colinet, qui a droit au premier plan ». Il tient à leur annoncer une considérable nouvelle. « Mon ami Yves Bonnefoy, qui a acquis une influence, est disposé à chercher un éditeur français pour un ensemble plus ou moins vaste de textes de Paul Colinet. [Paul Colinet était peintre, écrivain, membre du groupe surréaliste belge, 1898-1957]. Qu’en pensez-vous ? A vous et à Robert Willems (neveu de Paul Colinet) de prendre la décision préalable Il me semble qu’il y a là une chance. Si vous êtes d’accord, pourriez-vous vous charger de réunir bientôt le plus de textes possible ? Je pense même que - sans trop y croire d’avance - nous devons envisager l’éventualité d’une publication quasi complète. Les textes déjà imprimés ne devraient pas être redactylographiés, du moins pour Y. B. Quant aux inédits, l’éditeur souhaiterait sans doute qu’il y en ait. A vous de voir dans quelle mesure etc. Quant aux textes écrits en collaboration avec vous, je crois qu’ils devraient être joints aux autres, et nous verrions la réaction d’Y. B. et de l’éditeur. "Les Difficulteurs" aussi devraient à mon avis, être proposés, de même que tels dessins de Colinet liés à des textes… ».
1 480 €
DUMAS (Marie) peintre et romancière française, fille d’Alexandre Dumas Père.
Elle éprouva les grandes difficultés d’une femme de son siècle à évoluer dans l’univers des hommes (1831-1878).
Lettre autographe signée « Marie Olinde Petel Alexandre Dumas » [du nom de son époux, Pierre Auguste Olinde Petel,
mariage célébré en 1856], à l’historien français, Damas Hynard. Paris, 26 Mai 1864. 1 p. in-4.
C’est depuis le couvent des « Dames de l’Assomption » à Auteuil, qu’elle lui demande de bien vouloir la recevoir rapidement. « Voulez-vous me faire l’honneur de me recevoir, si cela vous est possible ? Je m’empresserai d’aller à vous le jour où vous voudrez bien m’indiquer ».
180 €
DUMAS fils (Alexandre) romancier et dramaturge français (1824-1895)
Lettre autographe signée. S.l.n.d. 1 p. in-8.
« Il y a longtemps que j’ai donné à l’abbé Michon mon opinion sur la graphologie. Je la considère de plus en plus comme une science exacte… ».
100 €
DUFRÉNOY (Adélaïde-Gillette, née Billet) poétesse française (1765-1825)
Poème autographe signé « Dufrenoy née Billet ». 1 pp. in-4.
Charmant poème, « A mon amie, pour le jour en sa fête ». 16 vers pour satisfaire une amitié, avec quelques vers, présentant une certaine ambigüité.
« O toi ! dont l’amitié fidelle,
Me fais couler des jours heureux
Toi des vertus parfois modelle
Daigne accepter mes tendres vœux
J’usquà présent la jalousie
N’a pu troubler notre bonheur
En vain le demon de l’envie
Voulut corrompre sa douceur
Nous aimant trop pour jamais feindre
Surtout pour garder des secrets
Dont l’une ou l’autre eut à se plaindre… ».
480 €
ERCKMANN (Emile) écrivain français, né à Phalsbourg (1822-1899) Il fut associé à Alexandre Chatrian ((1826-1890)
Lettre autographe signée à l’ingénieur et conseiller général de la Seine, Théodore Villard (1838-1904).
Lunéville, 2 novembre 1896. 1 p. in-8. Enveloppe conservée.
On joint une carte postale le représentant en compagnie d’Alexandre Chatrian. Adresse et marque postale.
Le nouvel ouvrage de son correspondant « Premières Notions d’Economie Sociale », l’a beaucoup touché. « …Ce livre écrit de main de maître arrive fort à propos pour dissiper une foule d’idée encore obscures […] Tout y est clair, positif, évident, à la portée des esprits les plus ordinaires. C’est l’histoire du sentiment de compassion que chacun de nous éprouve en présence des misères de ses semblables et qui nous porte à y remédier. ».
230 €
ERCKMANN (Emile) écrivain français (1822-1899)
Lettre autographe signée « Emile Erckmann » à Mr Charles Villard. Phalsbourg, le 13 janvier 1887. 1 p. in-8.
Il remercie le conseiller municipal de la ville de Paris, de lui avoir fait parvenir une invitation pour les obsèques de Paul Bert, invitation à laquelle il n’aurait pas manqué de se rendre, si sa santé le lui avait permis. « Mr Paul Bert était un de ces hommes supérieurs qu’on est forcé d’estimer et qu’on aime sans le connaître personnellement. La franchise de son langage m’attirait autant que l’élévation de sa pensée. C’était à mes yeux un des plus dignes et des plus fermes soutiens de la république… ».
Vendue
DUHOURCAU (François), écrivain et historien français,
Lauréat du Grand prix du roman de l'Académie française en 1925 (1883-1951).
Lettre autographe signée à l’historien et essayiste français George Goyau.
En-tête de « l’Association des Ecrivains Combattants de 1914 à1918 ». Paris, 4 Avril [19]39.3 pp. gd in-8.
Très belle et longue lettre où il est question en partie de l’explorateur français René Caillié. C’est en qualité de vice-président de « l’Association des Ecrivains Combattants de 1914 à 1918 » qu’il s’adresse à son « bien cher Maitre », alors secrétaire perpétuel de l’Académie française afin de lui soumettre les ouvrages de deux écrivains au prix de l’Académie. « Je me permets, en raison de la sympathie que vous voulez bien me témoigner, d’user d’une licence dont vous conviendrez que je n’ai jamais abusé : signaler à votre attention bienveillante deux volumes pleins de mérites et d’intérêt, pour un prix de l’Académie. 1- Le premier est La vie de René Caillié, par Oswald Durand (l’écrivain et poète haïtien d'expression française et créole, considéré comme le poète national d'Haïti). L’auteur est un administrateur colonial qui a obtenu, il y a trois ans, le 1er prix de littérature pour son volume Terre noire. La vie de René Caillié est dense, précise, émouvante. Elle présente au public français, un fils du peuple exemplaire qui a fait la grande chose d’être le premier Européen à entrer dans Tombouctou, pour réhabiliter le nom de son père, mort au bagne […] M. Oswald-Durand connait bien le sujet, étant gouverneur de la Mauritanie. Il est aujourd’hui chef du cabinet particulier du président de la République. Il est candidat au prix Sobrier-Arnould (prix annuel de Littérature décerné par l’Académie française, récompensant les deux meilleurs ouvrages en littérature morale et instructive pour la jeunesse). 2- Le second volume est jumelé en deux fortes plaquettes. Il est de poésies. "A l’ombre des châtaigniers (1933) et Aux Rythmes des solitudes (1938)". L’auteur en est un écrivain-combattant, Monsieur Auguste Huguet (le poète). Ce sont des poèmes classiques, substantiels, avec charme, bien sentis et bien pensés, dans le village d’un Moréas et d’un Guérin. Il est digne de considération ainsi que d’une récompense, me parait-il. ». Il poursuit en s’excusant de l’importuner et lui indique qu’il va lui faire parvenir us peu son dernier ouvrage « Dans une quinzaine, je me ferai pardonner cela par l’envoi d’une Jeanne d’Arc (chez Plon) (son ouvrage, "Jeanne d'Arc ou le Miracle français, préface de Jules Lemaître", paru en 1939 chez Plon), qui me semble-t-il vous devra plaire. Elle plaira aussi à Madame Goyau, à qui je vous prie de transmettre mes respectueux hommages, pour les belles pages très peu connues de Jules Lemaitre (l’écrivain et critique dramatique français) sur Jeanne que j’ai mise en guise de préface… ».
380 €
DUVERNOIS (Henri), écrivain, scénariste et dramaturge français (1875-1937).
Lettre autographe signée à la comédienne belge Berthe Bovy (1887-1977). [Paris], 30 Mars. ½ p. in-folio.
Belle lettre. Il lui propose de venir avec l’acteur Pierre Fresnay (qu’elle épousera en 1929) pour un déjeuner ou un dîner la semaine suivante car il a enfin achevé son ouvrage en cours. « La pièce est terminée. Je la recopie une dernière fois (je tiens un peu de Bouvard et Pécuchet) puis je la donne à Compère et dans le courant de la semaine prochaine, je vous demanderai de venir à la maison avec Fresnay. Nous pourrions, à votre convenance, déjeuner ou diner ensemble, avant la fatale épreuve !... ». Il poursuit en lui demandant de féliciter l’acteur pour lui « Voulez-vous dire à Fresnay combien je l’ai admiré dans la Race errante (la célèbre pièce que François Porché créa en 1932, dans laquelle Fresnay jouait). Je serais venu le lui dire si je n’avais été coincé dans les couloirs raseurs de répétitions générales… ».
220 €
DUVERNOIS (Henri), écrivain, scénariste et dramaturge français (1875-1937).
Lettre autographe signée à la comédienne belge Berthe Bovy (1887-1977).
[Paris], 24 Septembre [19]19. 1 p. in-folio.
Il lui communique une bonne nouvelle concernant la date de sa future représentation en Belgique « Je viens de voir Benoit Léon Deutsch (le Directeur de théâtre). Il me dit avoir donné une autorisation au directeur du théâtre du Gymnase de Liège, mais que la date de la représentation ne le regarde pas et que vous pouvez la fixer au mieux de vos intérêts. Tout est pour le mieux. Et si je ne peux aller à Lyon en Octobre, nous irons certainement vous applaudir en Belgique… ».
180 €
ELUARD (Paul) poète français (1895-1952)
Poème autographe signé « Sans toi » dédicacé à Madeleine Renaud, « Un soir de plaisir gentil ». 1 pp. gd. in-4.
20 vers extrait de son ouvrage de poèmes « Le lit la table », recueil de 120 poèmes, publié en Suisse à Genève, aux éditions des Trois collines en 1944.
1 800 €
FABERT (Léon) journaliste et voyageur.
Il entreprit plusieurs voyages dont une mission en 1889, sur les côtes de Mauritanie (1848-1896)
Lettre autographe signée à Philippe d’Orléans. Londres, 18 août 1888. 3 p. ½ gd in-4.
Curieuse et très intéressante lettre au comte de Paris. Il lui rappelle sa dernière lettre datant de quelques jours, le sollicitant pour une audience. Le voyage imminent du comte en Ecosse n’ayant pas permis cette entrevue, il s’en explique, concernant sa demande. « Vous êtes Monseigneur, la personne que je respecte le plus au monde, et cela suffit pour que je me confie entièrement à vous. Laissez-moi-vous demander le secret sur ce que j’ai à vous dire. A la vielle d’être nommé aux fonctions (toutes politiques, vous le savez) de commissaire spécial des chemins de fer, je suis envoyé en Angleterre pour établir autour de Votre Altesse Royale un service de surveillance en vue des élections prochaines. Vous voyez Monseigneur qu’en écrivant à Mr Dupuy que je risquais beaucoup en vous faisant certaines confidences. Je ne disais rien de contraire à la vérité ». Les bontés passés du comte à son égard, l’on amené à prendre cette décision. La tâche qui lui a été confiée, nécessitait « soit trahir le prince qui m’avait fait l’honneur de m’accueillir à sa table, qui m’avait consolé et secouru dans le deuil le plus cruel que j’aie jamais éprouvé (Fabert venait de perdre l’ainé de ses enfants). Je devais donc, dis-je, ou trahir mes devoirs de gratitude, ou manquer à ceux qui m’imposent mes fonctions actuelles. J’ai choisi ce dernier terme. J’ajoute que je dois bien peu de chose à la République. Journaliste, je l’aie servie en m’attachant étroitement à la fortune d’un homme politique en qui j’avais crû voir un modérateur des partis, et qui n’est qu’un égoïste sans droiture et sans cœur. C’est grâce à la recommandation de ce personnage que je suis entré au Ministère de l’Intérieur. Et c’est même, tout ce qu’on a trouvé à faire pour moi : me transformer en fonctionnaire de la Sureté Générale […] Si je trahis mes fonctions c’est parce qu’il me paraît que j’ai un devoir supérieur à remplir, un devoir qui vient du cœur. C’est donc à votre disposition que je me place. Il suffira que j’aie l’apparence de renseigner le gouvernement… ».
480 €
FARGUE (Léon Paul) poète et écrivain français (1876-1947)
Manuscrit dactylographié signé « L. P. F. », article destiné au « Figaro Littéraire »,
présentant quelques corrections et de nombreux ajouts autographes en marge.
En fin de texte, le poète a terminé son texte par 4 lignes autographes :
« "Un mot de parlementaire, en peine discussion politique, dans un grand salon d’avant-guerre. "La France ? C’est entendu, il y a la France, mais d’abord, il y a ses partis !" ». 1 p. ½ in-4.
A propos de son article du Figaro Littéraire du 19 avril, qui avait été suivi de mouvements divers. « … Je suis poète, musicien, peintre, et ça me suffit bien … Puisque l’homme est un animal politique, et surtout en France où l’on politiquaille comme on respire, j’aurai donc des tendances politiques : Je suis ce qu’on appelle un vieux républicain. Un de mes cousins était le filleul de Paul Bert. Mais je n’ai jamais, pas plus que mon père, qui était ingénieur, été tenté de me mêler aux luttes politiques […] Je demande à travailler sans être dérangé. J’ai, naturellement, l’horreur panique des régimes totalitaires. Mesa mis savent ce que j’ai souffert pendant l’occupation, pour des raisons les plus diverses… ».
380 €
FERNY (Jacques) poète, auteur de livrets d’opérette et chansonnier
très considéré et apprécié à Montmartre dans le cabaret du Chat Noir (1863-1936)
Lettre autographe signée à l’éditeur de musique Eugène Fromont. Jassy (en Roumanie), 27 novembre [1901]
4 pp. petit in-4. Légères imperfections.
Belle lettre sur ses tournées. Il recommande à l’éditeur de lui adresser plusieurs envois des volumes de « Chansons de la Roulotte » et « Chansons Immobiles ». Il lui recommande d’effectuer un nouvel envoi avec sécurité à Bucarest ou à Constantinople. « Je ne peux vendre absolument que des volumes. Surtout jamais au petit format. La plupart sont publiés sans musique ; évidemment ça n’a aucun intérêt pour des gens qui ne connaissent pas les airs… Paul Fabre vous a donné mon itinéraire jusqu’à Constantinople, Bucarest théâtre lyrique jusqu’au 11 [….] Le succès en Roumanie se dessine de plus en plus vif. En Russie nous avons perdu notre temps. Les Roumains sont fous de parisianisme. J’ajoute qu’ils ne savent pas très bien ce que c’est ; c’est même assez heureux pour notre spectacle. Je chante l’Alibi, les marins russes, Le Sous-Préfet (pour les révélations du Sous-préfet) qui a un succès énorme, Zola, la Visite Présidentielle, la Campagne de l’Elysées, les Inaugurations, le Désarmement. Le spectacle ne semble jamais assez raide. Le mot "parisien" ici est presque synonyme de "dégoutant". Il est bien regrettable que je ne puisse pas chanter la "Montre à sonnerie" , ni la faire chanter. Le genre est très apprécié… ».
480 €
FEYDEAU (Ernest), écrivain français (1821-1873).
Lettre autographe signée à un rédacteur. Paris, 4 Avril 1868. 1 pp. in-8.
A propos des rumeurs calomnieuses concernant son épouse, Léocadie Bogaslawa Zelewska qui circulent dans le « Tout Paris », probablement sur la liaison qu’elle eut avec le Duc de Morny ou celle avec l’empereur Napoléon III. Il est en colère et il demande au rédacteur de faire une publication sur les actions judiciaires qu’il entreprend. « Une infâme calomnie a été répandue depuis quelques jours contre Madame Feydeau. Je vous prie de bien vouloir annoncer que j’ai déféré aux tribunaux les auteurs de cette calomnie, et qu’en vertu d’une ordonnance de Monsieur le Président du tribunal procès sera appelé et plaidé à la première audience qui suivra les vacances de Pâques. Vous comprendrez qu’en attendant le jour de la justice, je tienne à saisir le public de ma plainte et à mettre un terme à ces lâches rumeurs. » .
280 €
FILLON (Benjamin) grand collectionneur et numismate français.
Il fut également un archéologue de grande renommée et un érudit poitevin,
possédant la plus grande collection de curiosités poitevines. Une partie de sa collection d’autographes et objets d’art
fut présentée à la vente en 1877, vente assistée par l’archiviste et expert Etienne Charavay (1819-1881)
Lettre autographe signée [au bibliographe et archiviste français Maurice Tourneux]. La Court de Saint-Cyr, 3 août 1879. 4 pp. in-8. On joint une enveloppe adressée au même, portant une date différente, celle du 21 novembre 1880.
Précieuse lettre au bibliographe, l’historien de l’art et de la littérature. Il lui précise qu’il lui a adressé par erreur, « deux exemplaires du portrait » de sa pauvre compagne, [Clémentine Fillon, sa cousine germaine, qu’il épouse en 1863. Elle était la fille de Pauline Victoire Poëy d’Avant et de Joseph René Fillon, 1830-1873], « gravé par Jacquemart. [Jules Ferdinand, gravure réalisée en 1858] Le second état destiné à Madame Amboise Milet [Madeleine Adèle, épouse du célèbre céramiste et conservateur de musée] à la Manufacture de Sèvres. Si par hasard, il vous venait une occasion de le lui faire remettre, je vous en serais reconnaissant. Vous recevrez en même temps que cette lettre, mon petit travail sur le Songe de Poliphile, où j’ai dégagé les abords de ce livre singulier de toutes les fausses attributions d’illustrateurs qu’on s’était ingénié à y amonceler… ». Il lui précise qu’il lui adressera prochainement une brochure qui aura pour titre : « la galerie de tableaux et de portraits réunie au château de Saumur par Duplessis-Mornay. Vous y trouverez, entre autres détails intéressants, des choses inédites sur Jean Fourquet, Charlotte Arbaleste, (auteure et poète française) femme de [Philipe] Duplessis [Mornay, en 1576], était arrière petite fille de l’argentier Estienne Chevalier, avait eu par succession, une foule d’objets d’art provenant de son ancêtre parmi lesquels figurent le fameux livre d’heures, dont les débris sont aujourd’hui entre les mains de Mons. Brentano de Francfort ». Il pense que la nomenclature des œuvres de l’abbé du Fresnoy ne lui a pas été remise et lui donne de précieuses informations. 1° « Histoire du Monastère des Evêques de Luçon, Luçon , 3 vol. in-8 (je vous donnerai l’indication exacte). 2° Dix pièces dramatiques à l’usage des cercles d’ouvriers, collèges, Salons, etc. Luçon, E. Antigny, 1877. In-8 de 544 pp ». Il ajoute, que l’abbé du Fresnoy est un réactionnaire, « mais c’est un travailleur infatigable qui a longtemps dirigé et écrit à lui seul un petit journal poétique fort âpre ; mais entaché aux yeux du Clergé, d’idées libérales. Il y a donc lieu d’en tenir compte. Vous recevrez d’ici peu une note complémentaire exacte… ».
780 €
FILLON (Benjamin) grand collectionneur et numismate français.
Il fut également un archéologue de grande renommée et un érudit poitevin (1819-1881)
Lettre autographe signée [au bibliographe et archiviste français Maurice Tourneux].
La Court de Saint-Cyr, 28 mai 1879. 4 pp. in-8.
Superbe lettre sur l’art. Il veut apporter une précision à son confrère, au sujet de sa demande auprès de Philippe Burty. « Je tiens à ce que vous sachiez bien que Burty m’avait offert les renseignements biographiques que je lui ai demandé ; autrement je me fusse adressé naturellement à vous. J’étais loin de me douter qu’ils me vinssent de cette source si bien approvisionnée. Cela me donne toute garantie sur leur exactitude [......] Vous avez l’étrange image qu’à fait de moi Meryon. Pauvre grand artiste, il m’a vu avec des yeux d’hallucinés ; mais la gravure n’en est pas moins curieuse comme compréhension de traits d’un homme qui n’a rien d’un rodeur de grands chemins….il a mis sur mes traits ce qu’il supposait dans l’âme. Une revue de mes brochures anciennes sera faite à votre intention. Voici le catalogue des artistes et compositeurs de musique bientôt imprimé. Charavay vous a-t-il remis les bonnes feuilles ? Vous trouverez là dedans, toute mon esthétique. Elle est de nature a soulever bien des protestations surtout de la part des amateurs passionnés de l’art du XVIIIème siècle auquel je rends justice dans la nature du possible pour un homme de mon tempérament. Wateau (sic) est un fantaisiste qui me plait infiniment ; Est-ce une raison pour me pâmer devant Pater et Lancret ? Latour et Chardin ont toutes mes sympathies ; Dois-je pour cela, faire de Boucher le rival de Raphaël, et regarder Baudouin et Moreau comme des artistes de premier ordre ? Les aimables Goncourt sont des charmeurs qui ont oblitéré les vues bien douces et servi le peu de jugements qu’il y avait dans les cervelles d’un tas de niais. Quand je vois ces farceurs et admirations devant les gaudrioles des décorateurs de boudoirs de ce temps là ; quand j’en vois d’autre, en……émotions devant les scrofuleuses de Clodion, je suis pris de pitié pour ces jeunesses séniles et rêver volontiers aux maitres de l’art. Le XVIIIe siècle français est assez bien partagé sous d’autres rapports pour qu’on ne nous empruntasse pas de ces drôleries. Doit-on me taxer de curieux rococo. Je ne fais cas du Pompadour qu’en fait de meubles capitonnés. Je m’arrête…».
780 €
FILLON (Benjamin) grand collectionneur et numismate français.
Il fut également un archéologue de grande renommée et un érudit poitevin, possédant la plus grande collection de curiosités poitevines. Une partie de sa collection d’autographes et objets d’art fut présentée à la vente en 1877,
vente assistée par l’archiviste et expert Etienne Charavay (1819-1881)
Lettre autographe signée [au bibliographe et archiviste français Maurice Tourneux].
La Court de Saint-Cyr, 9 août 1879. 2 pp. ½ in-8.
Belle lettre dans laquelle il lui adresse avec précisions, les précieuses indications bibliographiques de plusieurs ouvrages, que Tourneux lui avait réclamées, notamment la « Vie de Mathieu de Gruchy, Histoire des Moines et des évêques de Luçon, Vie de Mr Soyer, évêque de Luçon, Puytesson », tous ces titres accompagnés de ses appréciations, en mentionnant le nom des éditeurs ainsi que les dates de publication. « M. l’abbé du Tressay est en outre, auteur d’une foule de brochures et d’articles traitant de politique ou de matières religieuses. Bien que sa manière de voir soit diamétralement opposée à la mienne, je rendre justice à l’abbé que ses ouvrages sont pleins de faits curieux, et qu’il a, des lors tous les droits possibles pour figurer dans le Dict. des Contemporains où tout homme de valeur a de droit sa place. C’est un sentiment de justice qui me fait parler ainsi, et vous le comprendrez sans peine… ».
Vendue
FILLON (Benjamin) grand collectionneur et numismate français.
Il fut également un archéologue de grande renommée et un érudit poitevin, possédant la plus grande collection de curiosités poitevines. Une partie de sa collection d’autographes et objets d’art fut présentée à la vente en 1877,
vente assistée par l’archiviste et expert Etienne Charavay (1819-1881)
Lettre signée « Salut Cordial Fillon », d’une écriture affaiblie [au bibliographe et archiviste français Maurice Tourneux].
La Court de Saint-Cyr, 12 mars 1881. 4 pp. ½ in-8.
Lettre dictée à sa sœur, selon une note au crayon. Une des dernières très intéressantes lettres de ce grand érudit, qui devait disparaître 2 mois plus tard, toujours en quête de recherches, particulièrement sur Jean-Jacques Rousseau qu’il admirait. « Vous, qui vivez dans un commerce intime et continuel avec les hommes et les choses du XVIII siècle, vous êtes plus à même que personne de me fournir un renseignement dont j’ai besoin. Vous savez que j’ai pour J. J. Rousseau une sympathie que beaucoup de très bons esprits du reste ne partagent pas. Tout ce qui le concerne a donc pour moi un intérêt particulier. J’ai recherché avec soin les portraits les plus ressemblants de l’illustre philosophe, et parmi eux, je place au premier rang ceux exécuté par Latour. [pour Quentin de la Tour (1704-1788] Que savez-vous des originaux de ces portraits ? Existe-t-il une iconographie de Jean Jacques un peu complète. On a fait cet honneur à Voltaire, son rival préféré, dans notre temps d’individualisme ». Cette question le préoccupe et si Tourneux pouvait lui donner une indication « sur les deux pastels de Latour », il en serait ravi, ajoutant, « Dites moi aussi si la lettre du 14 octobre 1764, par laquelle Rousseau accepte l’hommage du second de ses portraits offert par l’artiste, est inédite. Elle a figurée, comme vous le savez, à la vente qui a eu lieu cette semaine sous la direction d’Etienne Charavay. Les théories sociales de Jean-Jacques le mettraient en défiance des arts, ou plutôt des artistes, ce en quoi il n’avait pas tout à fait tort ; mais, quand il se trouvait en présence d’une œuvre vraiment saine, il savait en apprécier la portée et la valeur. Le prince de Conti, grand amateur de dessins de maîtres lui avait fait présent d’une fort belle composition à la sanguine d’Eustache Lesueur représentant la mort de Sénèque. Il l’a donna au comte d’Antraigues parce que, disait il, elle pouvait lui donner désir de posséder d’autres dessins, et que c’eut été augmenter ses besoins. Les portraits de Latour ne pouvaient le laisser indifférent ».
Vendue
FLAUBERT (Gustave) écrivain français (1821-1880)
Lettre autographe signée de Croisset, mardi, 25 juillet. 1 p. in-8.
« Eh bien ? et votre bonne visite promise quand l’aurais-je ? Je vous ai attendu toute la semaine dernière, cher ami. Je vous attends celle-ci. Mais à partir du 6 août je m’absente puis vers le 10 ou le 12, je serai à Paris. Venez-donc ! on est mieux ici pour causer que partout ailleurs… ».
1 680 €
FOMBEURE (Maurice) Ecrivain et poète français (1906-1981)
Manuscrit autographe signé. 1 p. in folio. Très Beau texte concernant l’exposition « poétique de la nature », au musée Galliera. Exposition temporaire collective. Œuvres d’Yves Brayer.
Chapelain-Midy, André Jacquemin, Louis Leygue, Jean Picart-Le-Doux etc. (Décembre 1955-Janvier 1956).
« La désinvolture noble et élégante d’un Yves Brayer, la sensualité délicate et la vigueur ordonnée de Chapelain-Midy, peintres, la rigueur apparente, mais frémissante de Jacquemin, graveur, l’aspect primitif et instinctif de Louis Leygue qui fait penser à la sculpture crétoise, enfin l’abondance feuillue, chantante et adorablement stylisée de Jean Picart le Doux (comme aux vergers de Touraine) font, de cette exposition de peintres de la même génération-la notre-une belle réussite… »
Vendue
FUSTER (Charles) poète et romancier suisse (1866-1929)
Carte de visite autographe signée de ses initiales, à son « cher poète ami ».
Il le questionne, « que faites-vous de neuf ? Avez-vous envie d’écrire quelques beaux vers sur Hugo ? Je les dirai ou les ferai dire solennellement à la Bodinière. Mon nouveau livre…. parait à petit nombre. Il a bien tardé ; mais l’imprimeur en a fait au point de vue bibliophilique une petite merveille. Peut-être vous intéresserez vous à cet ouvrage… ».
130 €
[DAUDET Alphonse] GILLE (Philippe), écrivain et librettiste d’opéra français (1831-1901).
Lettre autographe signée à Alphonse Daudet. [1888]. 2 pp. gd. in-8.
Très belle lettre. Il témoigne à « son cher ami » toute son admiration et le félicite pour le succès de son œuvre « l’Immortel », paru en 1888. « Je suis ravi et point du tout étonné du succès de ce chef d’œuvre que tu appelles notre livre ; c’est une joie pour moi de voir mon nom à cette première page et je ne puis m’empêcher quand je passe devant l’étalage d’un libraire d’ouvrir l’Immortel pour voir si on n’a pas oublié d’y imprimer ta dédicace. L’effet est énorme, j’ai reçu hier une lettre de Camille Doucet (le poète et dramaturge français) qui, au fond, trouve que je l’ai peut-être un peu trop défendu; j’ai vu hier Meilhac (Henri Meilhac) qui trouve que c’est charmant […] Les membres de l’Institut qui ne se confondent pas avec les académiciens sont ravis Delibes en tête. Tout le monde est d’avis que c’est un bijou et que tu n’aurais pour entrer à l’académie qu’à faire psitt ! psitt ! et que l’omnibus s’arrêterait. J’en suis très persuadé surtout si tu faisais précéder ta candidature de l’annonce d’un second volume; tu aurais là une variante de ventes sans précédent ». Il poursuit en lui précisant avec humour qu’il passera le voir prochainement « Nous allons partir pour Versailles ce qui ne permettra guère à ma femme d’aller vous féliciter Madame Daudet et toi, moi plus facile à enlever à la maison, je vous tomberais dessus un de ces très prochains jours à déjeuner, sans crier garde; je n’ai pas d’ennemis et je ne crains pas de faire une gaffe en arrivant au milieu de tes invités, quels qu’ils soient, et puis si gaffe il y avait, tu me ferais grimper au grenier et tu me ferais monter de la nourriture, parceque tu es bon au fond quoi qu’on en dise sous la coupole !... ».
380 €
GIONO (Jean) écrivain français (1895-1970)
Deux lettres autographes signées à son « Cher ami » [Manosque] s.d. 1 p. in-4 et 1 p. in-8.
Il s’inquiète à la fois de la bonne réception du chèque qu’il lui avait adressé il y a plusieurs jours, mais également concernant une affaire dont son ami lui a communiqué en copie, la lettre reçue du ministre. « Comme je ne suis pas au courant des "formules" je ne sais que penser du dernier paragraphe », paragraphe qu’il s’empresse de lui citer : « par contre, je ne puis, compte tenu des raisons qui ont motivé la radiation des cadres de cet ancien fonctionnaire envisager sa réintégration même si elle devait être suivie d’un détachement dans une colonie… Il m’inquiète. Ai-je raison de m’inquiéter ?... ».
Les 2 lettres 380 €
GLATIGNY (Albert) poète romantique français, qui fut également un comédien et un dramaturge de talent (1839-1873)
Lettre autographe signée à un photographe. Sainte-Lucie de Tallano (en Corse),
20 vendémiaire, (11 octobre) an 78. (1869) .1 pp. in-8.
Albert Glatigny est toujours en Corse en septembre 1869. Confondu par un gendarme, au début de cette même année d’être l’assassin des nombreux crimes commis dans les trains, il est enfermé plusieurs jours dans la prison de Bocognano, aggravant son état déjà très pitoyable. Gravement malade, un médecin d’Ajaccio, diagnostique une anémie et l’envoie se soigner à la montagne, à Saint-Lucie de Tallano.
Belle et curieuse lettre rédigée depuis Sainte-Lucie de Tallano. « Les braves gens de Ste Lucie qui m’ont soigné pendant ma cécité me demandent mon portrait. Ce n’est pas le bandit Arrighi, dont l’appareil consiste en un fusil à deux coups qui peut me le faire. Envoie-moi quelques images. Si je peux je serai à Paris dans un mois. Je suis assez bien portant pour risquer le voyage jusqu’à Marseille parce que la mer ne me fait rien, mais le chemin de fer me tue. Puis ma chienne vient de mettre bas et je dois attendre que ses petits soient élevés…Je te baise les pieds… ».
380 €
HOFSTRA (Jan Willem) écrivain, poète aux multiples activités dont celles d’acteur, chanteur et traducteur néerlandais.
Il fut également un présentateur de télévision et l’un des critiques littéraires et théâtraux néerlandais les plus influents (1907-1991) Correspondance de 17 lettres autographes signées la plupart de ses initiales « J.W », principalement de 1945/1946,
au journaliste et amateur d’art français, Daniel Dreuil,
qui fut l’ami de Robert Desnos et vécu avec son épouse Youki, à la mort du poète.
Environs 40 pp. de formats divers.
On joint un poème dactylographié du même avec la transcription manuscrite autographe de Daniel Dreuil, datée de 1949. Rare.
Longue et étonnante correspondance dans laquelle Hofstra évoque à la fois son travail, ses activités, son regard sur Paris et la France mais surtout sa véritable admiration et son attirance pour son ami Daniel Dreuil. Cette admiration rédigée avec infiniment de tendresse, nous livre par quelques indiscrétions, une certaine ambiguïté sur leur relation sulfureuse, certes compliquée à cette époque d’après-guerre, mais attestant d’une véritable correspondance amoureuse. A cette période Daniel Dreuil habitait rue Mazarine, chez Youki Desnos.
« Oh Daniel, Je vous attends chaque soir » confesse-t-il, « chaque soir à 9 heures, je cours et trouve les Champs-Elysées vide, car tu n’es pas là…. ». Il est amoureux et cet amour l’amène à plaisanter « Ça aura été bien rigolo et amusant pour vous de me voir frétiller au bout de votre baguette à pêcher ». 1946 est aussi l’année où il assure en tant qu’animateur, des émissions pour la Radiodiffusion française. Il est en place et prêt à animer son émission. « Ce matin j’ai rencontré chez mes amies, un jeune journaliste hollandais, qui me parlait de mes amis que j’ai laissé à la Haye, et j’étais très étonné de ne pas sentir le moindre goût pour partir avec lui. Tout en Hollande me semble très petit et trop étroit pour moi. Je suis seulement avec un homme avec un peu de talent, qui peut écrire quelques livres pas si mauvais, mais ici j’espère trouver quelque chose ou que quelqu’un qui sera l’occasion de me déployer dans une manière inouïe. La Hollande et la guerre m’ont ôté de ma force et c’est ici que j’espère de guérir de cette maladie d’esprit. Goethe a fuyé Weimar quand il avait 39 ans et c’était pour le mieux. ». Il espère beaucoup de la France, de Paris et « beaucoup d’un petit français, que j’avais rencontré il y a un mois seulement, mais qui a vécu dans mes pensées, et mon cœur ». Il lui avoue être trop triste de ne pas avoir souvent de nouvelles et lui assure que c’est trop difficile d’écrire à un ami qui se tait. « Ah cher Daniel l’absence est à l’amour ce qu’est au feu le vent ; il éteint le petit ; il allume le grand ». Il lit et admire Cocteau et Gide, et n’hésite pas à lui en citer quelques extraits des poèmes qui l’ont particulièrement séduit. Il parlera à la radio du livre qu’il vient d’acheter, un ouvrage « de Jean Coteau ou bien sur Jean C. ». Il a également acheté un livre de Stefan Zweig, pour lui. « Marcelline Desbordes Valmore - Tu la connaitras sans doute cette poétesse ardente, légère, douloureuse et un peu sentimentale dans un sens que j’aime. Je te l’enverrai le plus tôt possible. Adieu cher âme, je pense à toi beaucoup, beaucoup....». Il se plaint d’un mal de gorge, « et il faut me soigner à cause de ma voix, pas pour chanter malheureusement (c’est impossible de trouver un pianiste) mais pour parler dans la Radio ». Un après-midi, il s’est rendu dans la galerie Charpentier, où il a pu apprécier des œuvres de Picasso, Renoir, Cézanne, « et d’autres encore. C’était ravissant ! Un Picasso d’une couleur tellement tendre, un rose et vert si nuancé, que j’étais vraiment ravi. Un grand artiste même si je ne comprends rien de tant de tableaux qu’il a fait. Il me semble que Henri Michaud Sir John Perse et Picasso ont la même manière, non pas la même manière, mais assurément la même tendance dans leurs œuvres… ». Sa passion pour la danse l’a amené à assister une nouvelle fois aux ballets, « c’était une déception - mais j’y suis allé à cause de la Spectre de la Rose (pour Le Spectre de la Rose, ballet en un acte créé par les Ballets russes de Serge de Diaghilev en 1911), et vraiment, c’était à pleurer. Jean Babilée est une étoile du premier ordre. Cette poésie pure, cette histoire vraiment enfantine mais d’une gentillesse et sincérité adorable. Et de penser que sur ces planches Nijinski a dansé cette même mélodie et a dansé encore plus beau que Jean B. Les Forains c’est du Music-Hall et les Capriches trop Would-be Spanish. Je n’aime pas ce pêle-mêle du ballet classique et ballet mimé acrobatique même je suis la Spectre de la Rose ! Tu l’as vu ? J’ai rêvé et pensé à toi… ». A ce propos, il lui a écrit un poème. « Je suis le Spectre de la Rose, et si tu veux l’accepter, c’est pour toi Daniel. Je ne le peux pas traduire, c’est trop difficile et je n’ai pas de dictionnaire. Mon choix des mots est si étroite est mauvaise […] J’ai réfléchi dans cette nuit terrible. Vraiment terrible. N’oublies pas Daniel, ce que j’ai souffert en attendant ta première lettre - et j’étais tellement jaloux que Henri [Henri Demay ?] t’as vu chaque jour pendant cette maladie horrible [….] Pardonne-moi, mille fois pardon, mais crois-moi : j’ai un cœur qui ne bat que pour toi en ces moments de détresse et de désir - désir de te voir, de t’écouter, de te toucher et de t’embrasser. Je suis trop ardent, je le sais… ». Il a enfin reçu des lettres de Daniel, et elles « m’ont fait tant de bien que mes amies disaient : Mais vous avez ôté votre tristesse comme un chapeau - vous l’avez encore dans la main, mais vous avez l’air joyeux et content. C’est l’effet de tes paroles… ». En se promenant dans Paris, il a pu admirer la statue de Balzac. « Il est effroyable et magnifique ; avec quel air de dédain il voit sur tous qui se promènent sous ses yeux fiers. Il nous hait et veut écrire nos petites histoires, nos amours, nos victoires, nos méchancetés et je suis convaincu que personne ne sait comment il a inspiré l’humanité et aimé cette même humanité en même temps. J’avais peur de lui. Il y 20 ans que je l’ai vu dans le Louvre - si mystérieux comme un homme magique, un gouverneur des âmes non touchables ou visibles. Seulement dans les livres il pouvait laisser les monter jusqu’à la surface de ces pages imprimées. Mais maintenant en plein jour il nous déteste et c’est lui seul qui existe. Je n’osais pas acheter du pain dans la boulangerie - j’ai pris des gauffres (sic) Balzac était un gourmet et gourmand ! Vous aimez Cousine Bette ?… ». Il a assisté à la pièce de Racine « Britannicus » et Renée Faure, « qui est une tragédienne extraordinaire m’a touché le cœur. J’ai pleuré-moi qui a déjà vu tant de spectacles ; moi, un acteur qui connaît son métier ». Il est certain que cette actrice « aura un avenir éblouissant - Sarah elle-même a débuté dans cette rôle ». Il lui avoue qu’un certain soir, il était fou de nervosité et de chagrin, et « que j’ai couru pendant ces deux journées comme un imbécile et je ne savais pas où je pouvais aller. Je courrais et courrais dans les rues pleines de gens satisfaits et aimants leurs amants et moi, j’ai pensé à toi, mon âme, d’une façon si intense que je suis sûr que tu l’as senti dans ton lit… ». Il lui retrace les deux poèmes de Cocteau qu’il a lu. « Je n’aime pas dormir quand ta figure habite la nuit, contre mon cou….Un jour ne plus entendre auprès de mon oreille ton haleine et ton cœur… ».
1 850 €
GONCOURT (Jules de) écrivain français (1830-1870)
Lettre autographe signée. 24 juin. ½ p. in-8.
« Nous sommes décidément trop paresseux pour vous saisir le matin. Vous seriez mille fois aimable de mettre pour nous chez votre portier : les Nudités de Chassaignon… ».
130 €
GOZLAN (Léon), écrivain français (1803-1866).
Pièce autographe signée. Paris, 5 Juillet 1845. 1 p. gd. in-8 oblong.
Reçu relatif à l’édition et à la publication de son roman « Les nuits du Père-Lachaise » à l’éditeur Alphonse Lemerle. Il lui confirme en Juillet 1845, la vente. « Reçu de Monsieur Lemerle, éditeur, la somme de quinze cents francs en trois billets de cinq cents francs, représentant la moitié du prix d’un roman que je lui ai vendu et ayant pour titre « Les nuits du Père-Lachaise ».
140 €
GRACQ (Julien) écrivain français (1910-2007)
Lettre autographe signée à l’écrivain et peintre Claude Tarnaud (1922-1991)
1 pp. in-8. 2 décembre 1952. Enveloppe conservée.
Superbe lettre. Il le félicite pour l’envoi de « The Whiteclad Gambler le livre m’a énormément plu, par son esprit d’une rare qualité et auquel je cherchais des correspondances dans une direction qui me plaît beaucoup, celle de [Jacques] Vaché et de [Arthur] Cravan ». Butor qui l’a lu aussi, a été séduit, « mais il ne vous le manifestera pas je crois, parce qu’il semble que vous ayez autrefois un peu boxé Benjamin Péret…Hérold aussi a beaucoup aimé votre livre. Il faudrait qu’il soit un peu diffusé, je veux dire qu’il aille dans quelques mains un tant soit peu expertes». Il lui précise qu’il a toujours des nouvelles de [Stanislas] Rodanski, « je lui répond peu et mal, paralysé que je suis, à l’idée que le corps médical ouvre les lettres à lui, adressées. Il m’intéresse énormément ».
1 850 €
GREEN (Julien) écrivain américain d’expression française élu en 1971 à l’Académie française (1900-1998)
Manuscrit autographe.
Page extraite de son ouvrage « Mont-Cinère », paru en 1926. 1 pp. in-folio, portant la numérotation de la page 146.
Vendu
GUERIN (Charles) poète français (1873-1907)
Lettre autographe signée à un poète. 1 p. petit in-8.
Belle lettre de ce poète mort très jeune à l’âge de 33 ans, remerciant et félicitant son correspondant qui lui avait adressé un livre. « Certes, voilà des poèmes beaux et purs, et ils regardent la terre de haut. Ils ont la transparence des choses immatérielles et leurs ombres même sont paisibles et pleines d’espérance comme les grandes ombres du soir en automne dans les champs. Mais vraiment, je ne trouve que des mots pâles pour vous dire ce que j’ai senti en vous lisant… ».
280 €
[VICTOR HUGO] - Louis GUIMBAUD écrivain français (1869-1957)
Note autographe signée. 2 p. in-8.
« On peut affirmer, sans témérité, qu’il n’existe pas de biographie sérieuse de Victor Hugo. Professeurs, étudiants et hommes du monde sont donc obligés de se référer, au moins pour la période 1802-1840, au Victor Hugo raconté par le témoin de sa vie. Ouvrage charmant, d’un …. Aisé, d’une lecture facile mais pleine d’inexactitudes. Or, cet ouvrage est dans le domaine public, son auteur, Mme Victor Hugo, étant morte en 1868. ». Il précise ensuite ses préconisations pour la réimpression de l’ouvrage à prévoir. « 1° des notes critiques, ce qui permettrait d’inscrire sur la couverture Seule édition critique : -2° Une introduction sur Mme V.H écrivain, avec des inédits que je possède. 3°- des portraits aussi nombreux que possible. Le défaut du projet, c’est qu’il suppose deux volumes ». Il termine sur ce Post scriptum « L’ouvrage serait certainement acheté par les bibliothèques du monde entier, et couronné par l’Académie puisqu’il constituerait avant tout un instrument de travail ».
280 €
GUTH (Paul) romancier et historien français (1910-1997)
4 lettres autographes signées à Yves Brayer. 3 pp. in-4 et 1 pp. in-8. Paris, 18 octobre 1961, 30 novembre 1965 et 18 février 1977.
A propos de l’exposition d’Yves Brayer à Genève dont Paul Guth avait écrit la préface. « Devant les tableaux qui ornent les murs de votre exposition, imaginez deux ombres en extase : celle de Juliette et la mienne. Chaque jour on sera obligé de nous pousser dehors par les épaules pour fermer le musée. Et même certains soirs, nous nous y laisserons enfermer pour y passer la nuit… ». En novembre 1965, Il supplie les époux de vouloir illustrer ses mémoires, son éditeur, Mr Maître, est sur le point de faire un « infarctus ». Il lui demande « pour qu’il sache que vous avez accepté de faire ce travail » de lui adresser un mot de 2 lignes, « sinon il vit dans les affres. Pitié pour lui ! Pitié, Sire ! J’embrasse vos genoux ».
Il dépose à cet effet les cartes postales de Villeneuve -sur-Lot, « tout ce que je possède depuis sa fondation. Vous serez gentil de bien vouloir me les garder aussi précieusement que vos chapeaux pour que je puisse les retrouver après usage. J’y tiens comme à la coiffe de vos chapeaux… ».
L’ouvrage en question verra le jour en 1967 sous le nom de « Mémoires d’un naïf », première édition illustrée par Yves Brayer. (Editions du Mailh, à Pujols, Lot et Garonne), contenant 16 lithographies originales en couleur.
380 €
GUTH (Paul), romancier et essayiste français (1910-1997).
Poème dactylographié signé intitulé « France », avec correction autographe.1 p. ½ in-folio.
Superbe poème décrivant l’atmosphère qui régissait la France pendant la première guerre mondiale, le 14 Juillet 1918. Il réussit à apaiser la tragédie de la guerre par la beauté de ses vers qu’il nous lègue avec un magnifique tableau. « Voici plus de cent ans que vers des murs de pierre, pour faire un monde avec des haches et des pieux, leurs pères sont partis dans le matin joyeux…Leurs pères devant eux baisseraient la paupière » […] France ! Appel de douceur suprême et de beauté, du fond des siècles, comme en un vitrail, surgie ! Ton charme tendre avait caché ton énergie, ce qui tressaille en toi de libre et d’indompté » […] Et tes poilus, et leur Pétain silencieux, ton Paris bombardé, son rire où rit Voltaire, le canon de Verdun qui te rive à la terre, l’aile de Guynemer qui te soulève aux cieux ! ».
280 €
GUTH (Paul) romancier et essayiste français (1910-1997)
Lettre signée avec 4 lignes autographes à Roger Vailland. Paris, 7 janvier 1946. 2 p. in-8.
(Petite déchirure réparée sans manque de texte).
Lettre circulaire manuscrite pour un dîner littéraire. Il lui adresse la liste des participants dont il espère sa participation. Seront probablement présents, Colette de Jouvenel, Peynet, Jean Oberlé, Claude Roy, Jean-Jacques Gautier et bien d’autres. « Excuse, mon cher Roger, ce mot collectif et anonyme. J’espère que tu pourras venir. Je me réjouis beaucoup de te revoir… ».
140 €
[FRANC-MACONNERIE] HALEVY (Léon), journaliste, poète, auteur dramatique et historien français (1802-1883).
Lettre autographe signée. 21 Février 1828. 2 pp. in-8.
Très belle lettre. Il félicite son correspondant pour son ouvrage et lui confie son vif intérêt pour la maçonnerie et son souhait d’adhérer à ce cercle. « J’ai lu et relu votre volume qui m’a paru aussi, ingénieusement conçu que bien exécuté. Il est rare d’avoir de l’esprit à coups de ciseaux, et vous êtes parvenu à faire avec goût et même avec talent un ouvrage de découpures. Quant au but de votre livre, il est excellent ; c’est une réponse habile et péremptoire aux ennemis de la maçonnerie et vous avez doublé mes regrets d’être encore malgré vos offres si obligeantes, enfoui dans les rangs des profanums vulgus. Mais j’espère un jour frapper aux portes du Temple, et avec votre appui, me le faire ouvrir. Vous voyez que je vous regarde comme un digne maçon, oublieux des torts et toujours prêts à obliger ses amis. ». Il poursuit en se proposant d’écrire un article sur ce volume « Si vous désirez, mon cher confrère, que je dise ce que je pense de votre manuel aux quelques milliers de jugeurs qu’on nomme le public, ayez la complaisance d’envoyer au bureau de la décision un second exemplaire en prévenant ces messieurs que j’ai reçu l’autre… ».
380 €
HALEVY (Léon) poète et écrivain français (1802-1883)
Lettre autographe signée adressée au baron Taylor, « Commissaire royal près le Théâtre Français ».
Ce jeudi 17 février [entre 1833 et 1840]. 1 pp. in-8.
Belle lettre à propos de sa comédie « le Duel », comédie en un acte, créée vers 1833. « Permettez-moi de rappeler le Duel à votre obligeant souvenir. Je n’attache pas à cette petite comédie plus d’importance qu’elle n’en mérite ; mais elle en vaut certainement d’autres que l’on joue de temps en temps ; et le talent de mes habiles interprètes la rend très agréable au public. Je la considère d’ailleurs comme un lien qui m’unit à la comédie Française ; et quelque faible soit ce lien, je désirerais bien vivement qu’il ne se rompt pas, en attendant qu’il s’en établisse entre nous de plus importants. Je m’en rapporte du reste à votre jugement et à la bienveillance que vous m’avez tant de fois, et tout récemment encore témoignée… ».
230 €
HALEVY (Elie), philosophe et historien libéral français (1870-1937).
Lettre autographe signée à son « Cher Oncle ». [Halevy épousera en 1901, Florence Noufflard]
Oxford, 26 Juillet [1905]. 2 p. ½ in-8.
Jolie lettre adressée au sculpteur René de Saint-Marceaux, dans laquelle il le félicite pour son élection, et lui fait part de la beauté architecturale d’Oxford « Je ne sais pas trop ce que valent les monuments pris dans le détail ; mais l’ensemble est un chef-d’œuvre ». Il lui rappelle que depuis son mariage, il y a 4 ans, « je devins votre neveu, j’étais fortement convaincu que vous étiez membre de l’Institut, et c’est une idée dont je n’ai jamais bien pu me défaire… ».
160 €
HALEVY (Ludovic), dramaturge, librettiste d’opéra et romancier français (1834-1908).
Carte de visite autographe signée.
Il demande à son destinataire de lui envoyer « quelques exemplaires du programme qui a été distribué jeudi à l’opéra ».
40 €
HALEVY (Ludovic), dramaturge, librettiste d’opéra et romancier français (1834-1908).
Lettre autographe signée probablement à Louis Delaunay-Belleville (1843-1912),
Directeur général de l'exposition de 1900. 14 Juin 1896, 2 p. ½ in-8.
Belle et intéressante lettre à propos du projet innovant de son ami Paul Gallimard (1850-1929), collectionneur et bibliophile. L’idée étant d’intégrer une section de manuscrits de grands écrivains dans l’exposition de 1900. « Monsieur Gallimard est un grand connaisseur et un grand amateur. Il a une très belle et très célèbre de collection de tableaux de livres et de manuscrits. Il ne cherche pas une affaire et c’est par amour des lettres avec un parfait désintéressement qu’il se mettrait à la disposition de la direction de l’exposition pour la réalisation de son programme. ».
230 €
HALEVY (Ludovic), dramaturge, librettiste d’opéra et romancier français (1834-1908).
Lettre autographe signée très probablement à Jacques Offenbach (1819-1880). [Août 1869]. 4 p. in-12.
Belle lettre. Il regrette de ne pouvoir assister à la fête à laquelle il est convié et s’en explique « Plusieurs raisons me retiennent, toutes sérieuses et parmi ces raisons « la croix de Meilhac », je pense bien que nous allons enfin la décrocher cette année [Henri Meilhac, librettiste et collaborateur d’Halévy, fut décoré de la légion d’honneur cette année-là]. Il lui assure qu’il « veille au grain », et lui confirme qu’il lui adressera, « les vers qui lui manquent ». Il lui indique que son épouse Louise* a écrit à sa femme « Madame Offenbach », et lui apprend que ce soir, est joué au Théâtre des variétés, « L’homme à la clé. Tu en es et tu ne savais pas simplement le titre. Je suis très ému, c’est évidemment ce que nous avons fait de mieux… ». * Louise BREGUET fut l’épouse d’Halévy. Elle était la fille du célèbre horloger.
280 €
HARRY (Myriam) femme de lettres française (1869-1958)
Lettre autographe signée à Paul Reboux (1877-1963) Neuilly, [vers 1924] 1 pp. in-12.
« Que vous êtes charmant » déclare l’écrivaine ravie. « Merci mon cher Paul, de m’avoir envoyé "À la manière de ". Nous nous sommes beaucoup amusés déjà tous les trois - car Fafa comprend très bien son spirituel cousin - de l’histoire de Lemno roi de la Mignonette et du portrait de Léon Daudet ! …. ».
[À la manière de " fut une publication de Paul Reboux et de Charles Muller, sous forme de pastiches de leurs contemporains
230 €
HARRY- PERRAULT (Myriam) femme de lettres française, première lauréate du prix Femina (1869-1958)
Carte autographe signée à un confrère. 7 février 1906. 2 pp. in-16.
Elle est confuse d’avoir tardé à lui répondre, suite à l’aimable envoi de son ouvrage et de sa flatteuse dédicace. « Je la trouve, cette charmante Tinti au retour d’un assez long voyage et n’ayant pu que la parcourir, je vais la remporter avec moi dans une nouvelle migration vers les sables et sous le tente… ».
230 €
HENNIQUE (Léon), écrivain français et président de la fondation de l’Académie Goncourt de 1907 à 1912. (1850-1935).
Lettre autographe signée à l’éditeur Floury. Paris, samedi. 2 p. in-8.
Intéressante lettre à propos du prix Goncourt de 1920. Il lui assure que tous les ouvrages qu’il reçoit son lus « C’est parfois assez dur, étant donné la quantité de livres, mais ceux des candidats au prix Goncourt sont lus, je le répète. Ainsi, aussitôt reçus, me suis-je acquitté de mon devoir vis à vis de "la dernière auberge" de Martial Piéchaud. Je m’en étais acquitté de la même façon avec "Le retour dans la nuit". J’avais retenu ce dernier roman parmi les quelques que je signale chaque année, pour ma part, à mes collègues ; […] cette œuvre est parmi les œuvres que j’ai retenues en vue du prix de 1920.».
180 €
HEREDIA (José Maria de) écrivain d’origine cubaine, (alors encore colonie espagnole), naturalisé français en 1893 (1842-1905) Lettre autographe signée à son « Cher ami ». 1 pp. in-8. Une note au crayon indique qu’il s’agirait de sa croix d’officier.
En se rendant rue de Varennes pour affaire, il n’a pu rencontrer son ami et le questionner concernant son « affaire ». Il lui demande de charger « Francis » de s’en occuper, près de Mollard. « Je m’en remets à vous deux et ne m’en occupe plus. Mes destins ne sauraient être remis en de meilleures mains… ».
180 €
HOLLMAN (Joseph), violoncelliste et compositeur néerlandais (1852-1926)
Lettre autographe signée. 1 p. in-8.
« Veuillez remettre au porteur ma Chanson d’Amour en sol avec violoncelle ».
90 €
HOLLMAN (Joseph), violoncelliste et compositeur néerlandais (1852-1926)
Lettre autographe signée au caricaturiste de la commune de Paris « Georges Raoul Eugène Pilotelle ».
Chelsea (R.U), 10 Juillet 1906. 1 p. in-8.
Il lui adresse cette carte qui lui permettra « d’entrer et entendre la nouvelle œuvre du Maître » car il n’a pas de billets chez lui.
130 €
HOUSSAYE (Henry) écrivain et critique d’art (1848-1911)
Lettre autographe signée à Maurice Tourneux. [Paris], le 25 février 1891. 1 pp. in-8. En-tête du « Journal des débats ».
« J’ai lui dans les gazettes que vous préparez une 6 ème édition du dictionnaire des contemporains. Je vous envoie une nomenclature bibliographique à ajouter à ma notice. Quant à la grande encyclopédie, parce que c’est vous, je crois, qui avez la haute main sur les articles concernant les littérateurs contemporains, je suis certain que je n’y serai pas trop mal traité… ». Maurice Tourneux devint le gendre de Gustave Vapereau en épousant sa fille, Julie Henriette, en 1877.
80 €
HUGNET (Georges) écrivain, poète et peintre surréaliste français (1906-1974)
Lettre autographe signée à Jean-Paul Crespelle. L’Herbier, 14 juillet 1963. 2 pp. in-8.
Belle lettre. Après lui avoir appris que son jugement lui avait donné raison concernant l’agression des trois surréalistes, suite au différend avec Benjamin Péret (Georges Hugnet l’avait traité d’embusqué, de tire au flanc et de pousse-au-crime) «… mes trois agresseurs ont étés suffisamment punis par le tribunal pour enlever à ces vieux voyous, ainsi qu’à d’éventuels imitateurs, tout goût de remettre ça. Mon action n’aurait-elle servi qu’à cela qu’elle se justifie et nous dirons que mon but est atteint… ». Il le questionne concernant la vente au profit de Valentine Hugo : «… Je ne sais que trop quels étaient ses besoins d’argent et dans quels ennuis elle se débattait. La fondation du prix qui portera son nom, doit lui donner sûrement une inappréciable satisfaction morale… ».
480 €
HUGNET (Georges), poète et écrivain français, artiste de tendance surréaliste (1906- 1974).
Gravure dédicacée à Liliane et Jean-Paul Crespelle, d’un tirage numéroté 20/50.
Gravure monogrammée « G.H.71 », offerte à l’occasion de la nouvelle année 1972.
250 €
HUGO (Victor) poète et écrivain français. (1802-1885)
Pièce autographe sous forme de reçu, entièrement de la main de Hugo et signé par l’éditeur Duriez pour accord.
Paris, 25 août 1844. 1 p. in-8 oblong.
« Je reconnais avoir reçu de M. Victor Hugo aujourd'hui 25 août 1844 les lettres intitulées Spire, Heidelberg, Fribourg, et Brisgau et Bâle, formant la moitié de son nouveau manuscrit en exécution du traité qui résulte de notre lettre à lui écrite au sujet de l'édition de Rhin augmentée d'un volume et de sa réponse acceptée par nous. ».
« Le Rhin. Lettres à un ami » est un ouvrage de Victor Hugo qui parut en 1842. Le poète entreprit ce voyage le long du Rhin, en compagnie de Juliette Drouet, vers cette région rhénane, région si chère aux romantiques. Il y rassemble sous la forme de lettres probablement imaginaires, le pittoresque des paysages qu’il découvre, ses impressions, il y décrit les visites de monuments, et rapporte des histoires fantastiques tirées de légendes ou contes folkloriques, qu’il a entendus, et qui l’ont séduit.
Il faut savoir qu’en octobre 1838, Victor Hugo céda pour dix ans à partir de janvier 1839, la propriété de son œuvre jusqu'ici publiée, c'est-à-dire 22 volumes auxquels s’ajoutèrent deux ouvrages inédits, le tout accompagné d'un droit d'option pour les livres futurs, à la Société « Duriez et Cie », société reconstituée après la faillite de Henry-Louis Delloye (1786-1846), lui-même fondateur précédemment en 1836, d’une société ayant pour but, l’exploitation des œuvres de plusieurs écrivains, dont Hugo, Chateaubriand, Balzac, celui-ci l’engageant à fournir six volumes nouveaux par an, et cela, pendant dix ans, engagement pour lequel Balzac reçu en contrepartie une avance de 50 000 frs. et le partage des bénéfices en moitié. Cette société reconstituée, dont Duriez était devenu le gérant, avait comme associés, toujours le libraire et éditeur Delloye, le marchand de papier Charles Cornuau, les fabricants de papiers, Blanchet frères, et Kléber, des papeteries de Rives, les banquiers Gaillard et Rampin, banquiers à Grenoble et Paris.
En échange, Victor Hugo devait recevoir une somme de 300 000 francs sur lesquels il ne percevra à la signature qu’un montant de 180 000 francs au comptant, le solde couvrant quatre annuités successives payables à partir de 1840, qui furent d’ailleurs repoussées d’un an.
850 €
HUGO (Victor) poète et dramaturge français (1802-1885)
Dessins autographes avec nombreuses notes autographes sur 2 p. in-4, dans un encadrement.
Sur la première page, figure un premier dessin original « Paysage à la tour près d’un bosquet d’arbres » (18 x 3 cm), dessin précédé d’une abondance de notes où se mêlent dans des bribes de phrases les mots « Angleterre, Espagne, 1823, anarchie, souverains malheureux (princes), Decazes, chef du parti Constitutionnel son ancien adversaire… ».
Sur le deuxième feuillet une ébauche de cariatide où se profile un satyre, et un projet de meuble ou cheminée abondamment surchargé. Le poète a inscrit à deux reprises « Laharpe ».
Prix sur demande.
HUGO (Victor) écrivain et romancier français (1802-1885)
Lettre autographe signée « Votre père V », à sa « chère Alice »,
[Alice Lehaene, sa belle fille qui avait épousé son fils, Charles Hugo en 1865] 27 mars [1877, d’une autre main]. 1 pp. in-8. Encadrement.
Précieuse lettre dans laquelle Hugo encourage sa belle fille Alice, d’adresser à Louis blanc et à Auguste Vacquerie des faire-part à l’occasion de son prochain mariage avec Edouard Lockroy, dont la date est fixée au 3 avril 1877. « Vous savez que je n’envoie jamais de billets de faire-part ; mon motif est honorable, et si vous ne le savez pas, je vous le dirai. Cependant, pour vous, je ferai fléchir mes habitudes sur ce point. Je ne veux pas vous refuser ce que vous me demandez avec une douceur si tendrement gracieuse et élégante. Mettez moi donc, puisque vous voulez bien le désirer, sur vos billets de faire part. Louis Blanc et Vacquerie, vous ne pouvez mieux choisir. Tendre embrassement. ».
Au regard de cette lettre, il semblerait, contrairement à ce qui fut dit, qu’Hugo ne fut pas hostile à ce mariage. En revanche, il s’opposa au désir d’Alice, de confier la co-tutelle des enfants de son premier mariage avec Charles.
Vendue
HUGO (Victor) poète, dramaturge et romancier français (1802-1885)
Lettre autographe signée au baron Edouard Henry. Samedi, 27 décembre 1828. 1 pp in-8.
Jolie lettre du jeune Hugo âgé de 26 ans. « J’aurai toujours, Monsieur, un vrai plaisir à vous voir, à toute heure et tous les jours. Mais vous serez plus sûr de me rencontrer chez moi le matin entre onze heures et midi et le soir après huit heures… ».
Vendue
HUGUES (Clovis) poète romancier et homme politique français (1851-1907)
Carte de visite autographe avec adresse, et titre en tant que député de Paris.
Jolie carte de recommandation. « Je me permets de recommander à la bienveillante attention de Monsieur le Directeur des Beaux-arts, Mrs Guinchard et Albert Heyman qui désirent son appui pour un intéressant projet artistique ».
80 €
HUOT (Marie) poétesse, femme de lettres et féministe (1846-1930)
Lettre autographe signée à son « cher docteur ».
En-tête à son adresse et qualité, « Ligue Populaire contre la vivisection ». 1 p. in-8.
La militante pour les droits des animaux a accueilli chez elle son amie Louise Michel souffrante, et recommande le médecin, probablement le docteur Castelnau, à lui prodiguer des soins. « Il y a chez moi Louise Michel malade d’une rechute d’angine. Je ne puis la laisser sortir avec la fièvre qu’elle a. Si vous pouviez la voir et lui cautériser la gorge peut être le mal se trouverait enrayé… ». On joint une seconde lettre autographe signée datée du 5 mars 1896 au même, relative à la demande d’intervention pour une jeune fille, « ouvrière de son état, qui aurait besoin d’entrer quatre ou cinq jours, dans votre service à la Charité, pour une petite opération qu’elle vous expliquera… ».
Les 2 lettres 330 €
JANIN (Jules), écrivain et critique littéraire français (1804-1874).
Lettre autographe signée. 10 Septembre 1843. 1 pp. gd in-8.
Belle lettre à propos du buste de Casimir Delavigne. A cet effet, il le compare à celui de Voltaire, et à celui de Molière « Un des chefs-d’œuvre de Houdon, c’est le Molière. Ce Molière qui fait rêver ! ». Il précise qu’il est commissaire du buste de Casimir Delavigne et qu’il peine à trouver les fonds pour l’élaboration de ce projet « J’ai l’honneur d’être un des commissaires de la Statue pour Casimir Delavigne et depuis bientôt dix mois, avec des circonstances inexplicables, nous n’avons pas pu parvenir à compléter la somme que demanderai ce bronze bien mérité ! Il faut attendre ! – Dans cent ans ( ?), on retrouvera ici Houdon dans le manteau de Voltaire et on pensera lui… ». Il ajoute « ce n’est pas un homme aussi peu important que je le suis qui pourra décerner une statue … ».
280 €
JASMIN (Jacques Boé, dit) célèbre poète perruquier d’Agen, précurseur du félibrige (1798-1864)
Lettre autographe signée à Mr Bélier, ingénieur général du Chemin de fer du midi, à Bordeaux. Agen, 2 mai 1858. 2 p. in-8.
« Mon neveu Léopold se rend à Bordeaux à l’appel que lui fait un chef de votre administration. C’est lui qui aura le plaisir de vous remettre ce billet où je n’ai que le temps de vous dire que je vous serre la main avec affection et reconnaissance ; après demain j’écrirai à notre brave général de Tartas, dont la démarche m’a vivement touché… ».
130 €
JAUFFRET (Louis-François), pédagogue, poète et fabuliste français (1770-1840).
Lettre autographe signée au magistrat et homme politique Alexandre de Fauris de Saint-Vincens (1750-1819).
Marseille, 7 Août 1819. En tête de « l’Académie Royale des Sciences, lettres et Arts de Marseille ». 2 p. in-folio.
A propos de la nomination à l’Académie d’un ami du magistrat, l’Abbé de Perier « Ainsi que j’avais eu l’honneur de vous le faire espérer, l’Académie s’est empressée d’associer à ses travaux votre savant et respectable ami, Monsieur l’Abbé De Perier. Et je vous prie de vouloir bien lui remettre le diplôme qui lui a été délivré. Je mets au nombre de mes plus douces jouissances littéraires l’honneur d’être à son égard l’interprète de l’Académie. ».
En post-scriptum, il prend des nouvelles de sa santé car il souffre terriblement d’une maladie depuis un an (probablement un cancer du côlon) « Veuillez nous donner des nouvelles de votre santé. Vous savez combien nous nous y intéressons. ». L’homme politique décédera 3 mois après, le 15 Novembre 1819.
180 €
JOUHANDEAU (Marcel) écrivain français (1888-1979)
Lettre autographe signée au peintre-graveur et critique d’art Henri Héraut (1894-1980). 9 mai 1970. 1 p. ½ in-8.
« … Je ferai l’impossible pour visiter votre exposition. La médaille dont vous me parlez m’excite beaucoup. Je suis impatient de faire sa connaissance… ».
140 €
JOUHANDEAU (Marcel) écrivain français (1888-1979)
5 lettres autographes signées à l’éditeur Robert Morel (1922-1990) 6 p. in-8. De 1956 à 1958.
Au sujet des Saints de tous les jours. 25 juin 1956, il s’inquiète de l’envoi de son St Benoît et lui apprend qu’il a déjà écrit une vie de St Philippe Néri à paraître chez Plon en novembre. 16 juin 1958, il le remercie pour les 3 exemplaires reçus, mais regrette une faute de français dans le texte dont il se défend d’en être le responsable, en écrivant « consubstansialité » au lieu de « consubstantialité ». Le texte de Robert Amadou sur la vie de Bellarmin, l’a un peu scandalisé, « J’essaie d’en détourner ma pensée ». Enfin il aimerait bien choisir un saint : le Curé d’Ars.
Vendues
JOUHANDEAU (Marcel) écrivain français (1888-1979)
Lettre autographe signée au peintre-graveur Henri Heraut (1894-1980). 9 mai 1970. 1 p. ½ in-8.
« … Je ferai l’impossible pour visiter votre exposition. La médaille dont vous me parlez m’excite beaucoup. Je suis impatient de faire sa connaissance… ».
Vendue
LACRETELLE (Jacques de) écrivain français, membre de l’Académie française en 1936 (1888-1985)
2 lettres autographes signées adressées au peintre Yves Brayer.
1 p. ½ in-4 et 1 p. ½ in-8 oblong. Paris, 14 septembre et 27 décembre 1966. Une enveloppe conservée.
Belles lettres à propos de l’exposition de Brayer, exposition à laquelle le peintre avait demandé à Lacretelle d’organiser la présentation du catalogue. « Voici la présentation que vous m’avez demandée pour votre prochaine exposition. Je l’ai écrite avec un rare plaisir en regardant une à une les photos de vos aquarelles et en me rappelant tout ce que vous m’avez montré dans votre atelier ». Il lui retourne les photos, mais conserve le catalogue, « préparé par Chamson, d’abord à cause des excellentes images et aussi à cause du texte… ». Plus tard en décembre, il lui assure que dans quelques semaines il pourra admirer de nouveau « les aquarelles d’Egypte que j’ai vues dans votre atelier. Et vous m’avez comblé en parlant de ma collaboration à cette exposition et en me faisant don d’un des plus beaux paysages… ».
Les 2 lettres 230 €
LAFFEMAS (Isaac de), sieur de Humont, poète et auteur dramatique français,
surnommé « le Bourreau du Cardinal » ainsi que par Tallemant des Réaux, qui lui, le gratifiait d’être « un grand bourreau ».
Il était le fils du contrôleur général du commerce Barthélémy de Laffemas sous Henri IV. Il fut avocat au Parlement, maître des requêtes, et conseiller d’Etat en 1613. Richelieu le nomma lieutenant civil de la prévôté et de la vicomté de Paris. Juge dévoué à la politique du Cardinal contre la noblesse, il favorisa une justice expéditive lors de procès les plus infâmes contre les rebelles qui complotèrent sous la bannière de Gaston d’Orléans contre le Cardinal (1589-1657) Victor Hugo dans sa pièce de « Marion Delorme » a introduit Laffemas, à qui il a fait jouer un rôle odieux. Pièce ignée comme lieutenant civil. Paris, 10 juillet 1638. 1 p. ½ in folio.
Très rare pièce signée « de Laffemas » au sujet d’une constitution de rente de 725 livres, 7 sols, 6 deniers.
680 €
LAMARTINE (Alphonse de) poète, romancier et homme politique français (1790-1869)
Lettre autographe signée à Monsieur Vaclier, Macon, s.d. 1 p. in-8.
« Monsieur Lamartine est venu chez Monsieur Vaclier savoir s’il a trouvé à Genève les 30 000 f dont il lui a fait part le 31 décembre (Subrogation d’hypothèque générale)… ». Il lui demande de lui préciser s’il le verra à Macon prochainement.
280 €
LAMENNAIS (Félicité Robert de) écrivain et philosophe français (1782-1854)
Lettre autographe signée aux éditeurs « Messieurs Bellizard, Dufour et Cie ». 1 p. in-12 avec adresse. 13 novembre.
Lamennais réclame un mot à ses éditeurs, afin de pouvoir récupérer la livraison du mois de septembre qu’il n’a pas encore reçue. « Veuillez donc donner ce mot à la personne qui vous porte ce billet. Cela vous évitera la peine d’envoyer vous-même à l’administration, et à moi de plus longs retards… ».
160 €
LANOUX (Armand) écrivain français, membre de l’Académie Goncourt en 1969. (1913-1983)
3 lettres autographes signées aux époux Brayer.
Champs sur-Marne, 9 juin 1965 et St Jean (Cap-Ferrat), 17 juillet 1975 et depuis la Côte sauvage, 25 juillet 1979. 2 p. in-8 et 1 p. in-12. oblong. 2 enveloppes jointes.
« Voici l’article » annonce-t-il, « je n’ai pas le temps de te le porter, mais si tu y trouves des erreurs ou quelque chose qui te gêne dis le moi. Je rectifie et j’envoie les corrections à l’homme des chevaux […] Comme tu vois c’est autant une ébauche d’étude plus ample qu’un article. On pourra le reprendre ensuite en l’élargissant. ». A propos de l’album de lithos « Lumières de Moscou », dont il est satisfait du texte et des reproductions « très liés dans le cadre habituel d’une revue qui manque à la fois de choix et d’air, mais cela, nous le savions. Ayant relu le texte, je crois qu’il ferait un excellent canevas pour l’album, si le projet aboutissait. Il serait bien de développer la partie descriptive et poétique de cette géographie sentimentale de la vieille Russie, mais cela devrait se faire en fonction des planches… ». Aux époux Brayer, il leur annonce sa participation à l’émission « Apostrophe », en compagnie de Giscard d’Estaing, « sur Maupassant ».
«
Lumières de Moscou », éditions du Cercle d’Art (1976) texte d’Armand Lanoux, comprenant 12 lithographies en couleur d’Yves Brayer.
On joint une superbe photo (18 x 24 cm), réunissant Armand Lanoux, l’avocat Jacques Turlan, le chroniquer Serge, (Maurice Féaudierre, alias Serge, dessinateur et historien du cirque) avec son chimpanzé « Fanfan » autour d’Yves Brayer, lors d’un dîner en Janvier 1967.
380 €
LANZA DEL VASTO (Joseph) philosophe, poète et militant de la paix italien, disciple de Gandhi (1901-1981)
Manuscrit autographe intitulé « Fin de l’Avertissement », extrait de son ouvrage pour le théâtre « la Marche des Rois » (1944).
1 p. ½ in-4.
« La langue de Noé est classique. La versification ne l’est pas, bien qu’elle ait ses racines traditionnelles […] Nous évitons en général l’alexandrin dont les oreilles françaises sont saturées et parce qu’il très difficile de parer au ronflement baroque et à la monotonie de cette forme… ».
280 €
LARBAUD (Valéry) poète et romancier français (1881-1957)
Lettre autographe signée de ses initiales « V. L. », à sa « chère amie », [à la libraire et éditrice Adrienne Monnier]. Paris, mardi soir, [28 octobre 1923] (selon deux notes au crayon). ½ p. in-4.
« Je suis rentré il y a plusieurs jours ; j’allais assez bien, mais j’ai eu une rechute. Fatigue extrême : complète dépression ; incapable de sortir, de travailler, de répondre à des lettres importantes. Enfin, je lutte, et j’espère vaincre. Mais je tenais à vous dire tout ça et mon regret de ne vous avoir pas rencontrée le seul matin où je me tenais debout… ».
380 €
LEAUTAUD (Paul) écrivain français (1872-1956)
Lettre autographe signée au critique littéraire Louis Le Sidaner (1898-1985), 7 janvier 1948. 1p. in-8.
Belle et longue lettre. Il remercie chaleureusement le critique pour son article sur son recueil « Propos d’un jour » paru en 1947 au Mercure de France. « … Non seulement votre compte rendu de mon Propos d’un jour m’a fait plaisir mais encore je l’ai trouvé excellent. Vous avez donné très adroitement une anaphore complète du contenu de ce petit recueil, et mieux de façon à intéresser la curiosité du lecteur. Je vous fais compliment de cette habilité… ».
380 €
LEAUTAUD (Paul), écrivain et critique d’art français (1872-1956).
Lettre autographe signée. Paris, le 10 Mai 1922. 1 p. in-8. En-tête du « Mercure de France »
(célèbre revue littéraire française dans laquelle, Léautaud fut le secrétaire pendant plus de 30 ans).
Amusante lettre dans laquelle l’écrivain illustre son auto-dérision en indiquant à son destinataire que son « petit morceau sur Maurice Boissard » l’a beaucoup amusé. Léautaud a tenu la rubrique des théâtres au Mercure, de 1907 à 1921, sous le pseudonyme de « Maurice Boissard ».
230 €
LEMAZURIER (Pierre David) écrivain, historien et biographe du théâtre français,
secrétaire du comité d’administration de la Comédie Française (1775-1836)
Lettre autographe signée à Mr [Jean-Joseph] Marcel, directeur de l’imprimerie impériale (1776-1854).
Marcel fit partie de l’expédition d’Egypte menée par Bonaparte, en tant qu’interprète et fut nommé directeur de l’imprimerie nationale au Caire. Paris, 25 septembre 1806. 1 pp. in-4.
En-tête de la société académique des Sciences avec vignette honorifique de laurier.
Il lui réclame au nom de la société les engagements pris, « dont j’ai l’honneur d’être l’organe, lorsque vous y fûtes reçu. L’assiduité à ses séances était un des principaux, et la société voit avec infiniment de peine que vous l’aviez momentanément oublié. Elle se plait cependant à croire que votre absence ne sera point durable, et que vous ne la priverez pas d’avantage du secours qu’elle attend de vos talens. Je crois qu’elle a droit de l’espérer… ».
380 €
LESGUILLON (Pierre-Jean) poète écrivain français (1799-1873).
Lettre autographe signée à Camille Doucet (1812-1895). Probablement vers 1863. 1 p. ½ in-4.
Très belle lettre. Il est révolté contre les agissements de son ministère et lui exprime avec une grande élégance ses reproches (Doucet était directeur général de l'administration des théâtres au ministère de la Maison de l'Empereur en 1863). « J’ai l’honneur de vous envoyer mon poème couronné par l’académie de Montauban, non par un sentiment puéril de vanité d’auteur qui espère être lu par une personne très occupée pour me faire cette faveur, mais pour vous prouver combien je m’efforce de me rendre indigne de la bienveillance de son ministère. En effet, Monsieur le Directeur, vous ne trouverez ici que des pensées élevées, conservatrices et honnêtes rendues envers qui ne déparent point, ce me semble, de tels sentiments. Quelque minime que soit la valeur vénale de ce prix, elle m’a pourtant servi à adoucir un peu la férocité des huissiers de M. Barthelemy, chevalier de la légion d’honneur et pensionnaire de l’empereur (probablement l’homme politique Jean Joseph Barthélémy) au nom duquel ils ont saisi mes meubles et les auraient vendus en place publique sous votre règne, si je ne leur avais pas jeté dans la gueule une part du gâteau de cerbère pétri du plus pur de mon sang. Peut-être que Dieu fera un miracle pour m’aider à payer le reste et vous sauver cette honte : du reste, le miracle a déjà commencé puisqu’il s’est trouvé hors de Paris, quelqu’un pour récompenser l’honneur et le talent… ».
280 €
LESPINASSE (Julie de) femme de lettres et salonnière française (1732-1776)
Elle se lia d’une profonde et longue amitié à l’encyclopédiste français Jean d'Alembert.
Alors qu'il était malade, elle le recueillit chez elle, le soigna et ne se quittèrent plus.
Manuscrit autographe inédit de 16 pages in-8, (numérotées 149 à 165) contenues dans la même reliure où figure à la suite, le manuscrit autographe de d’Alembert, ce qui pourrait permettre de considérer une date, vers les années 1762/1770.
Très rare.
Très intéressant ensemble de citations et aphorismes marqué par de brillantes appréciations de la salonnière, ajoutées à celles empruntés à certains de ses contemporains, dont celles de Jean-Jacques Rousseau, « Quiconque rougit est déjà coupable, la vraie innocence n’a honte de rien, [Emile ou De l'éducation] … », ou celles de Montesquieu, « Les épigrammes sont des petites flèches déliées, qui font une plaie profonde et inaccessibles aux remèdes, [Lettres persanes]… », celle d’Aguesseau, « l'historien commence où le philosophe finit, celui-ci considère l’homme en lui-même et l’historien envisage l’homme principalement dans l’ordre de la société », ou celle de Jean-François Saint-Lambert, « Dieu accorde le sommeil aux méchants afin que les bons soient tranquilles, [Fables Orientales]…», etc…
« Le style de Voltaire et de d'Alembert ressemblent à ces beaux cheveux qui frisent naturellement et qui tombent en boucles sur les épaules. Le style au contraire de Marivaux ressemble à des cheveux frisés au fer. Si les femmes n'avaient qu'un corps il y en aurait plus des trois quarts de raisonnables. C'est la tête qui les perd toutes et qui les avertit des besoins qu'elles n'ont pas… ».
7 800 €
LOUYS (Pierre Félix Louis, dit Pierre)
Poète et romancier français (1870-1925)
Trois Poèmes autographes à caractère érotique. ½ p. in-4 (2) et 1 p.in-4.
« Encore un préjugé vaincu !
Disait en soupirant Sylvie
Quand j’enfilai son trou du cul
Pour satisfaire à son envie » Vendu
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« Alors, vous voulez pas ? C’est dit ?
Merde alors quoi ! J’ai trop la guigne.
Pas fait un bleu depuis mardi !
Vous vous branlez donc, dans la ligne ?
Tu t’en fous, mais moi j’ai besoin
J’ai rien bouffé de la journée…
Allons, viens donc : le v’là mon coin
Le second coup c’est ma tournée » 480 €
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« Comme j’entrais à Montsouris
Une infecte petite fille
Me dit avec des yeux pourris
En se frottant contre la grille.
Psst ! eh !m’sieu ! Voulez-vous me violer ?
-Comment ! tu baises ! Répondis-je
- Vous n’espérez pas m’dépuc’ler !
Ricana le petit prodige
Et chez qui me conduiras-tu
Pour ce jeu-là, mademoiselle ?
C’est ma sœur qu’a soin d’ma vertu
Montez-vous m’enfiler chez elle ? »
680 €
LOUYS (Pierre) écrivain français (1870-1925)
Carte de visite autographe à Mr Gallois.
Carte imprimée à son nom et adresse à Paris, 29, rue de Boulainvilliers. Légères imperfections, dont 2 petits trous d’épingle.
Il prie son correspondant de bien vouloir lui adresser « les articles parus ou à paraître dans les journaux de la Côte d’Or sur M. Maurice Quillot et la laiterie de Montigny sur Vingeanne - Suivre surtout la tribune publique du "Progrès de la Côte d’Or" et envoyer également les articles ou lettres signés (sic) de M. Quillot ». Maurice Quillot était le propriétaire de la laiterie de Montigny sur Vingeanne et grand ami de Théophile Steinlen. De cette amitié partagée, est née une collaboration commerciale, l’affiche « la petite fille aux chats », affiche créée vers 1894 et réalisée par Steinlen sur laquelle apparaît Colette, sa fille. Cette laiterie demeure toujours en activité.
Vendue
LORRAIN (Jean) poète et romancier français (1855-1906)
Lettre autographe signée à l’éditeur de musique Eugène Fromont. Paris, 2 pp. petit in-8. S.d. (vers 1897/1898)
Petite déchirure provoquée par le pliage de la lettre sur le cachet de cire apposé en tête, sans atteinte au texte.
A propos de « Soirs de Jadis », 4 mélodies sur des poèmes de Jean Lorrain, sur une musique de Gabriel Pierné. Il le remercie tardivement pour l’envoi reçu. « Voulez vous encourager l’indiscrétion que j’ai de solliciter de vous cinq autres de ces Soirs et une Yanthis [comédie en 4 actes, en vers Représentée au Théâtre Nationale de l'Odéon, le 10 février 1894]. tout le monde me dépouille et je ne possède plus rien…ce sera tout, Jean Lorrain s’engage à faire payer ses dettes par Raitif. [un des pseudonymes de Lorrain, Raitif de la Bretonne (sic)] Croyez-moi votre ami ».
380 €
MAC ORLAN (Pierre) écrivain français (1882-1970)
Manuscrit autographe signé, intitulé « Yves Brayer ». 1 p. in-4 (1938) et lettre autographe signée à Yves Brayer.
St Cyr sur Morin, 15 juin 1939.
Magnifique texte relatif à son exposition de Bruxelles en 1938. « … On pourrait dire que la peinture d’Yves Brayer est dominée par un sentiment de générosité perspicace. La nature ne le trompe point : c’est une compagne fidèle. Ainsi l’œuvre du peintre s’accorde avec notre profond désir de sincérité. Je pense que l’exposition que l’artiste fait de ses œuvres récentes, qui presque toutes chantent la poésie du Sud trouvera à Bruxelles un cadre qui doit lui convenir. Le pays des grands peintres loyaux accueillera Yves Brayer comme un homme franc, laborieux et magnifiquement doué… ». C’est probablement, et à la suite de cette préface, que le généreux Brayer lui adressa un croquis. L’auteur s’empressa de le remercier. « Je vous remercie de votre gentille pensée. Le croquis que je viens de recevoir me fait grand plaisir. Il me rappellera souvent la grande sympathie que j’éprouve pour vous. N’oubliez jamais de venir frapper à ma porte quand vous passerez par St Cyr. ».
On joint 2 superbes photos (la première, dans l’atelier d’Yves Brayer, en présence de l’écrivain (1959) et la seconde, représentant Pierre Mac Orlan admiratif, contemplant une toile du peintre).
Les 4 pièces 480 €
MAC ORLAN (Pierre) écrivain français, auteur d’une œuvre abondante et variée (1882-1970)
Manuscrit autographe signé intitulé « Yves Brayer et Paris », préface pour l’ouvrage de 1964, consacré à Yves Brayer,
« Cent trois peintures, aquarelles dessins », édité par Arthaud, à cette même date.
26 pp. in-4 et lettre autographe signée « Mac » à Yves Brayer. St Cyr-sur-Morin, 25 février 1964. 1 p. in-4.
« YVES BRAYER et PARIS, cent trois peintures, aquarelles, dessins ».
Superbe texte bien complet de premier jet avec de nombreux repentirs et corrections. L’évocation romanesque de la découverte de Paris par Mac Orlan, de sa rencontre « bien plus tard » avec le peintre. « Ce voyage que je vis, grâce à la pensée colorée d’un artiste que j’aime sans plus d’explications, s’inscrit dans le sillon qu’il a tracé. La peinture est un art noble qui ne juge pas […] Yves Brayer me fait souvent penser aux peintres-reporters comme le fut Constantin Guys et comme le fut Charles Baudelaire influencé par les sépias rapides de son ami quand il dessinait les visages de celles qui sont devenues les demoiselles 29 du temps jadis… ». En parcourant Paris, il tracera le parcours du peintre depuis Montmartre, ses rencontres avec Suzanne Valadon, qu’il admirait profondément, André Utter qui lui fit son portrait et Utrillo qui l’aimait bien « à cause de sa haute taille comparable à celle d’un capitaine de garde mobile ». Il témoignera également lorsqu’il était à Rome, envoyé par le journal « l’Intransigeant » concernant un entretien professionnel avec Mussolini, de sa rencontre avec le peintre, son « voisin de table » alors pensionnaire à la Villa Médicis. Ses rencontres avec Serge Lifar, et Jacques Rouché qui « lui fit peindre ses tous premiers décors, ceux de Joan de Zarissa en 1942 » avec Bernard Buffet et tant d’autres que l’on retrouvera à travers les lettres qui lui sont adressées, et qui formeront les maillons du cercle de ses amis. La lettre que l’on joint est relative à ce manuscrit, « cet essai » comme le dénomme son auteur, dont il aimerait et souhaiterait une appréciation. « Je voudrais que mon essai vous plaise… ».
On joint une impression de ce texte contenant la plupart des dessins insérés dans le texte.
2 850 €
MAETERLINCK (Maurice), écrivain francophone belge, prix Nobel de littérature en 1911 (1862-1949).
Lettre autographe signée à l’homme de lettres et occultiste Emile-Jules Grillot de Givry.
17 Mars 1923. 1 p. in-8. Enveloppe avec affranchissement conservée.
Intéressante lettre. Il lui donne son accord pour faire éditer sa pièce de théâtre « Pelleas et Melisande ». Il lui demande également de se rapprocher directement de son éditeur, afin de connaître les conditions. « Pour les conditions, veuillez-vous adresser à mon éditeur, Mr Eugène Fasquelle (11 rue de Grenelle Paris) qui a seul qualité pour les discuter. ».
230 €
MAGRE (Maurice) poète et dramaturge français (1877-1941)
Lettre autographe signée à un directeur qui aurait également la fonction de ministre. [Paris] s.d. 1 p. ½ in-8.
Il informe son correspondant qu’à l’initiative d’un groupe de jeunes poètes dont il fait partie, il serait heureux d’offrir un banquet au directeur des Bouffes parisiens, Armand Bour (également comédien, 1868-1945). Au nombre de plusieurs poètes figurent « MM Albert du Bois, Hérold, André de Lorde, M. Magre, Stuart Merril, Louis Payen, Jacques Richepin, Xavier Roux, Valmy Baysse », ainsi que les amis du directeur concerné. La date du banquet étant fixée au vendredi 23 décembre, et étant l’interprète des organisateurs, il encourage son correspondant à honorer ce banquet par sa présence.
140 €
MAILLE DE CASTRIES (Claire de Maillé de La Tour-Landry, épouse du duc de Castries),
salonnière, une des maitresses les plus célèbres d’Honoré de Balzac (1796-1861)
Lettre autographe signée au journaliste et homme des lettres français, Philarète Chasles (1798-1873).
[Seine Maritime] Château de Quévillon, 11 Novembre. [Probablement vers 1852] 1 p. in-4. Léger froissement d’usage.
Elle lui demande de venir la voir au château, souhaitant connaître les dernières nouvelles de Paris et surtout de pouvoir s’informer de l’actualité politique et littéraire parisienne. « Vous me tenez donc rigueur, et ma lettre, un peu tardive il est vrai, ne vous a pas touché. Ne soyez pas si méchant et venez me conter ce qui se passe à Paris dans le monde politique et le monde littéraire, je suis toujours un peu triste, un peu souffrante et très inquiète du président. Aurez-vous un fauteuil et Musset en aura-t-il un ? Réponse à tout cela et une petite causerie qui fera le bonheur de notre salon de Château. Mille amitiés bien vraies. ».
Alfred de Musset depuis 1848, était candidat à l’Académie française. C’est seulement en 1852, qu’il fut élu, soutenu par Mme Ancelot et Victor Hugo, et curieusement dans cette démarche, contre Philarète Chasles, en remplacement d’Emmanuel Dupaty.
380 €
MALET (Léo) écrivain français, auteur de nombreux romans policiers dont la fameuse série de « Nestor Burma » (1909-1996)
Photo signée (13 x 8,5 cm).
Belle image en couleur le représentant allumant sa pipe.
230 €
MALRAUX (André) écrivain et homme politique français (1901-1976)
Lettre dactylographiée signée à son « Cher ami ». « Maldagora » Ciboure (Basses Pyrénées), 29 avril 1958 1 p. in-8
« Bien reçu le document. Merci. Mais je n’envisage aucune action politique avant mon retour… ». En avril 1958 Malraux soutenu par d’autres écrivains comme Sartre et Mauriac, adressa une lettre au président René Coty, pour manifester son désaccord contre la torture en Algérie. Peut-être que cette lettre pourrait-elle faire référence à cette action.
140 €
MARGUERITTE (Victor), romancier et auteur dramatique français (1866-1942).
Carte de visite autographe signée « VM » probablement adressée à René de Saint Marceaux. [Paris, 1905].
« J’apprends à mon retour à Paris le juste hommage que l’académie vient de rendre à votre admirable talent et à votre noble carrière. Voulez-vous me permettre de vous offrir, avec mon fidèle souvenir, mes respectueux compliments. ». On joint une carte de visite autographe signée de Paul Hervieu, félicitant également le sculpteur, datée du 23 Juillet 1905).
130 €
MARTIN DU GARD (Roger) écrivain français (1881-1958)
Lettre autographe signée probablement à Paul Hartman au Mercure de France. Nice, 2 décembre 1948. Passy, 1 p. ½ in-8.
Il lui réclame le manuscrit de « Madeleine », afin qu’il puisse en disposer et regrette sa décision pour le livre d’Hélène du Bois. Il le remercie toutefois d’avoir bien voulu l’avertir de cette décision, et de lui avoir simplement donné ses raisons. « Je crois pour ma part que le public commence à renâcler devant les brutalités des traductions américaines ; et qu’une œuvre très française par sa tenue, sa réserve, la délicatesse des sentiments, le poussé de l’analyse psychologique, aurait des chances de plaire en ce moment… ». Pour terminer, il le félicite. « Votre n° d’octobre m’a paru particulièrement substantiel, avec le fragment de Martin-Chauffier, les textes de Reverdy, les propos d’Alain, les anecdotes sur Jaurès, et cette si jolie nouvelle d’Anthony Thorne ! ».
280 €
MARTIN DU GARD (Roger) écrivain français, prix Nobel de littérature en 1937. (1881-1958)
Lettre autographe signée à son « cher Allard » (probablement Roger Allard). Nice, 9 mars 1940. 1 p. in-8.
« Je réexpédie les dessins. Je viens d’écrire longuement à Gaston (Gallimard) ce que j’en pense, et la solution mixte que j’envisage. Concertez-vous avec lui, sans délai, et décidez ensemble… ».
280 €
MARTIN DU GARD (Roger) écrivain français, prix Nobel de littérature en 1937. (1881-1958)
Lettre autographe signée, à son « Cher ami ». La Redoute (Martinique), 8 juillet 1939. 1p. in-8.
Il lui répond brièvement au reçu de son mot, « arrivé hier soir parmi 150 lettres […] Tachez faire rentrer ces beaux dollars trébuchants au plus vite ! Et je veux dire aussi la Literary guild, qui est un gros morceau, et qui serait mieux chez nous qu’en Amérique. »
230 €
MAURIAC (François) écrivain français (1885-1970)
Lettre autographe signée au gestionnaire de la librairie Stock. Paris, 7 février 1927. 1 p. in-12. Cachet de réception de la librairie.
Il a bien reçu le chèque de règlement concernant ses droits d'auteur pour son ouvrage de poèmes, « l'Adieu à l'adolescence ». Le relevé de compte indique un prix de vente du volume à 6,75 frs, ce qui l'a beaucoup amusé.
160 €
MAURIAC (François) écrivain français (1885-1970)
Lettre dactylographiée signée à Yves Brayer. Paris, 9 décembre 1966. 1 p. in-8.
Joli témoignage de reconnaissance. « Je suis heureux, cher Yves Brayer, d’être approuvé par l’artiste que vous êtes. Croyez à mes sentiments les meilleurs. ».
130 €
MAURON (Marie) écrivaine et poétesse française (1896-1986)
Lettre autographe signée aux époux Brayer. St-Rémy-de-Provence, 8 février 1985.
2 pp. in-12 et photo la représentant en compagnie d’Yves Brayer chez Louis Jou, aux Baux-de-Provence, vers 1973. (18 x24 cm). Enveloppe conservée.
Jolie lettre de la « Colette provinciale ». « Merci surtout de votre dernière lettre, signée par vous, Yves, qui nous rassurait tous sur vos progrès si nets et qui portait (de la main droite, celle qui dessine) votre nom si fermement tracé ! Le curieux, c’est que pendant le même temps nous étions malades et au lit tous deux et qu’à la Reine Jeanne [faisant référence à l’ouvrage de M. Mauron, "une reine de tragédie"] notre beau livre est né seul, nos 2 sièges demeurés vides, remplacés par des bouquets de fleurs. Nous voilà sortant ensemble, lentement de nos congestions mais le printemps revient pour votre bras et mes poumons [....] Nous avons eu juste le temps d’achever notre Compostelle, et vous aurez le temps de peindre vos fleurs et vos Alpilles aux Baux… ».
140 €
MILLER (Henry) romancier américain (1891-1980)
Lettre autographe signée sur carte postale en anglais, à son « Dear Raoul ». Pacific Palisades (Los Angeles), 11 janvier 1967.
1 p. in-12. Au verso, la reproduction d’une aquarelle de l’écrivain, « North African ».
Belle lettre. Il veut s’assurer que son ami a bien eu connaissance de la sortie de son petit livre sur le peintre Hans Reichel (c’est lui qui lui enseigna, la technique de l’aquarelle dès 1936) et lui avoue ses tourments amoureux avec une japonaise, « Still in the throes of strange love affair with the japanese girl ». (Probablement Hoki Tokuda, chanteuse et pianiste jazz qui deviendra sa femme, le 6 septembre de cette même année).
480 €
MILLER (Henri) romancier américain auteur de nombreux romans dont Tropique du Cancer (1934), Printemps noir (1936) et Tropique du Capricorne (1939) qui furent interdits dans son pays natal, pour pornographie (1891-1980).
Dédicace autographe signée datée du 18 octobre 1972, rédigée au-dessous de son portrait extrait d’une revue, monté sur carton, le représentant très souriant, (18 x 8 cm).
130 €
MIRBEAU (Octave) écrivain et critique d’art (1848-1917)
2 lettres autographes signées à Paul Hervieu. Paris, s.d. 1 p. et ½ p. in-8. [1908].
« Je ne vous ai pas remercié de tous les encouragements que vous me prodiguez ! Cela me fait du bien dans mon immense détresse » confie Mirbeau à son ami et confident. « Votre opinion, celle à laquelle je tiens par-dessus tout me réconforte. Mais la suite ! Ah ! C’est si long n’est ce pas ! Si diffus. Cela manque tellement d’équilibre. Et puis ce sont de petites anecdotes cousues les unes après les autres, sans qu’il soit le fond d’une œuvre. Je me rends bien compte de cela. Enfin j’ai la rage de vouloir toujours rêver de choses que je n’ai pas le talent de faire sans parvenir à me contenter de ce que je fais…Mon Dieu ! Que je voudrais avoir fini, pour ne plus penser à cela… ». Les répétitions du « Foyer » commencent aujourd’hui, et « il faut que nous allions très vite… ».
480 €
MONFREID (Henry de) écrivain et aventurier français (1879-1974)
Lettre autographe signée deux fois à son « Cher Billet ». Ingrandes, 21 novembre 1973. Adresse et marque postale.1 p. in-4.
Belle lettre. Il lui confirme qu’il vient de faire paraître, un livre « peut-être pas le dernier », intitulé, « Feu de St Elme, c’est un gros livre de plus de 450 pages où je raconte toute ma vie, de ma naissance à ma …. disons, à ce jour. Il est illustré de documents photographiques et reproductions d’aquarelles appartenant à mon œuvre picturale… ». Puis il lui précise en ajoutant en P.S. : « En raison de la difficulté de se procurer mes œuvres chez les libraires, je vous signale, à toutes fins utiles, que j’ai ici en stock une quarantaine de titres, pour satisfaire mes lecteurs et amis. ».
380 €
[MAUFRA Maxime] MONTEGUT (Maurice), poète et romancier français (1855- 1911).
Lettre autographe signée au correspondant d’un journal d’art. S.l. Février 1907. 1 p. in-8.
A propos de l’exposition de Maxime Maufra à la Galerie Durand-Ruel. Il demande à son correspondant de bien vouloir faire la promotion de cet évènement en notifiant « les deux lignes suivantes : Chez Durand-Ruel, remarquable exposition du peintre Maxime Maufra, (jusqu’au 20 Février). ». A noter que la galerie Durand-Ruel organisa également du 11 au 30 mars de cette même année 1907, une exposition à New York, de Maxime Maufra.
160 €
MIRBEAU (Octave), écrivain, critique d’art et journaliste français (1848-1917).
Lettre autographe signée à l’éditeur Henri Floury (1862-1961). S.l.n.d. 1 p. in-12 oblong. Bordures de deuil.
Mirbeau bibliophile. Il demande à l’éditeur de lui mettre de côté « l’exemplaire Chine du Théâtre Meilhac et les volumes à paraitre.».
230 €
MONTHERLANT (Henry de) romancier français, membre de l'Académie française (1895-1972)
2 lettres autographes signées à Daniel Halévy, responsable de la collection "Les Cahiers Verts" aux éditions Grasset.
S.l.n.d. (1923). 2 pp. petit in-8 et 2 pp. in-4.
Il lui demande son soutien pour Pierre Dominique qu'il verra demain. « Je ne parle même pas de prendre son livre. Je connais ses études sur l'Italie et d'autres choses que vous ne connaissez pas et qui me donne grande confiance dans son avenir ». Cela, malgré la critique qu'il n'a pas aimé d'ailleurs, sur son « Vauban ». Il lui adressera dans peu de temps son « Cahier Vert » en lui précisant que son avis lui sera nécessaire pour évaluer si le texte lui semble intéressant ou faible, « de façon que je sache où je vais, alors qu'il est encore temps d'essayer de faire mieux…». La seconde lettre fait référence au projet d'une publication d'un livre de méditations sur la guerre, prévue pour le 20 octobre 1923. « Comme je vous l'ai dit...les Cahiers Verts sont la seule collection à laquelle, moi, je tienne...».
Les deux lettres 380 €
MONTHERLANT (Henry de) écrivain français (1895-1972) membre de l’Académie française en 1960.
Correspondance de 8 lettres autographes signées et une lettre dactylographiée signée à Yves Brayer. Paris, de 1946 à 1970.
4 enveloppes conservées.
Belle correspondance relative à des illustrations et à une collaboration pour « Malatesta » et pour « le cardinal d’Espagne ».
23 août 1946. Il interroge Brayer à propos de « Malatesta ».
« Est-il encore temps que je vous envoie utilement le volume d’Yriarte consacré entièrement à Malatesta ? C’est un in-4° de 450 pages, avec 190 gravures sur le texte, iconographie de Sigismond d’Isolla, etc… Comme c’est un volume relié encombrant, ne me le demandez que si réellement il peut vous être utile. Avez-vous travaillé à Malatesta ? Où en êtes-vous ?... ».
19 avril 1958. « Je vous fais rapporter la maquette et les documents que vous m’avez confiés. J’y joins le texte que j’ai donné le 16 avril à Mr Arthaud. Si vous voulez une photographie de la reine Jeanne la Folle, de qui je parle, je pourrai vous en prêter une, que vous me rendriez en même temps que celle du Cardinal… ».
31 octobre 1959. Il comptait se rendre non pas au cocktail mais au vernissage. « Mais je vois annoncé dans l’Art et la Mode que j’y donnerai des signatures. Je n’ai de ma vie - pas une fois donné des signatures dans une librairie. » Il préfère donc ne pas se rendre à ce vernissage. Il sera question également de « La Guerre civile, Les Bestiaires », ainsi que pour « La Reine morte ». « Je vous remercie de vous être astreint à refaire la composition pour le livre de poche. Elle me parait aussi plus animée, plus attrayante en vue du but auquel elle est destinée. Le livre n’est pas déjà si folichon; il faut bien l’égayer - si on peut dire ainsi par sa couverture. ».
12 janvier 1970. Il lui annonce la création de « Malatesta » à la Comédie française, et espère qu’il pourra s’y rendre. « Je n’oublie pas la magnifique originale de cette pièce illustrée par vous… ». Enfin, concernant son portrait qu’il trouve très beau, il lui précisera : « Il est à la fois précis et fort. Je ne manquerai pas d’en demander de temps en temps un cliché à Marc Vaux, puisque c’est lui le photographe… ».
1 350 €
LAMARTINE (Alphonse de) poète et homme politique français (1790-1869)
Lettre autographe signée à son ami Charles Roland. Monceau, 25 février 1858. 4 pp. in-8. Enveloppe conservée.
Longue lettre du poète dans les difficultés. Il est décidé à vendre « Monceau » (château qu’il occupa après la mort de sa fille Julia). « Je ne cherche que les moyens, car donner n’est pas vendre et si je ne vends pas raisonnablement j’attends les créanciers. On parle de loterie. Je l’aimerais, mais je n’y crois guère… Je désire que le Comité se charge de vendre pour moi. ». Il veut se rendre à Paris afin de ranimer ses « abonnements suspendus et non morts », par son silence et son absence. Dans sa lutte, il constate avec enthousiasme qu’il a acquis une certaine solidarité. « Le Mouvement des cœurs unanimes des Mâconnais est prodigieux, miraculeux, vraiment très humain. Je croyais que ma catastrophe ferait éclater l’envie, pas du tout, il a fait éclater le grand cœur de toutes les classes ici… ».
950 €
LARROUMET (Gustave) écrivain et historien d’art (1852-1903)
Lettre autographe signée à l’acteur Frédéric Febvre (1833-1916) 1er mars 1903. 4 pp. in-8 d’une petite écriture.
Belle et très longue lettre à propos d’une recommandation pour Febvre concernant « le concours Montyon », et relative au théâtre. « Depuis quelques trente ans que je suis le théâtre avec une attention passionnée, j’ai eu souvent des impatiences en voyant toutes les sottises prétentieuses qui se débitent sur la mise en scène et, si j’avais encore la plume, j’aurais profité de la conférence d’Antoine pour "décharger ma bile". Ils sont quatre ou cinq à dire ou laisser un doute, que, seuls et les premiers, ils l’ont inventée, pratiquée, perfectionnée. Pour Antoine, en particulier, je fais le plus grand cas de son talent et des services qu’il a rendus au théâtre, à celui qui représente la vie populaire ou moyenne. Mais fichtre ! ce n’est pas tout le théâtre et je n’ai pas oublié certains Capitaine Fracasse qu’il vous monta, pendant ses passages à l’Odéon, avec une gaucherie rare… ».
120 €
LEAUTAUD (Paul) écrivain français (1872-1956)
Lettre autographe signée à son « cher Denoël ». Le mardi 1er novembre 1955. 1 pp. in-8.
Il lui rappelle son procès avec la maison « Plon » venant à échéance pour le 30 du mois. (procès engagé contre la maison Plon pour perte de manuscrit). Il est en train de rédiger pour Garçon (Maurice Garçon, son avocat), « un petit aide-mémoire pour sa plaidoirie ». Il y joindra des pièces: « accusé de réception par la secrétaire de la revue La Table Ronde du manuscrit du journal pour l'année 1953 entière ». Il lui confie également qu'il se coiffe pour le présent, d'une « toque de fourrure », en attendant de voir le dernier chapeau que l'on est arrivé à lui « dénicher ».
380 €
MALRAUX (André) écrivain et homme politique français (1901-1976)
Lettre dactylographiée signée à l’avocat et homme politique français Henry Torrès (1891- 1966)
Crans sur Sierre (Suisse), 8 juin 1956. 1 p. in-8. En-tête de l’hôtel du Golf.
Il lui demande s’il sera encore à Paris quand il rentrera.
80 €
MARTHOLD (Jules de) critique littéraire et romancier français (1847-1927).
Lettre autographe signée à un ami. 1 p. in-8.
A propos de l’interprétation théâtrale de deux œuvres d’Honoré de Balzac, Le père Goriot et César Birotteau. Il précise que Le père Goriot, joué par le célèbre comédien André Antoine, « n’est pas le premier Goriot mis à la scène ». Il lui indique qu’Adolphe Jaime, Emmanuel Théaulon et Alexis Decombrousse ont déjà créé un vaudeville en trois actes. Il ajoute que François Ancelot et Nicolas-Paul Duport ont également écrit un autre vaudeville en deux actes. Et enfin pour terminer, il précise qu’Eugène Cormon, Augustin Lagrange et Michaud « ont, de plus fait représenter au th. du Panthéon un César Birotteau, vaudeville en trois actes… ». Il ajoute en post-scriptum « Ci-inclus, la très curieuse page de Bloy (Léon Bloy). ».
230 €
MAURIER (Daphné du) romancière et dramaturge anglaise (1907-1989)
Lettre dactylographiée signée en anglais à une correspondante des éditions Albin Michel,
« Miss Waters ». ½ p. in-8. 3 février [19]58.
A propos d’une brochure à paraître chez Albin Michel, dans laquelle figurerait une photo de son père, le célèbre acteur britannique, Gerald du Maurier (1873-1934), photo qu’elle a tardé à lui adresser. « At last I have found a photo of my father, suitable for sending to Albin Michel, I wonder if it is now too late for their brochure ? Could you foreward it to them with my apologies…».
280 €
MÉRIMÉE (Prosper) écrivain et archéologue français (1803-1870)
Lettre autographe signée à Adrien de Jussieu. Paris, 15 mai 1838. ¾ p. in-4.
Belle lettre. « Mad. Delessert et sa sœur m’ont demandé ma protection auprès de vous pour que vous leur fassiez voir les nouvelles serres. Peut-être n’aimerez-vous guère à vous faire le cicérone de belles dames avec qui le cigare n’est pas de mise. Dans ce cas voulez-vous me donner un autographe de vous au moyen de quoi je puisse monter votre domaine… ».
Valentine de Laborde, devenue en 1824, Mme Gabriel Delessert, fut la maitresse de Mérimée de 1836 à la fin des années 1840. Elle tenait dans sa propriété de Passy, un des salons les plus distingués de Paris où se réunissait l’élite culturelle. Sa sœur, Alexandrine de Laborde, (dite Aline), devint en 1834, Mme Edouard Bocher.
780 €
MILLE (Pierre) écrivain et journaliste français, grand spécialiste des questions coloniales (1864-1941)
Lettre autographe signée à Paul Reboux [Paris], 31 janvier 1920. 1 p. in-8.
Curieuse lettre en réponse à une enquête. « S’il y avait en France douze millions de nègres, comme aux Etats-Unis, les français seraient bien forcés de faire comme les Américains du Nord. Et, du reste, ça les réconcilierait avec les juifs… ».
On joint une seconde lettre au même, datée du 14 décembre 1924, lui indiquant que sa soirée est déjà prise pour le 19. « Tous mes regrets aux complices, et, je l’espère, à janvier prochain ».
Les 2 lettres 230 €
MODIFICATIONS DES STATUTS DE REDACTION.
Intéressant document concernant la demande qu’une assemblée extraordinaire soit réunie, à l’effet de modifier la rédaction d’un article de ses statuts, avec cette particularité, que ce Comité de rédaction soit composé essentiellement « de cinq membres pris parmi les rédacteurs », en considérant « que le Directeur du recueil, fera de droit partie de ce Comité et en sera le Président », avec également cette autre précision que le Rédacteur, « qui ne posséderait même que les trois actions règlementaires y sera admis … ». Pièce signée par tous les membres du Comité dont liste figurant ci-dessous. Déchirure à la pliure adroitement restaurée. Présence d’une légère trace de collant. 1 pp. in-folio.
Pièce signée par Alfred JARRY, Pierre LOUYS, André Ferdinand HEROLD, André FONTAINAS, Francis VIELE-GRIFFIN, STUART MERRILL, Henri de REGNIER, Pierre-Georges LA CHESNAY, Maurice PEYROT, Henri Albert HAUG.
Vendue
MONFREID (Henry) écrivain et aventurier français (1879-1974)
Lettre autographe signée à son galeriste, son « Cher Monsieur Girard ».
Mas del Noy, Corneilla de Conflent (Pyr. Orientales), 7 août. 1 p. petit in-4,
accompagnée d’une autre lettre autographe signée, lettre de son épouse « A.(rmgar) de Monfreid »,
également au directeur de la Galerie Girard à Paris. A bord du « D’Artagnan », 10 février 1933. 1 p. in-4.
Monfreid sera de retour fin septembre pour rencontrer le galeriste, mais dans l’immédiat,
il souhaiterait avoir des nouvelles concernant les aquarelles envoyées à Lyon.
« surtout en m’envoyant le montant de celles restées en compte. Je pense qu’à l’heure actuelle tout cela est réglé… ».
Armgart de Monfreid (1887-1938), qui était l’épouse d’Henry, partagea avec lui, aux confins de la Corne de l'Afrique, une vie de passion. Elle était issue de la noblesse prussienne (née à Metz, alors allemande), et pour cet aventurier toujours en quête d’un nouvel horizon, elle sera son ancrage, son port d’attache. La modernité de cette épouse et son esprit pionnier dans sa vie africaine en rupture totale avec les us et coutumes de la colonie furent l’explication de sa vie romanesque.
Belle lettre. « J’ai décidé mon retour à Paris, précédant ainsi mon mari de un mois et demi, afin d’entrer en pourparler avec vous au sujet de notre projet…Je rapporte un joli lot d’aquarelles d’Abyssinie et l’intérêt que l’on porte actuellement à ce pays pourra peut-être vous servir… ».
Les deux lettres 380 €
MOUNIER (Emmanuel) philosophe français, fondateur de la revue « Esprit » (1905- 1950)
Lettre autographe signée. Grenoble, 15 mai 1925. ½ p.in-4.
Il a bien reçu les 15 numéros de la « V.C. » (Vie Catholique), ainsi que le mandat en paiement de son article. « Je regrette que cette lettre-circulaire me soit parvenue deux jours trop tard. J’aurais avec plaisir versé ce mandat aux "Amis de la Vie Catholique", mais lorsque j’ai reçu cette lettre, j’avais déjà fait de l’argent un autre usage. Car vous comprendrez facilement que je n’aie pas voulu faire marché de mon amitié pour M. Chevalier… ». Jacques Chevalier, philosophe catholique français, disciple de Bergson, fut le pédagogue révélateur de Mounier.
230 €
MURGER (Henry) écrivain français (1822-1861)
Lettre autographe signée. ½ p. in-8.
Charmante invitation pour un dîner prévu chez lui, en compagnie de son épouse. « Au cas du moins ne pourriez pas venir, faites-moi prévenir dans la matinée ».
80 €
NEVEUX (Georges) écrivain français (1900-1982)
7 lettres autographes signées à Yves Brayer. 10 p. in-8 et in-4. De 1940 à 1962.
Belle et amusante correspondance. « Tous les jours on parle de toi et on espère vaguement que ta silhouette tour eiffelesque va se profiler sur notre horizon, puisque tu nous a annoncé que tu allais faire un tour en vélo (je voudrais bien te voir en vélo, grand singe d’Amérique, tu dois être assez extraordinaire)… », écrit-il en taquinant son ami en août 1940. Quelques années plus tard en 1952, il lui écrira de « l’immense atelier du 1er étage » que le peintre a bien voulu mettre à sa disposition. Cette pièce est devenue son « quartier général », il y travaille. « Et là je t’avoue que ta peinture m’aide à y travailler […] Etrange ce pays. On ne peut, je crois, y travailler qu’à des choses ayant de la force, de la résonnance, une certaine hauteur. Ce pays t’a réussi : Tes toiles sont très belles… ». Après une longue absence, il a pu visiter la très « grande et très belle exposition Avenue Matignon. Ce vaste ensemble permet d’avoir sur ton œuvre et sur la place qu’elle occupe une vue assez claire. Tu es un grand peintre. C’est évident. Une toile de toi se reconnait instantanément et ne s’oublie pas… ».
480 €
NOAILLES (Anna de) poétesse et romancière française d’origine roumaine (1876-1933)
Lettre autographe signée à Lucien Daudet (1878-1946) 3 p. in-8.
On joint un faire-part de décès d’Anna de Noailles, le 5 mai 1933, à l’église de la Madeleine.
« Je reçois votre bonne dépêche tandis que je travaille à finir des vers pour demain. Il est midi et Mathieu (son mari, le comte de Noailles) dort encore, quand vais-je déjeûner mon Dieu… » Elle lui assure que la soirée passée était très bien. « La violence de Léon va bien à votre calme », même si sa mère la trouve « tout à fait très mal comme vous dites, je l’aime beaucoup, Léon aussi, et Edmée aussi, et vous aussi… ».
Vendu
NOAILLES (Anna de) poétesse et romancière française d’origine roumaine (1876-1933)
Carte postale autographe signée à l’écrivain André Beaumier (1869- 1925) Baden-Baden, 9 juin 1911.
Au verso de la carte, une vue générale de BadenBaden.
On joint un faire-part de décès d’Anna de Noailles, le 5 mai 1933, à l’église de la Madeleine.
Vendu
NORD (Pierre) romancier et résistant français (1900-1985)
Adolescent, il se révéla déjà un spécialiste du renseignement en fournissant des informations pour les alliés lors de la Première Guerre mondiale Note autographe signée en titre et intitulée : « Romans d’espionnage ». 2 pp. in-4.
Intéressante liste de ses ouvrages parus de 1936 à 1971, probablement destinée à une bibliographie.
580 €
NORD (Pierre) romancier et résistant français (1900-1985)
Lettre autographe signée « Maitre », probablement à Albert Pigasse qui fut en 1930, le créateur de ce prix littéraire, décerné chaque année. Paris, le 15 juin 1939. 1 p. in-4.
Il le remercie chaleureusement de l’avoir admis comme membre du jury pour le Prix du Roman d’Aventures. « Votre accueil si bienveillant a été le plus précieux encouragement dans ma seconde vocation et n’a pas peu contribué à me la rendre très chère… ».
230 €
NORD (Pierre) romancier et résistant français (1900-1985)
Lettre autographe signée de son vrai nom [André] « Brouillard » à l’écrivain Georges VALLY, grand spécialiste de l’Afrique. Paris, le 2 juillet 1945. 1 p. in-8. Enveloppe conservée.
Il souhaite le remercier sans plus tarder. « Ce que vous avez bien voulu dire de ma modeste personne et de mes travaux dépasse certainement mes petits talents et témoigne d’une sympathie personnelle que, croyez le bien, je vous rends pleinement. ». Il lui remettra dès que possible la dédicace promise sur l’exemplaire « bastion* », dès le retour de l’éditeur Pigasse.
Albert Pigasse né à Albi en 1887-1985, fondateur de la collection « Le Masque ».
* « Un bastion de l’Empire », roman paru en 1940.
380 €
PAGNOL (Marcel) écrivain, dramaturge et cinéaste français (1895-1974)
Brouillon de poème autographe. ½ p. in-4, sur page de cahier d’écolier. [Vers 1915/1
Deux charmants quatrains avec repentirs et corrections.
« Le soir remonte
La perte du coteau
Mais toi, sans honte
Tu danses au château… ».
280 €
PAULHAN (Jean) écrivain, critique et éditeur français, animateur de la Nouvelle Revue française (1884-1968)
Lettre dactylographiée signée avec 6 lignes autographes à la suite, valant critique, au journaliste Daniel Dreuil, qui fut l’ami de Robert Desnos et vécu avec son épouse Youki, à la mort du poète. Paris, le 23 mai 1949. 1 p. in-8.
Enveloppe conservée. En-tête de la « nrf ».
On joint la lettre signée de Gaston Gallimard en réponse à Daniel Dreuil, (1 p. in-8, datée du 30 mai 1949), lui indiquant qu’il n’avait pas retenu ses écrits pour une future édition. « Nous ne pouvons malheureusement songer à les retenir, car notre programme est établi d’une manière très stricte, et nous devons nous limiter aux engagements que nous avons déjà contractés… ».
Après avoir lu les deux ouvrages reçus « L’homme de couleur » et le « Garçon précoce », Paulhan lui assure qu’il va les remettre à Gaston Gallimard, « sans lui dire combien j’en aime le ton et l’allure. (Pourtant je voudrais reprocher à votre pièce un peu de
convention (à l’envers) - votre récit certaines influences qui le rendent à la fois plaisant et un peu irritant… ». Sur ce dernier point selon son terme « irritant », il s’explique. « votre roman est plus curieux. J’en aime beaucoup les dernières scènes (la chance, etc.) mais le style et le ton m’en paraissent encore un peu trop vulgaires, avec trop de laisser aller. ».
Les deux lettres 280 €
PAULHAN (Jean) écrivain, critique et éditeur français, animateur de la Nouvelle Revue française (1884-1968)
2 lettres autographes signées et une lettre dactylographiée signée au peintre Camille Bryen. Paris, 6 avril 1959 et 11 février 1961.
3 p. de format divers. Une enveloppe conservée.
Il souhaite rencontrer le peintre afin d’obtenir des informations qui lui permettront d’écrire pour la NRF, « un bref essai sur la peinture informelle » et souhaite également consulter ses « catalogues et préfaces d’avant 1940 ». Un déjeuner prévu avec Dominique Aury, « que vous connaissez, je crois » (qui fut la maitresse de Paulhan dès la fin de la guerre, célèbre pour son roman sadomasochiste « Histoire d’O »), l’amène à lui proposer un changement dans le déjeuner prévu. : « Voulez-vous nous accepter tous les deux, ou le mieux ne serait-il pas que ce soit nous qui vous emmenions déjeuner dans le quartier… »
L’ensemble des 3 lettres 580 €
PAULHAN (Jean), écrivain, critique littéraire et éditeur français (1884-1968).
Lettre autographe signée au poète et romancier Jean Cassou (1897-1986). [Paris, 1928].
Intéressante lettre dans laquelle il lui demande de lui adresser immédiatement ses notes concernant le poète Pierre Jean Jouve, ainsi que celles sur Paul Eluard. En revanche, il craint de ne pas pouvoir lui donner avant Août son Gracian. « Les numéros sont serrés à ne pas y glisser trois lignes. ». En post scriptum il ajoute et lui demande d’écrire « une (petite) note sur la Stratégie littéraire de Divoire. C’est un sujet qui vous revient après Gracian. Avez-vous le livre, dois-je vous l’envoyer ? ». Probablement destiné à l’article de la revue de mai 1928, « Les nouvelles littéraires, artistiques et scientifiques », consécutif à la parution de l’ouvrage de Fernand Divoire en Janvier 1928.
280 €
PAULHAN (Jean), écrivain, critique littéraire et éditeur français (1884-1968).
Lettre autographe signée « Jean P. » à la suite d’un texte dactylographié, adressé au poète et romancier Jean Cassou (1897-1986). En-tête de la « NRF ». Paris, le 16 Février 1945. 1 p. in-8. Enveloppe à l’en-tête de la « NRF », conservée.
Adresse et marques postales.
Très Intéressante lettre à propos de l’Association des éditeurs clandestins de la Résistance présidée par Philippe Dillemann. Ce dernier aimerait que Cassou écrive, « quelques pages pour un petit livre qu’elle prépare à la gloire de l’imprimerie clandestine. Je serais très content que vous y consentiez : ce sont des gens bien. ». Il ajoute : « Moi j’aimerais bien vous voir redevenir directeur de Musée, et écrire de nouveaux romans… ».
Vendue
PAUVERT (Jean-Jacques) éditeur, fondateur des « Éditions Pauvert », et écrivain français (1926-2014)
Lettre autographe signée à Léonor Fini. Paris, 13 avril. 1 p. in-8.
« Je vous envoie -Daniel Dreuil, (journaliste français à "Combat", qui fut l’ami de Robert Desnos et de Youki) qui voudrait vous voir, et, je crois, vous demander quelque chose. Il est journaliste à "Combat", et à d’autres journaux… ».
180 €
PEGUY (Charles) poète et écrivain français né en 1873 à Orleans et mort pour la France
au tout début de la Première guerre mondiale, lors de la première bataille de l’Ourcq, le 5 septembre 1914.
Lettre signée à la suite du texte autographe rédigé par son directeur André Bourgeois,
administrateur des « Cahiers de la Quinzaine ». Elle est adressée à Daniel Halévy. Vendredi 7 février 1908. 1 p. in-4 oblong.
En-tête des Cahiers de la Quinzaine, proposant toutes les conditions d’abonnement.
« Il est bien entendu, mon cher Halevy que vous conservez pleine et entière propriété littéraire sur l’ouvrage dont nous avons fait le sixième cahier de la neuvième série : un épisode… ».
1 280 €
PHILIPE (Anne) femme de lettres française, épouse de l’acteur français Gérard Philipe (1917-1990)
Lettre autographe signée à une admiratrice de son mari. [Paris], 17 novembre 1966. 1 p. ½ in-8.
Elle remercie sa correspondante pour les « beaux et purs souvenirs », évoqués dans sa précédente lettre, concernant son mari. Elle regrette de ne pas pouvoir lui adresser d’écrit car elle n’en détient aucun, excepté « des lettres intimes », qu’elle ne peut céder, cela lui est « physiquement et viscéralement impossible ».
120 €
PODESTA (George) écrivain belge.
Lettre autographe signée à Monsieur Luthereau. Anvers, 27 Novembre 1853. 1p. ½ in-8.
A propos du portrait de Ferdinand de Braekeleer et de notes sur deux peintres belges « les frères Angus » (John Angus (1821-1874) et son frère William-Louis Angus (1823-1916) qu’il lui avait demandé précédemment. C’est ainsi, qu’il lui communique « les notes demandées sur les deux frères Angus, dont je vous accompagne la signature au pinceau, selon vos désirs ». Il lui indique qu’il recevra demain par messagerie « le portrait de Ferdinand de Braekeleer (le peintre d’histoire et directeur de l’Académie royale d’Anvers, élève de Mathieu-Ignace Van Brée), dessiné par lui-même… ». Il précise que « le dessin original est pour moi un précieux souvenir de l’éminent artiste, par conséquent je vous prie de recommander le plus scrupuleux soin à celui qui se chargera de le graver. J’attends les preuves d’imprimerie ainsi que vos ordres ultérieurs… ». Enfin, pour terminer, il précise avec un long post scriptum les raisons pour lesquelles il lui transmet peu d’informations sur les sujets des Tableaux des frères Angus. « Il m’a été impossible d’avoir d’autres renseignements sur les sujets, époques et destinations des tableaux de William Angus parceque l’artiste les ignore ou veut les ignorer. Il en est de même sur les sujets des tableaux de son frère John qui sont désignés dans mes notes pour appartenir à S.M, au Baron de Cartier (Eugène Amour, baron de Cartier (1803-1869), homme politique belge). Ne croyez donc pas que ce soit un oubli de ma part, ni manques de rapports directs avec ces artistes, car ils sont de mes amis… ».
Cette même année de 1853, Monsieur Luthereau annonçait la publication d’une œuvre importante, une biographie nationale des peintres, statuaires, architectes, graveurs et dessinateurs de l’école flamande au 18ème siècle et 19ème siècle. Elle contient notamment la biographie de Mathieu-Ignace Van Brée.
280 €
PORTER (Katherine Anne), romancière américaine (1890-1980)
Carte autographe signée en anglais de ses 2 prénoms à sa traductrice Marcelle Sibon. Paris, 28 août 1952. 1 p. in-12.
Message amical à sa traductrice. « Do have dinner with me the day you get back, it should be today or latest ? So happy to see you ! Love… ».
180 €
PIRANDELLO (Luigi) écrivain et poète italien, prix Nobel de littérature en 1934 (1867-1936)
Lettre autographe signée en italien à son ami Picardi. [Vincenzo Picardi] Rome, 18 mars 1914. 3 pp. ½ in-8.
Très belle lettre. Il recommande le jeune dramaturge italien Pier Maria Rosso di Secondo (1887-1956), pour lequel Pirandello manifeste une véritable admiration. Il lui évoque ses soucis matériels ainsi que ses difficultés d’existence provoqués par la perte récente de ses parents et d’un frère tué à la guerre. Il l’encourage de bien vouloir publier sa comédie « Il matrimonio dell’altra figlia » qui est représenté depuis plusieurs jours au théâtre. Le fait de le publier dans la « Rassegna Contemporanea » lui permettra de subsister pendant quelques temps.
1 480 €
PROUST (Marcel) écrivain français (1871-1922)
Lettre autographe signée « Marcel » à Georges de Lauris. S.l.n.d. (septembre 1906) 2 pp. in-8. Bordures de deuil.
IL est tourmenté pour la mère de son « cher Georges » qui est hospitalisée. Un calcul en est la cause. « Que fait le calcul, que dit le médecin ? Votre mère souffre-t-elle toujours autant. Vous ne sauriez croire comme tout cela me rend malheureux […] Georges le beau jour que celui où vous me direz : le calcul est sorti, Maman est guérie. Je crois que cette fois-là après si longtemps je connaitrai de nouveau la joie. ». A cette époque, il est également à la recherche d’un appartement, et il encourage son ami dans ce moment, à ne pas lui répondre, « au sujet des appartements. J’ai envoyé quelqu’un préciser les points qui n’avaient aucune importance et quelques autres auxquels je n’avais pas pensé d’abord ». Malgré un premier choix pour la rue de Prony, il se décida pour la sous-location d’un appartement du boulevard Haussmann.
5 800 €
QUESNAY DE BEAUREPAIRE (Jules) magistrat et écrivain français
plus connu sous les pseudonymes de Jules de Glouvet et Lucie Herpin.
Il dressa entre autre, l’acte d’accusation du Général Boulanger et donna sa démission en 1899,
afin d’agir et de faire campagne contre les Dreyfusards (1834-1923).
Lettre autographe signée sous le nom de plume « Lucie Herpin ». 30 Novembre, 4 pp. in-8.
Importante et très intéressante lettre à propos de la « Correspondance littéraire, philosophique et critique ». Ce périodique français manuscrit qui était destiné à l’aristocratie cultivée du XVIIIe siècle, fut fondé par L'abbé Guillaume-Thomas Raynal, sous le titre de « Nouvelles Littéraires ». Il fut repris en 1753, par le baron Grimm qui délèguera une partie de sa charge, à Diderot. Cette publication extrêmement confidentielle et manuscrite de ce périodique lui permettait d’échapper à la censure, puisqu'il s'agit d'une revue manuscrite dont chaque numéro est recopié pour chaque abonné à la main et expédié comme correspondance privée, échappant ainsi à la censure à laquelle sont soumis tous les imprimés. Il informe son correspondant des résultats de toutes les démarches qu’il a effectué pour « sa mission » à Gotha [en Allemagne] : « Le détail en disait trop long, j’arrive au résultat, trois lettres de Gotha, une du bibliothécaire, deux hommes de lettres confirment la même chose. Il existe aux archives Ducales 25 gros volumes in quarto de la correspondance littéraire de Grimm de 1747 à 1813, il est très probable qu’ils contiennent des lettres de Grimm et de Diderot mais il faut qu’on se donne la peine d’aller les chercher. Si on en trouve, on permettra sans difficultés de les copier ! Quant aux papiers personnels de Grimm, à sa correspondance parti entière, il n’en existe plus trace à Gotha, on ne sait pas ce qu’elles sont devenues […] J’ai reçu une lettre du Comte de Gobineau contenant une de mon Abbé, trouvée dans les papiers de Gustave III (le roi de Suède) à Upsal [en Suède], il n’a rien trouvé de Diderot jusqu’à présent, mais il n’a pas perdu tout espoir, n’ayant pas encore de réponse à plusieurs demandes. Freytag (l’écrivain prussien Gustave Freytag), après la mort de sa femme, est allé se fixer à Berlin. On lui a cependant écrit pour lui parler des portraits mais je n’ai pas de réponse. Je rapporte de Genève la copie d’une lettre de Mme d’Epinay (la femme de lettres française, Louise d’Epinay qui fut l’amie de Grimm et Jean-Jacques Rousseau) et l’espérance d’en avoir d’autres. Quant à l’autorisation de copier les 519 lettres de l’Archivio de Naples, je ne l’ai point encore reçu malgré mes demandes réitérées mais je me suis procuré les numéros de l’Archivio Storico qui en contiennent quelques-unes que j’ai traduites. Ce sont de purs chefs-d’ œuvres, vous en jugerez à mon arrivée à Paris. Il me semble qu’il y aurait un joli travail à faire sur Grimm et M. d’Epinay. Nous devrions le faire ensemble…».
780 €
QUINET (Jean Louis Edgar) écrivain et historien (1803-1875)
Lettre autographe signée. Veytaux Chillon (Suisse), 26 février 1868. 2 p. in-8.
Belle lettre d’exil. «… Jamais il est vrai pareil effort n’a été fait pour étouffer l’esprit d’un peuple, ils ne réussiront pas. La vie proteste encore. Je reste en éveil depuis seize ans pour rappeler aux français qu’il y a eu un 2 décembre*. Beaucoup l’ont oublié et l’oublieront mais non pas vous. ».
Quinet fait probablement référence au 2 décembre 1852, date de la proclamation du second Empire, par Napoléon III.
230 €
REGNIER (Henri François Joseph de) romancier et poète français, proche du symbolisme (1864-1936)
Lettre autographe signée à un poète. 3 juin 1928. 1 p. in-4. Bordures de deuil.
Il a reçu la visite du poète Fernand Mazade (1861-1939) qui lui a fait lire des vers élogieux, écrits par un ami. Il est très touché par cet hommage, « au vieux vénitien que je suis », et l’encourage à accompagner son ami Mazade, lors de sa prochaine visite, afin d’avoir le plaisir « à faire la connaissance du poète de la Chevauchée… ».
120 €
RENARD (Jules) écrivain et auteur dramatique français (1864-1910)
Lettre autographe signée à [Paul Reboux]. Paris, 19 novembre 2022. 1 pp. in-8.
Belle lettre. « Je vous remercie, cher Monsieur, de votre "Vient de paraître" C’est un livre de bon sens et de goût. Le chapitre sur Gyp m’a bien amusé, mais il n’est pas le seul qui m’ait plu. Je suis heureux de votre sympathie littéraire et vous prie de croire à la mienne ».
280 €
RETTE (Adolphe) poète symboliste français (1863-1930)
Lettre autographe signée à son « cher Valette », (Alfred Valette, homme de lettres et éditeur français, fondateur du mercure de France). Paris, 5 Février 1901. 1 pp. gd in-8.
A propos d’un article du critique littéraire d’André Beaunier, « Les Parnassiens et les Symbolistes, publié dans le dernier N° du Mercure de France ». Le poète est perturbé par un des points de l’article et l’exprime à son confrère : « Monsieur Beaunier, qui ne s’est voué, je crois, que depuis peu à l’apologie du symbolisme, ignore peut-être que j’écrivais en 1892 dans l’Ermitage que " La manière d’art adoptée par le symbolisme consistait essentiellement à remplacer l’impression directe par la suggestion ". Si je tiens à signaler cette rencontre avec un esprit aussi distingué que M. Beaunier, c’est parce qu’ayant joué – on le sait, bien qu’on ne le dise pas toujours - un rôle assez considérable dans l’évolution de l’école symboliste, j’ai quelques droits à revendiquer la priorité pour une définition qui me parut, à l’époque résumer assez bien l’une des tendances du mouvement ».
160 €
REVAL (Gabelle) romancière et essayiste française, co-fondatrice du prix Femina,
épouse de l’écrivain et poète français Fernand Fleuret (1869-1938)
Photo avec longue dédicace autographe signée (14,5 x 10,5 cm).
Carte postale illustrée de son portrait, son profil dessiné et imprimé.
90 €
RICHAUD (André de) écrivain, poète et dramaturge français (1907-1968)
3 lettres autographes signées à Céleste Albaret. 2 p. in-8 et 1 p. in-4. Une enveloppe conservée, sans date, ni adresse.
Correspondance amicale avec toutefois dans une de ces trois lettres, une surprenant confession très probablement liée à un évènement précédent, pour lequel le poète éprouve le besoin d’exprimer ses regrets et excuses à Céleste, se définissant de « Confesseur Publique ». Il lui avoue et qu’il y a « des choses qui font mal à l’âme », et qu’il souffre beaucoup, « d’avoir une fois avec vous, été fourbe et menteur. Je vous demande très humblement, et si vous avez la gentillesse de me le permettre, très gentiment pardon ».
Dans une seconde lettre il lui apprend qu’il est à Saujon en Charente Maritime, à la pension Quies, « Excusez moi de ne pas vous avoir écrit plus tôt mais on m’a fait un traitement à mourir. Ça va mieux… ». Enfin, la dernière lettre, fait référence au voyage qu’il vient de faire, « un voyage horrible à cause de la chaleur », et c’est en hâte, qu’il lui adresse cette lettre de Fontaines Si Martin, où il se trouve. « Hier, j’ai été un peu bousculé par l’atmosphère d’ailleurs charmante de cette maison. Le papa et la maman sont délicieux mais cinq garçons de 22 à 17 ans, ça fait quand même un peu plus de bruit que Mr Albaret !... A table, c’est le collège, la nuit c'est la caserne !... ». Il souligne qu’il est fatigué. « Cette détende de mes nerfs m’oblige à rester étendu toute la journée au bord de la Saône… ».
L’ensemble des 3 lettres 780 €
RICHEPIN (Auguste-Jules), poète, romancier et auteur dramatique français (1849-1926).
Lettre autographe signée. 14 Février 1926. 1 p. in-8. Trous de classement.
Il indique à son destinataire que « l’Ode à la Vigne », se trouve dans « les Interludes », son dernier livre de vers publié chez Flammarion. Il ajoute « C’est aussi là qu’a paru la dernière réédition des "Caresses". Et beaucoup d’autres livres, d’ailleurs, qui dorment dans cette nécropole ».
140 €
RICTUS (Jehan), poète français (1867-1933).
Lettre autographe signée à l’éditeur d’art, Henri Floury (1862-1961). [Paris], le 12 Janvier 1898. 1 p. ½ in-8.
Belle lettre. Il recommande à Floury un aquafortiste de « grande valeur », Jules Maurel. « Voyez ce qu’il vous apporte, et cherchez dans vos publications de luxe si vous n’auriez pas quelque besogne d’Art qui s’accommoderait avec son talent […] Mr Maurel est un artiste consciencieux et digne qui mérite d’être connu. Il est l’inventeur d’un nouveau procédé pour l’eau forte. ».
140 €
ROGER MARTIN DU GARD, écrivain et dramaturge français (1881-1958)
Lettre autographe signée à l’éditeur Floury. En-tête « Le verger d’Augy », Sancergues (Cher), 5 Juillet 1914. 1 p. in-8.
Il accepte la proposition de son correspondant, qui lui propose de lui procurer d’occasion, les 2 ouvrages suivants : « Sanine » de l’écrivain russe Mikhail Artsybachev, et « La faim » de l’écrivain norvégien Knut Hamsun.
160 €
ROGER-MAX (Claude) écrivain et critique d’art français (1888-1977)
Manuscrit autographe signé (1973). 2 pp. gd in-4 et lettre autographe signée à Yves Brayer. Paris, samedi 4 août 1973. 1 pp. in-8.
Ce manuscrit concerne la préface liée à l’exposition d’Yves Brayer à la Galerie de Paris en 1973.
Superbe texte apologique de l’œuvre du peintre ajoutée à celle de l’homme, n’hésitant pas à établir une comparaison avec les maîtres du passé. « Dans ses écrits de l’Art comme dans son journal, Delacroix - le plus clairvoyant des peintres-critiques - n’a cessé d’élucider les rapports entre conception et exécution : "improviser c’est-à-dire ébaucher et finir dans le même temps, contenter du même jet l’imagination et la réflexion, serait pour un mortel parler la langue des dieux. Sans l’ébauche savante et calculée en vue de l’achèvement définitif, le tour de force serait impossible même à Tintoret, qui passe pour le plus fougueux des peintres même à Rubens C’est dans la conception de l’ensemble que s’est exercée la plus puissante de leurs facultés ; c’est là qu’ils ont vraiment travaillé". Et plus loin : Le comble de l’habilité n’est-ce-pas d’arriver à l’effet par la simplicité des moyens ? ». Considérant que Brayer ai pu se retrouver à se poser de tels problèmes, il poursuit. « …Comblé de dons, il avait fait montre, dès ses débuts d’une exceptionnelle adresse à saisir la couleur locale et l’animation des milieux les plus divers, les caractères dominants d’un site, d’un nu, d’un visage. Inspiré de toutes saisons et sous toutes latitudes aussi à l’aise sur de grandes surfaces que sur les petites, il s’était plu, par ailleurs, à affirmer avec autant d’ingéniosité que de goût sa personnalité à travers les textes qu’on lui demanda d’illustrer…. ». Suivra une énumération des tableaux qui ont séduit l’auteur, avec une analyse d’une grande sensibilité en particulier pour « un ensemble de paysages méridionaux allant du soixante au cent, plusieurs grands nus, et des intérieurs voisinant avec les aquarelles rapportées d’un récent séjour au Portugal. Sans rien perdre de leur élan, la couleur et le dessin de Brayer semblent obéir à des exigences nouvelles […] Ces sites préférés par lui, comme ceux de la Camargue, il les redécouvre sans cesse de ses fenêtres ou à quelques pas de sa maison (Plaine de Maussane, Les Baux au cyprès, Le Val d’Enfer, Paysage au chasseur, Chemin vers Maussane, Les Oliviers dans la plaine, La montagne rouge). Ils sont le fruit de patientes recherches comme en témoignent plusieurs études préparatoires, de dimensions moindres, exécutées toujours sur le vif. […] La même décision s’affirme dans des nus comme La Mexicaine, ailée par le grand châle indien, sur lequel se détache la fermeté de ses chairs, ou comme Hermione au Miroir, où les tons froids de la forme reflétée font écho à l’ardente beauté du modèle… ». La lettre concerne l’envoi du manuscrit en question, « les pages que j’aie eu grand plaisir à écrire au sujet de votre prochaine exposition », avec les réserves habituelles de son auteur, erreurs sur l’énoncé des œuvres, des termes usités, et « que portraitiste à mon tour, je n’ai point trahi mon modèle… ».
680 €
[Jean-Jacques ROUSSEAU] -
EXTRAIT DES REGISTRES DU PARLEMENT, en date du 9 juin 1763, relatif à la publication de son ouvrage pédagogique,
« Émile ou de l’éducation », publié en 1762.
Ouvrage jugé impie et dangereux, brûlé à Paris et à Genève et son auteur décrété de prise de corps. 7 p. in-4.
« Arrest de la cour de Parlement qui condamne un Imprimé ayant pour titre, Emile, ou l’Éducation : par J.J. Rousseau, imprimé à la Haye…. M. DCCC. LXII. à être lacéré &brûlé par l’Exécuteur de la Haute Justice ».
380 €
ROY (Jules) écrivain français (1907-1969)
Ensemble de 6 lettres autographes signées à Marcelle Capron. Paris, 1948 et 1950. 6 p. in-8.
Il doit se rendre à Nice prochainement pour « parler de la Grande Aventure des Templiers » au Centre Universitaire Méditerranéen et souhaiterait profiter de cette occasion pour se rendre à Cannes chez elle, pour une autre conférence. « Vous me faites trembler avec l’estrade d’honneur. Je ne veux aucun de mes amis derrière moi, j’aurais trop peur que l’un deux me fasse des grimaces dans mon dos. Et j’aurai assez d’ennui comme cela… Je crois qu’il faut vous rassurer et que je traiterai l’auteur de Terre des hommes de tout autre façon que l’a fait M. A. Rousseau » précise-il, comme pour la rassurer, « mais peut-être pourriez-vous donner à ma conférence le titre de : " La Passion de St. Exupéry ? " ou bien " Pourquoi St. Exupéry a-t-il voulu risquer la mort " ou bien " St. Exupéry, pilote de guerre. " Je laisse cela à votre choix… ». Jules Roy, grand admirateur de Saint-Exupéry, publiera un livre, « Ciel et Terre » en 1943, un récit qu’il définit comme sa propre histoire, « celle d’un homme déchiré entre le ciel et la terre ».
L’ensemble 780 €
RYNER (Han) personnalité française aux multiples activités dont celles de journaliste, philosophe et anarchiste (1861-1938)
Lettre autographe signée à Mlle Simone Humeau. Paris, 4 octobre 1921.
Enveloppe avec adresse et affranchissement, conservée. 2 pp. in- 8.
Il a gardé le meilleur souvenir d’une rencontre passée, en 1918 et c’est à cet effet, qu’il répond à sa lettre, dernièrement reçue. « Ma conférence sur Claude Tillier n’a pas été accueillie. Je la referai, sans doute, un jour ou l’autre et peut-être y aura-t-il un sténographe. Un seul livre de Jacques Fréhel (l’écrivaine, sous son pseudonyme d’Alice Telot, 1861-1918), La Guirlande sauvage - a paru chez Figuière. Un autre, le Cabaret des Larmes est édité chez Ollendorf. Le reste de son œuvre - Le Précurseur, Les ailes Brisées, (Prix Jules Fabre de l’Académie française en 1905), etc. chez Plon… ».
380 €
SACHER MASOCH (Léopold Von) écrivain et historien né à Lemberg en Galicie,
province polonaise rattachée à l'Empire autrichien (1836-1895)
Lettre autographe signée en allemand à son éditeur.
En-tête de la revue "AUF DER HÖHE". Leipzig, 8 décembre 1885. 1 ½ in 8.
Vers 1885, Leopold von Sacher-Masoch, rédacteur du feuilleton de la "Neue Badische Landerzeitung" de Manheim, directeur de la revue "Auf der Höche" de Leipzig, est considéré dans toute l'Europe comme un des plus grands écrivains allemands vivants. A Paris, il est reçu chez Hervieu, Coppée, Hugo ; on le fait chevalier de la légion d'Honneur. Il écrit presque cent volumes, romans ou recueils de nouvelles (La Fausse Hermine, Contes galiciens, etc.), jusqu'à Histoires juives polonaises en 1886. Belle lettre écrite pendant cette période féconde, et relative à l’envoi de plusieurs manuscrits : « Les Histoires polonaises, le trésor des nouvelles italiennes, le trésor des nouvelles internationales ». Il espère fortement qu’une décision rapide sera prise pour la publication de ces nouvelles, et se réjouirait, si l’une ou l’autre retenait son attention.
1 250 €
SADE (Donatien Alphonse François de) écrivain français (1740-1814)
Lettre autographe à Gaspard Gaufridy, avocat au parlement de Provence, puis notaire royal et procureur du roi à Apt.
14 décembre 1792. 3 pp. in-4. En 4ème page, note autographe de Gaufridy.
Très belle lettre au régisseur de ses biens que nous citons dans son intégralité afin de pouvoir mieux en apprécier l’intérêt.
« En quittant la Provence mon cher avocat vous y avez laissé le trouble et la discorde, tout le monde va profiter de votre absence pour me ruiner et quoique mon voyage dans ce pays là ne soit plus maintenant fort éloigné, je n’oserais pourtant pas répondre, au train dont tout y va depuis quelque temps, qu’il me restât en y arrivant un malheureux coin pour y mettre ma tête. Pepin de Saumane m’écrit la lettre la plus extraordinaire et la plus effrayante et le malheureux accord qu’elle a avec celle de monsieur votre fils que je vous ai dernièrement envoyée ne sert qu’à redoubler et confirmer mes craintes.
Extrait de la lettre de Pepin
Jusqu’à ce moment ci, lui seul a prévenu et empêché la démolition du château de Saumane*, il n’en est plus le maître, et sans dire précisément ( ?) si le sont les Saumanois ou le club des jacobins de Lille. On veut (poursuit Pepin) absolument jeter votre château par terre, à moins que vous ne donniez sur le champ 3600 frs pour le racheter. Il a dit-il, parlé de cela à Ripert et à monsieur de Villeneuve qui lui ont tous deux répondu qu’ils ne se mêlaient pas de mes affaires ; Ripert lui a dit de me presser d’envoyer à lui Pepin une procuration et à l’effet de trouver les 3600 frs et à celui de veiller et soigner les terres de Saumane lesquelles sont dans un affreux état. Il finit en me demandant une attestation de la municipalité de Paris qui prouve mon patriotisme de Md de Théran de Saint Didier a dit-elle payé de même 3600 frs pour son château.
Je ne suis certainement pas en peine de fournir le certificat mais je vous avoue que je suis bien affligé de me le voir demander pour une telle cause ; après avoir été quinze ans victime de despotisme, est-il possible que ce soit en moi que l’on veuille faire une telle horreur….. Horreur déjà faite à ce que l’on me dit à la Coste** parce qu’on y a trouvé des blés accaparés, tout cela est-il vrai….. Je dis plus, tout cela (vous ayant pour ami et pour surveillant) peut-il être vrai, éclairez-moi écrivez-moi tirez moi donc de peine je vous en conjure qui sème donc tous les troubles dans ma malheureuse possession depuis quelques temps… Quoi, l’on ne veut pas me donner le temps d’arriver ! mais je n’en puis douter, mon ami, il y a une bande de fripons, de scélérats déchainés contre moi ! au nom de Dieu éclaircissez-moi donc tout cela. Pourquoi donc ne voulez vous pas venir à Paris. Si vous êtes obligé de vous cacher, venez à Paris, on n’y court plus aucun risque.
Si vous n’y êtes pas obligé, retournez donc en Provence car on m’y écrase pendant votre absence. Vous avez laissé sans réponse 5 ou 6 dernières lettres très essentielles qui doivent vous être parvenues à Lyon. Une entre autre à deux colonnes, dans celle laissée en blanc je vous suppliais de répondre aux objets de la dernière importance contenue dans la colonne que j’avais rempli.
Répondez de grâce aux objets ci-joints.
Pourquoi donc la cassette est-elle arrivée vide, qui a pris ce qui était dedans ?
Qu’est-il décidément arrivé à la Coste et qu’est ce qui est la cause de ce qui y est arrivé si véritablement il y a eu quelque chose ?
Où est maintenant Md de Martignat ( ?) Est-il vrai que depuis la rupture de ses vœux je n’ai plus rien à prétendre à la succession de Md de Villeneuve ?
Pourquoi tout ce que vous m’avez envoyé de la Coste est-il arrivé de brisé ?
J’avais demandé absolument tout ce qu’il y avait de précieux et spécialement un lit de plume pourquoi n’avez-vous envoyé ni le lit de plume ni des figures de sève recouverte de glace lesquelles devaient être dans mon cabinet.
Pourquoi n’avoir jamais voulu envoyer le lit de ma mère que Md de Sade envoya à la Coste lors du décès de ma dite mère ?
Pourquoi n’avoir pas fait démeubler la Coste comme je vous en avais prié ?
Pourquoi ne m’avoir pas envoyé le reste de mes livres et de mes papiers ?
Pourquoi en mettant tant d’intervalles dans les envois, préavis n’avez-vous hors d’état de faire tout venir en détail comme c’était mon intention ne devez vous pas vous en repentir à présent, s’il est vrai qu’on m’ait tout pillé.
Répondez à tout cela je vous en conjure ; J’oubliais de vous dire que Pepin peint encore dans sa lettre qu’il a fait ôter le peu qu’il y avait de meubles à Saumane, et qu’il l’en fait mettre en sûreté, De quel droit cet homme a-t-il fait cela ? Qui me répond de ces effets.
Mandez moi je vous prie tout de suite le nom de cet Abbé ex jésuite secondaire à Saumane ainsi que celui de cet ancien prêtre de la Coste que nous appelions le chanoine. Donnez-moi leur adresse et leur nom à tous deux. Je me rappelle qu’il y a 3 ans, j’écartais tout commerce, pour ne vouloir en avoir qu’avec vous, votre sinistre fugue me met aujourd’hui dans le cas de recueillir toutes mes anciennes connaissances, afin d’avoir recours à tout le monde pour me procurer des détails et des nouvelles, d’affaires que je regardais comme les vôtres propres et que vous avez bien cruellement pour moi, abandonnées.
Ne négligez plus mes 200 frs je vous en conjure je suis au moment d’en avoir besoin, et écrivez à toute la terre pour que mon quartier de janvier et les 2000 frs de l’argenterie me soit sans faute envoyé à Noël : ce sera dieu merci le dernier j’irai voir par moi-même après, il en est temps. Je vous embrasse le désespoir dans le cœur. ».
* Le château de Saumane est l'un des trois lieux vauclusien où vécut le marquis de Sade. Il y passa une partie de son enfance, de l'âge de 5 ans à 10 ans. Le domaine était, alors, la propriété de son oncle, Jacques de Sade, ecclésiastique et homme de lettres. Le château reste la propriété de la famille de Sade, jusqu'en 1868, qui vend l'ensemble de la propriété (château et jardins), au maire de Saumane-de-Vaucluse.
** Le Château de La Coste.
En 1716, Isabelle Simiane lègue le château à son cousin Gaspard François de Sade Seigneur de Saumane et de Mazan. Cette dernière hypothèse reste la plus probable.
Le marquis de Sade y séjourna de 1769 à 1772, entre le scandale d'Arcueil et celui de Marseille, puis après celui-ci et sa fuite en Italie, s'y réfugia jusqu'à son incarcération au donjon de Vincennes en 1777. Évadé lors de son transfert à Aix, il s'y réfugiera une dernière fois du 16 juillet au 7 septembre 1778 avant d'être reconduit à Vincennes.
C’est en 1772 qu'il fit ici son plus long séjour, au cours duquel il se fit construire dans son château un théâtre pouvant accueillir un grand nombre de spectateurs à chaque représentation. Tout au long de ses internements, il aura pour La Coste « un attachement extraordinaire », comme en témoigne sa correspondance, en particulier avec Gaufridy, notaire d'Apt qui s'occupe de ses affaires et biens en Provence.
À la Révolution, le château est vandalisé et détruit en grande partie, en septembre 1792. Les matériaux qui le composaient sont revendus pour d'autres constructions. Sade, qui est alors à Paris et membre de la section des Piques, est au désespoir : « Quelle perte ! Elle est au-dessus de l'expression. [...] Je suis au désespoir ! ».
Criblé de dettes, en l’an IV de la République, Sade est contraint de vendre le château et ses terres à Rovère, député du Vaucluse, natif de Bonnieux, qui entend « fonder une sorte de dynastie » dans la région. Mais le grand projet de prospérité du député fera long feu, puisqu'il sera victime du coup d'État du 18 fructidor, et sera déporté en Guyane où il mourra à Sinnamary en 1798.
9 800 €
SAGAN (Françoise) romancière française (1935-2004)
Réunion de 3 photos.
En compagnie du metteur en scène André Barsac, lors des répétitions de la pièce « Château en Suède » 1960. (16 x 20 cm). Studio Lipnitzki.
Au théâtre du Gymnase avec Marie Bell et le metteur en scène Jérôme Kilty, lors des répétitions des « Violons parfois » 1961. (16 x 17 cm).
En présence de son avocat, lors de la reconstitution de son accident d’automobile en avril 1957.
L’ensemble des 3 photos 280 €
SAINT-VICTOR (Paul de) critique littéraire (1827-1881)
Pièce signée. Paris, 4 mai 1854. 1 p. in-8 oblong.
Reçu signé par Paul de Saint-Victor, à l’en-tête du « Journal Le Pays », concernant un article sur les Beaux-arts, reçu établi pour la somme de cinquante francs, « pour honoraires de rédaction du mois d’avril 1854 ».
70 €
SAINT-VICTOR (Paul de) critique littéraire (1827-1881)
2 lettres autographes signées à l’éditeur et propriétaire de presse Armand Dutacq (1810-1856)
1 p. ½ petit in-4, et 1 p. in-8, à l’en-tête du quotidien « Le Pays », entre 1850 et 1856.
« Je viens d’apprendre votre indisposition. Guérissez-vous bien vite et en attendant ayez la bonté de remettre au porteur de ce billet le coupon du gymnase qui vous a été envoyé aujourd’hui. J’ai l’intention d’y aller… ». Dans la seconde lettre, il lui recommande de conserver « la loge » et s’il consent de se rendre au spectacle, il lui conseille de n’amener que Mme Dutacq, car « nous serions trop gênés en plus grand nombre ».
Les 2 lettres 120 €
SAMAIN (Albert) poète français (1858-1900
Lettre autographe signée à « son cher ami ».
Vendredi 2 juillet 1897. 1 pp. in-12. Petite déchirure restaurée habilement, sans atteinte au texte.
Jolie lettre. Il accepte l’invitation et s’y rendra par le train dimanche en le prenant à la gare du Nord. « Excusez-moi mais je suis horriblement pressé, et les aspirantes sont plus acérées qu’un essaim d’abeilles, quand l’humble jardinier à l’aurore……».
280 €
SAMAIN (Albert) poète français (1858-1900)
Lettre autographe signée. 19 février 1896. 1 p. in-8.
Il lui rappelle sa demande passée concernant les places promises et lui renouvelle celle-ci. « Tu as sans doute oublié au milieu de beaucoup d’autres préoccupations plus importantes ? Ce qui me ferait plaisir, ce serait deux fois deux places comme je te l’ai dit. Le jour m’est égal…. Je suppose que ça continu de bien marcher… ».
220 €
SAND (George) femme de lettres française (1804- 1876)
Pièce autographe signée « Aurore Dupin », Nohant 10 novembre 1850. 2 p. in-8. Peu courant sous cette forme.
George Sand propriétaire terrienne. Intéressant document entièrement rédigé par George Sand établissant le bail pour l’affermage du domaine de la Chicoterie au profit de Denis Meillant, en renouvellement du bail consenti précédemment en 1840 à son père Jean Meillant, maintenant décédé. Ce document est également signé par l’intéressé « Mielliant ».
Il est stipulé que les bénéficiaires du bail, [les époux Mielliant] est consenti pour trois années, et déclarent l’accepter en s’engageant à « cesser leur jouissance » le 11 novembre 1853 et à dispenser la propriétaire, Mme Dudevant « de toute signification de congé ». George Sand souhaitait que les fermages puissent financer les charges directes de Nohant, bien qu’elle ne portait pas vraiment beaucoup d’intérêt pour l’exploitation agricole. En revanche elle avait beaucoup d’estime et d’admiration pour la famille Meillant, installée depuis longtemps à la ferme de la Chicoterie. C’est aussi en 1850, au domaine de la Porte, qu’elle veut expérimenter un nouveau mode de gestion en intéressant un « fermier associé » au bénéfice de l’exploitation. La solution ne la satisfaisant pas, elle se résout à confier ses terres à un fermier général en qui elle eut confiance.
1 650 €
SARCEY (Francisque) critique français (1827-1899)
Lettre autographe signée à un graphologue (?) S.l.n.d. 1 pp.in-8.
« J’ai un peu connu et souvent taquiné ce brave abbé Michon qui prétendait deviner le caractère d’après les écritures. Est-ce que vous êtes un de ses élèves ?... ».
60 €
SARDOU (Victorien) auteur dramatique français (1831-1908)
Carte de visite autographe adressée à René de Saint-Marceaux,
très probablement à la suite de son élection comme membre de l’Académie des beaux-arts, en 1905. Marly, dimanche.
« Mon cher confrère, mes félicitations, celles de Mme Sardou et de tous les miens pour Mme de St Marceaux et pour vous ».
60 €
SEILLIERE (baron Ernest) critique et écrivain français (1866-1955)
Lettre autographe signée à un ministre. 2 décembre 1944. 1 p. ½ in-8.
En-tête de l’Académie des sciences morales et politiques. « Le Secrétaire perpétuel ».
Il remercie le ministre pour les « deux fauteuils » concernant la matinée « vouée à Voltaire ». Un empêchement ne lui permettra pas d’y assister. « J’en ai fait profiter deux jeunes filles de ma descendance bachelières et en route pour la licence… ».
70 €
SEVERIN (Fernand) poète belge d’expression française (1867-1931).
Manuscrit autographe signé. 3 p. ½ gd in-8.
Superbe manuscrit à propos des écrivains Alfred de Vigny, Victor Hugo, Alfred de Musset, Lamartine et Baudelaire. Il fait une analyse pertinente et détaillée sur les raisons pour lesquelles de Vigny n’est pas reconnu à sa juste valeur, ce qu’il condamne avec sincérité et objectivité. « Y a-t-il une gloire plus pure que la sienne ? Si Hugo, Musset, Lamartine, ses grands émules sont plus célèbres et plus populaires, c’est qu’ils avaient pour charmer la foule, autre chose que leur génie. Ceux que ravit une virtuosité grandiloquente et creuse, ceux qui abordent la littérature avec une mentalité de politiciens, ceux qui confondent la poésie avec l’amour et l’amour avec la sensualité, ceux qui, faute de pouvoir penser nettement et de savoir ce qu’ils veulent, se prennent pour de nostalgiques rêveurs, toute cette basse couche du public littéraire trouve dans les parties inférieures de l’œuvre de Hugo, Musset, Lamartine même, de qui se satisfaire, de quoi faire à ces grands poètes une célébrité éclatante et mêlée. Mais on n’aime guère Vigny que si l’on aime la poésie pour elle-même et, avec la poésie, la pensée. Quelqu’un disait – dans cette même revue : " on le lit trop peu, je vois trop son nom dans les jeunes revues". Je pense bien, quant à moi, que Vigny est lu de tous ceux qui peuvent le comprendre, et je crois aussi qu’il ne faut pas trop " jeune" pour l’admirer à bon escient. Il y a déjà ; si je ne me trompe, un peu de snobisme dans la vogue dont jouit aujourd’hui, dans un certain milieu, quoi qu’on en dise, Alfred de Vigny. Le noble poète, dans la dernière strophe de l’Esprit pur, se souhaitait une gloire durable et sans mélange, c’est-à-dire limitée à une rare élite… ». Il poursuit avec une description élogieuse de l’œuvre de Vigny qu’il défend avec ferveur et admiration, en n’hésitant pas à critiquer l’œuvre des grands écrivains de l’époque. « Son œuvre, qui est peu étendue, est une des plus inégales qui soient. Tout y est à lire, parceque tout, ou peu s’en faut, y est significatif, mais ceux qui, chez un poète cherchent avant tout de la beauté, peuvent s’en tenir à un petit nombre de pages, dont le charme est vraiment inépuisable. Certains vers de Vigny ont une intensité d’accent, une profondeur et une pureté de résonnance, une puissance indéfinie de suggestion, une magie pour tout dire, que Baudelaire a peut-être possédée, avec une générosité et une chasteté qu’on chercherait en vain dans Les Fleurs de Mal. Il n’y a rien de plus humain et de plus angélique que certains vers d’Alfred de Vigny. S’il émeut si fort, c’est sans doute qu’il n’a pas considéré son art comme un jeu, un moyen de briller, une voie pour atteindre le succès, c’est qu’il a pris la poésie au sérieux. Hugo nous tombe des mains après dix pages de lecture ; et nous relisons dix fois La Maison du Berger, sûrs d’y trouver toujours un enchantement. Les admirables poèmes sont peu nombreux, douze ou quinze tout au plus : c’est que Vigny, dans sa haute conscience de poète et d’homme ne se répétait pas. On profane son émotion si l’on en fait la matière de plusieurs poèmes ; on s’affaiblit littérairement en se répétant. La Colère de Sanson n’est si saisissante et si belle que parce qu’elle est unique ». Enfin, il termine son manuscrit engagé en insistant sur la personnalité de Vigny « On ne saurait assez aimer Vigny, qui parce qu’il était foncièrement généreux, a trouvé dans le pessimisme une source inattendue de pitié, de tendresse, d’amour. Certains vers de lui, tous pénétrés de larmes, sont dignes de notre adoration. Mais il faut le plaindre d’avoir ignoré la foi, l’espoir, la vigueur et la santé de l’âme, tout ce qui prête un sens à la vie et nous donne la force de vivre ; il faut le plaindre d’avoir été l’homme qui, après une nuit passée à lire ou à étudier dans sa tour au Maine-Giraud, fermait les rideaux pour ne pas voir le lever de l’abominable aurore. En général, nous lisons légèrement et superficiellement : Il est peut être providentiel qu’il en soit ainsi et que nous demandions aux œuvres littéraires de nous charmer plutôt que de nous instruire. Ce grand poète fut un grand malheureux, et ses vers causeraient le malheur de beaucoup d’entre nous, si nous le prenions au sérieux, en les lisant, comme il faisait en les écrivant… ».
780 €
SIMON (Jules) philosophe et homme politique français (1814-1896)
Lettre autographe signée. S.l.n.d. 2 p. in-16.
Il adresse à son correspondant ses remerciements à propos de sa « lecture de Samedi » ainsi que pour « la peine que vous avez prise et de votre appréciation trop bienveillante ». Il vient de lire « le Suffrage universel », ouvrage adressé par son correspondant, ouvrage qui lui semble, « plein d’intérêt. Il a grand mérite de venir bien à propos, car le suffrage universel est menacé de tous les côtés et de toutes les façons… ».
60 €
STERNBERG (Jacques) chroniqueur et romancier,
auteur de romans et de nouvelles touchant à la science-fiction et au fantastique (1923-2006)
Lettre dactylographiée signée, ½ p. in-4.
« … En ce moment mes journées frisent la démence car je cherche de l’argent pour filer en vacances… ».
90 €
SUE (Eugène) écrivain français, représentant du peuple en 1850 (1804-1857)
Pièce autographe signée comme député. Séance du 25 mai 1850 1 pp. in-8.
Très intéressant document relatif à la liste de dépouillement des pétitions reçues par l’Assemblée Nationale à cette date, concernant plusieurs pétitions, déposées par Eugène Sue sur le bureau de l’Assemblée, pétitions relatives à celles des démocrates des communes du Vaucluse, de l’Aisne, de l’Oise de la Marne de la Seine, protestant contre la « Réforme Electorale », celle de Citoyens de Paris demandant « l’élection par le peuple du Conseil municipal de Paris et du Conseil Général de la Seine », une pétition de Citoyens de Paris demandant « le maintien du suffrage universel », ainsi que celle « d’un grand nombre de femmes et de mères de famille résidentes à Paris, demandant au nom de la paix publique le rejet de la loi qui porte atteinte au suffrage universel ».
680 €
SUE (Eugène) écrivain français (1804-1857)
Lettre autographe signée au très célèbre abolitionniste, Victor Schœlcher (1804-1893).
½ p. in-16. Adresse. Rare lettre réunissant deux défenseurs de la cause des esclaves.
Jolie lettre amicale à son ami. « Si vous ne craignez pas la vue d’un convalescent de trois jours de maladie mon bon Victor vous serrez bien aimable de venir fumer mon Fapilito chez moi ce soir… ».
Vendue
SUPERVIELLE (Jules) poète et écrivain français (1884-1960)
Lettre autographe signée à l’écrivain et librettiste français, André de Badet (1891-1977). Paris, 22 janvier 1933. 1 p. gd in-4. Enveloppe conservée.
Belle lettre à propos de sa pièce de théâtre « La Belle au bois », féérie singulière créée pour le théâtre en 1932, pièce dans laquelle, Jules Supervielle mêle différents personnages de contes d’après Charles Perrault. Le poète fait se croiser Barbe-Bleue avec le Chat Botté et la Belle au bois dormant. Les pages qu’il a bien voulu consacrer à la Belle, à Barbe-Bleue, au Chat Botté l’ont touché et enchanté. « Le livre vous parviendra dans 2 ou 3 jours, par l’intermédiaire de mon éditeur chez lequel j’ai signé votre exemplaire […] On a joué "la Belle" à Marseille, puis à Nancy, cela a bien été… ».
380 €
SUPERVIELLE (Jules) poète et écrivain franco-uruguayen (1884-1960)
Lettre autographe signée à Maurice Jaubert. 23 janvier 1930 1 p. ½ in-8.
Il est heureux d’avoir de ses nouvelles, bien que celles-ci ne soient pas très fameuses. « Vos ennuis deviennent aussi croyez le bien des ennuis pour vos amis. Mais vous vous tirerez certainement de ce mauvais pas et les quelques jours de repos que vous allez passer à Nice va vous faire le plus grand bien à tous les points de vue Puissiez-vous trouver la situation que vous méritez ». Il lui exprime son souhait de le retrouver dès son retour de Nice « Prévenez-moi quand vous serez de retour et ne tardez pas trop. Nous partons le 20 février pour l’Amérique du Sud […] Merci de ce que vous me dîtes des Boiteux… ». (Les Boiteux du ciel).
280 €
SUPERVIELLE (Jules) poète et écrivain franco-uruguayen (1884-1960)
Lettre autographe signée « Jules » à Maurice Jaubert. Port-Cros, 29 septembre 1931. 1 p. in-4. Petites imperfections.
Belle lettre amicale. « Quelles belles photos, quels précieux aide-mémoire vous nous avez envoyés ! La vôtre et celle de Marthe surtout celle des Alberti et celle de ma femme et toutes les autres » précise le poète. « Nous allons bientôt être réduits à Port-Cros Pilar et moi, à notre plus simple expression. Même nos enfants vont nous quitter. […] Ma nièce est chez Dullin depuis 3 à 4 jours. Je vous ferai connaître sa réponse… ».
280 €
TAVAN (Alphonse) poète provençal, cofondateur et majoral du Félibrige à partir de 1876. (1833-1905)
2 poèmes autographes signés rédigés sur une même feuillet de 4 pages, intitulés « Lou Printen » et « A Nénéto »,
en vers et en occitan provençal. 4 pp. in-8.
Quelques notes composées de chiffres sur le premier feuillet et d’une autre main, sont postérieures à l’écriture. Imperfections.
380 €
[Jean de TINAN] – Maurice Le Barbier de Tinan (père de Jean de Tinan né en 1842, mort en 1919)
Lettre autographe signée à une demoiselle. 2 p. in-8.
On joint une épreuve du portrait de Jean de Tinan par Henry Bataille paru dans la « Revue Blanche », en 1898. Imperfections.
« J’ai passé ma journée hier à une vente de Persan. J’ai acheté pour vous ces 5 objets qui sont bons et je pense de bonnes conditions. La petite assiette de Nevers est fracturée mais intacte, elle vaut 50 frs. au moins. J’ai agi de mon mieux et au mieux de vos intérêts. J’espère que vous serez satisfaite, mais ne craignez pas de me faire vos observations… ».
80 €
T’SERSTEVENS (Albert) écrivain français d’origine belge (1886-1974)
2 lettres autographes signée à Yves Brayer et manuscrit dactylographié signé dont la signature a été découpée mais qui reste présente et jointe au texte. 3 p. de formats divers.
30 avril 1971. Il regrette de ne pouvoir assister au vernissage de l’œuvre gravée. Des ennuis de santé en sont la cause, et comme pour s’en excuser il lui manifeste son ravissement. « Je me réveille chaque matin devant votre si belle aquarelle du Mexique, car elle est suspendue au mur près de notre lit, et me réjouis de ses fraiches couleurs … ». Il lui signale que son épouse « Amandine » a travaillé dur et en est pleinement satisfait. « Amandine vous montrera son Tallemant qui vient de sortir, avec 25 pointes sèches grand format, pour les Bibliophiles de la Baroche, 350 exemplaires, malheureusement trop peu pour elle pour qu’elle puisse en offrir aus amis… ».
[Amandine t'Serstevens (1912-2011) épousa le romancier belge en 1946. Elle prendra le nom d’Amandine Doré (se considérant parent de Gustave Doré), pour ses productions de caractère érotique qui deviendront pornographiques sous le pseudonyme de « Madame ***].
Dans son texte, le romancier fait allusion à son livre « Mexique, pays à trois étages », éditions Arthaud de 1955, qui a certainement influencé Brayer. « Il m’est heureusement advenu qu’un artiste de grand renom, Yves Brayer, en suivant quelques-uns des itinéraires de mon livre, a été envoûté par cette magie de la couleur et a su la transposer sur place, dans les aquarelles qu’il offre à notre délectation, en rassemblant en elles toute la féérie lumineuse de ces terres lointaines, de ces monuments translucides de cette végétation pétrifiée, de ces costumes aux bariolages acidulés, et jusqu’à la peau de tant de races indiennes qui se partagent ce pays quatre fois plus grand comme notre France… ».
L’ensemble 280 €
VALERY (Paul) écrivain et poète français, et membre de l'Académie française (1871-1945)
Lettre autographe à sa maitresse, Catherine Pozzi. S.l.n.d. (27 décembre 1924). 1 pp. in-8.
« Longue journée désolante, désolée, chère amie Je tourne et retourne sur mes axes Je tripote des mots vainement ça m'ennuie Puis je dessine des corps quelques temps M'ennuie, et les jette au feu. Les corps flambent. Le feu sent l'odeur du bois qui est hiver. Je pense à notre Anglais Ce ciel de Londres suggère de chauds et lourds intérieurs, avec un certain parfum mêlé aux songes de charbon. Il y a des divans dans ce rêve. La chair est si triste qu'elle s'y voit s'y tordre et s'y fondre à la même qui est autre. La torsion d'un nœud de chairs, le feu l'esprit, et le tout dans une seule perception distraite de l'esprit Je vous dis Bonsoir ».
Vendue
VALERY (Paul), écrivain, poète et philosophe français (1871-1945).
Lettre dactylographiée signée. 23 Décembre 1942. ½ p. in-8.
Intéressante lettre à propos de la « Suite et fin du texte d’ARBRES » (le titre original de l’œuvre deviendra « Dialogue de l’arbre », paru en 1943. Poème écrit sous l’occupation, à la gloire de l’Arbre). Il demande à son destinataire de lui « adresser deux jeux d’épreuves en placards à grandes marges, en prévision de corrections ou additions assez importantes ».
180 €
VERLAINE (Paul) poète français (1844-1896)
Poème autographe signé intitulé « Féroce » 1 pp. in-8.
Ancienne collection du chansonnier Marius Réty, ami de Verlaine.
Précieux manuscrit du poète présentant quelques variantes entre cette version et celle qui fut éditée. On relève des corrections et différences sur la ponctuation, ainsi que plusieurs mots biffés et remplacés : « mots » par « sons », « mais » par « puis », le mot « jamais » devenu « pouvoir », « qu’alors » remplacé par « que douce ».
8 500 €
VERLAINE (Paul) écrivain et poète français (1844-1896)
Lettre autographe signée à l’éditeur anglais William Heinemann. Paris, 14 janvier 1894. 1 p. ½ in-16.
« J’ai reçu hier votre mot et les épreuves que je vous renvoie ci-jointes corrigées, - et avant-hier votre lettre me promettant l’envoi du Pall-Mall Magazine où mes deux poèmes seront imprimés. J’espère que votre santé est meilleure que la mienne car je souffre d’une petite reprise de mon mal de jambe heureusement en voie de guérison… ».
780 €
[Paul VERLAINE] - Arthur SYMONS, poète, critique d'art, et traducteur britannique (1865-1945).
Ensemble, 2 lettres autographes signées en anglais à éditeur anglais William Heinemann (1863-1920) 4 p. ½ in-8.
Verlaine vient pour la première fois à la maison d’édition Heinemann à Londres et Symons souhaite l’accueillir le plus chaleureusement possible. Il demande donc à l’éditeur une bonne adresse pour aller dîner en lui précisant avec humour qu’il faudra surveiller la consommation de vin de Verlaine… Symons traduira en anglais les poèmes de Baudelaire, de Mallarmé et de Verlaine avec lequel il entretiendra une correspondance assidue.
Les 2 lettres 780 €
VERLAINE (Paul) poète français (1844-1896)
Lettre autographe signée à l’éditeur William Heinemann. Paris, 10 septembre 1894. 1 p. in-8.
« Je vous retourne, corrigées les épreuves et vous remercie de la promptitude avec laquelle elles me sont parvenues ». Il lui rappelle son adresse qui est toujours : « 4, rue de Vaugirard ».
W. Heinemann publia de nombreux auteurs anglais et réalisa de nombreuses traductions anglaises.
Vendue
VEUILLOT (Louis) journaliste et écrivain français qui mit ses dons de polémiste virulent au service de l’ultramontanisme,
prônant avec fougue le dogme de l’infaillibilité pontificale.
Ses positions l’amenèrent à s’opposer successivement aux catholiques libéraux, à l’Empire et à la République (1813-1883).
Lettre autographe signée à un lecteur de son journal. Paris, 13 août 1856. 2 p. in-8. En-tête du journal « L’UNIVERS ».
Belle lettre en réponse à un observateur de son journal à propos des polémiques religieuses contenues dans le quotidien. « Je voudrais pour beaucoup n’avoir jamais de discussion contre les catholiques. Malheureusement cela ne dépend pas de moi. L’Univers ne commence jamais les querelles et ne les soutient pas toujours, mais on l’attaque perpétuellement, et souvent de manière à l’obliger de se défendre. S’il laissait toujours dire, il finirait bientôt par être décrié totalement et par perdre tout crédit, ce qui serait un plus grand malheur pour la vérité et même pour la charité que tout le mal qui peut résulter de la dispute… ».
180 €
VICAIRE (Georges) bibliophile et bibliographe français.
Il est l’auteur de plusieurs ouvrages de bibliographie et d’un important ouvrage sur la littérature du XIXème siècle,
« Le Manuel de l’amateur de livres du XIXème siècle », l’incontournable bibliographie littéraire (1853-1921)
Lettre autographe signée à l’archiviste et l’historien de l’art, Maurice Tourneux. Paris, 30 avril 1897. 2 pp. ½ in-12.
Très belle lettre. « Je viens de faire mettre à la poste votre épreuve Goncourt corrigée. Pensez-vous pouvoir me donner bientôt la suite du manuscrit ? Et maintenant, je vais vous faire une demande indiscrète. Vous m’avez dit, je crois que cous aviez écrit une notice pour le catalogue Bonnaffé ? Or, je serai très désireux de l’avoir. Vous serait-il possible de m’obtenir un catalogue ? ». Fatigué, il renonce à aller à la vente Fenardent qui admirablement s’est bien passée. « Tout à atteint de hauts prix, sauf deux ou trois objets sur lesquels le baron Pichon s’était emballé à tort. Le sceau de Charles le Téméraire, 855 frs., il lui coutait dans les 10 000 frs. ! De même le Trésor de Feltre, heureusement acquis par la Nationale, a été vendu 15 300 frs. alors qu’il l’avait payé 21 500. Mais tout cela est bien compensé par la plus value des autres objets… ».
280 €
VICTOR (Paul-Émile) écrivain et explorateur français (1907-1995)
Lettre autographe signée « PEV » et lettre dactylographiée signée « PEV » avec 7 lignes autographes au verso à Yves Brayer.
Bora-Bora, 10 octobre 1980 avec son en-tête gravé de « l’île aux palmiers »,
¾ p. in-folio et Paris, 16 novembre 1980. 1 p. ½ in-folio.
Très intéressantes lettres relatives à la publication des mémoires de l’explorateur, mémoires demandées par l’éditeur Stock. Il lui apprend son installation définitive dans le lagon de Bora-Bora, « sur notre propre île (4 ha) » et le questionne sur leur passé. « As-tu quelques souvenirs communs à me rappeler ? Comment nous nous sommes nous rencontrés ? Quel était le groupe dont nous faisions partie ? (Ne s’appelait-il pas "les fœtus de 1914") […] Toi qui peins les pays de soleil, celui-ci manque encore à ta panoplie. N’envisages-tu pas de venir y faire un tour… ». A une réponse favorable du peintre, il se félicite de « l’ahurissant hasard » qu’a été leur rencontre, « toi et les autres peintres de ta génération », Il subsiste un certain flou. « Ce qui est certain, c’est que la période d’avant ma première expédition et en particulier celle de mes études à Paris en 1932-1933 et l’année de préparation de ma première expédition en 33-34, sont assez floues et manquent de précisions. Et pourtant, comme tu me le rappelles, cette période a été très riche pour moi ». Il le questionne de nouveau sur d’autres détails, en particulier sur une petite fête donnée en son honneur au retour de sa première expédition du Groenland. « Les Fœtus de 1914 ont donné une petite fête pour moi chez Solange. Gruber a fait un discours brillant dans lequel il comparait le Groenland à un kugelhupf (sic, pour kougelhopf)… Il y avait aussi une fillette décharnée que nous avions hissé sans peine sur une table pour qu’elle nous chante quelque chose : sa voix était rauque et gouailleuse et crois bien me souvenir qu’elle s’appelait la môme Moineau. As-tu des souvenirs plus précis sur ces points ? La môme Moineau n’est-elle pas devenue par la suite la môme Piaf ? Tu vois que ma mémoire est assez fumeuse… ». Enfin au verso de cette très longue lettre, l’explorateur ajoute de sa main : « Pourrais-tu me suggérer noms et adresses à qui je pourrai écrire dans le même but que je t’écris ? Gruber et Humblot sont morts, je sais - mais Despierre, Tauzin, Yves-Bonnat, Chesnais ? Et chez Solange ? existe toujours ? nous pourrions y faire un pèlerinage… Des souvenirs aussi, si possible du Bal des Anglais ! Les dîners du Vieux Paris… ».
L’ensemble des 2 pièces 780 €
VIGNY (Alfred) écrivain et poète français (1797-1863)
Lettre autographe signée à son « cher Comte ». Paris, 3 mai 1846. 1 p. 1/3 in-8.
Son ami « Mr de la Grange » l’a averti que le comte avait « quelque communication » à lui faire. « Ecrivez moi quel sera quel quart d’heure du matin ou du soir que vous pourrez me donner chez vous rue Cassette et je le saisirai au passage pour vous aller trouver. J’ai voulu attendre que vous fussiez un peu dégagé de tous ce qu’entraine un mariage qui a dû vous apporter une consolation après une grande douleur… ».
680 €
VILLEMAIN (Abel François) écrivain, homme politique français.
Il fut également ministre de l’Instruction publique pendant plusieurs années (1790-1870)
Lettre autographe signée à un avoué, Monsieur Mitouffleh. Paris, ce 25 avril. 1 p. ½ in-8.
Portrait lithographié de François Séraphin Delpech, joint. « Je suis dans les soins d’un évènement de famille », annonce Villemain à son correspondant, « mais demain j’aurai l’honneur de vous recevoir à l’heure que vous voulez bien m’indiquer. J’ai vu une fois Mr Sambucci qui m’avait annoncé comme renseignement privé et intime la lettre qu’il a fait ensuite lithographier. J’avais eu l’honneur de lui dire que dans aucun cas que je ne concevais possible d’approcher du chiffre d’indemnité dont il parlait, et que je lui conseillais de le réduire extrêmement. Quand au mineur Senot, j’ai répondu à l’un des exécuteurs testamentaire qui m’est venu parler en sa faveur, que j’avais le regret de ne pas appercevoir (sic) de motif sur lequel puisse être fondé une concession à son égard… ».
130 €
VILLIERS DE L’ISLE-ADAM (Auguste) écrivain français (1838-1889)
Manuscrit autographe avec dessin. 1 pp. in-folio. S.d.
Curieux manuscrit sur l’histoire des traditions juives faisant référence à plusieurs ouvrages dont celui du rabbin Nephtali et du Talmud. « Ce jour était prédit, en Israël comme devant être celui de la rédemption par le messie », ceci, l’amenant à en extraire une signification concernant la rédemption, rédemption qui « aura lieu la veille de Pâques, c’est-à-dire à l’entrée du sabbat ». Tout en décrivant les monnaies juives qui portaient pour inscription, les trois formes de croix (qu’il dessine), il établit un lien avec Moïse. « C’est en étendant les bras en croix devant la Terre promise que Moïse priait pour la victoire contre Amalek, et quand l’âge et la fatigue faisaient fléchir le signe de ses bras, les Hébreux pliaient - au point que les guerriers furent contraints de soutenir les bras de Moïse, afin que ce signe de la croix donnât l’entrée victorieuse en Kanaan », (pour Canaan). A la suite, suivra une description de la crucifixion de Jésus Christ, et une curieuse interprétation de cette résurrection en comparant son déroulement avec le mode de comptage des israélites, pour le calcul des « intérêts de leurs dettes, leurs engagements » et de compter comme pleins, « les jours de l’engagement et le jour de l’échéance ».
850 €
VOLTAIRE (François-Marie Arouet, dit) écrivain et philosophe français (1694- 1778)
Note autographe sur page in-12.
« En 1543 Elisabeth a 140 vaisseaux dont un de 100 canons Le St Martin amiral d’Espagne n’en portait que 50. »
Quatre lignes de sa main très probablement relatives à l’élaboration de son œuvre monumentale publiée en 1756 : « Essai sur les mœurs et l'esprit des nations ».
1 250 €
VYROUBOVA (Anna) écrivaine russe, amie et confidente de la tsarine Alexandra Feodorovna (1884-1964)
Lettre dactylographiée signée « Anna Taneieff Virubova », au responsable des éditions Payot. Witorg en Finlande, le 27 janvier 1928. 1 p. in-folio.
Amie de la tsarine, elle fut également celle de Maxime Gorki, qui lui conseilla d’écrire ses mémoires, ainsi que de nombreuses autres personnalités russes, telles que Raspoutine.
C’est en Finlande, où elle trouva refuge suite à ses tourments causés par les Bolcheviks, qu’elle se décida à écrire ses mémoires, qui paraîtront à Paris en 1927, aux éditions Payot.
« Je, sous-signée, vous donne plein-pouvoir, en vous priant d’agir en France pour surprendre et arrêter l’apparition d’un nouveau "journal" qu’on m’attribue, afin de sauvegarder les intérêts de mes vrais "souvenirs", publiés par vous. Par la présente je certifie que, jamais de la vie, je n’ai rien écrit d’autre – sauf l’œuvre, que vous connaissez ; par conséquent le "Journal", que les bolchevics (sic) publient soi disant de moi, - est un pur mensonge… ».
680 €
WEILLER (Ernest) compositeur français, devient sociétaire définitif de la SACEM en 1904 (1863-1944)
Contrat signé avec l’éditeur de musique Eugène Fromont, pour la cession de plusieurs œuvres :
« Adaptation Mélodie pour soprano - En rêvant à Madeleine Mélodie pour soprano avec accompagnement de Violoncelle - Le Rire de Satan polka fantastique. ». Paris, 14 octobre 1908. 2 p. in-4
230 €
WILLIAMS (Tennessee) écrivain américain (1911-1983)
Il est l'auteur de nombreuses pièces de théâtre qui furent adaptées au cinéma,
(Un tramway nommé Désir, La Chatte sur un toit brûlant, Soudain l'été dernier, Baby Doll etc.).
Importante et très rare correspondance à Joseph Losey relative à la réalisation du film « Boom », film dont Elisabeth Taylor et Richard Burton en étaient les principaux acteurs. Joseph Losey (1909-1984) réalisa ce film, qui fut à l'affiche en 1968.
Ensemble de 15 lettres dactylographiées signées « Tennessee » ou « Tom » en anglais, dont certaines avec des rajouts autographes. 15 pages in-4 et 1 p. in-8. De juin 1966 à juin 1972. On joint des documents de travail de Joseph Losey (doubles de correspondance à Tennessee Williams, dont certaines avec des notes autographes de Joseph Losey, 8 télégrammes de T. W à J. L. et 3 lettres dactylographiées signées de Patricia Highsmith. Enfin, divers documents propres à la réalisation du film (agent, assistant etc.) On constatera que Sean Connery et Simone Signoret avaient d'abord été pressentis pour jouer dans ce film.
Importante et intéressante correspondance riche de détails sur la préparation, l'organisation et la réalisation de ce film.
21 juin 66 : Il se rendra à Positano début juillet, dans la villa où la première idée de « Milk Train » lui est venue. Il commente l'attitude du producteur Persky, en citant G. B. Shaw: « I know you are interested only in art, but I am interested only in money », puis sur la suite que deviendra leur projet : « In show business everything seems impossible till it reaches the limit of impossibility, and then all of a sudden something goes snap, or boom, and things start moving along ». Il donne ensuite des nouvelles (plutôt mauvaises) de Lester.
18 octobre 1966, avec six lignes autographes au crayon. Au sujet du script du film, il termine ainsi sa lettre. « I’m taking my play to the typist today so I'll have just the film-script to ponder ».
19 octobre 1966, avec cinq lignes autographes au crayon. « I met the impresario for dinner, he bringing me a script and I bringing the notes […] There remains a problem of building - upward gradation of climatic bits between Chris and Goforth », (les personnages principaux de "Boom"). Il termine avec un mot d'encouragement en français : « En avant ! ».
31 décembre 1966, avec trois lignes autographes au crayon. « At this end, everything is very much in the air where it has always been ».
26 janvier 1967. « Audrey Wood and my lawyer suggested that they call Bobin Fox and enquire if you would be interrested in co-producing the picture as well as directing it ».
17 février 1967. « I've come to the sensible conclusion that something is pretty wrong with the script as it now is ».
19 février 1967. « If this revision seems right to you, it would replace the bit about the wine-dark sea - a value already exploited in the visual effects of the viale delle cesare ».
15 mai 1967. Il n'est pas en grande forme et parle de sa mère âgée.
Sans date. « I love your suggestion that the whole film should contain the sounds of windy, billowing, flapping fabrics ». Il donne des exemples de dialogues.
28 juin 1967. Concerne des modifications du script.
1er septembre 1967. Concerne des variations sur la fin du film. Il donne également des nouvelles de sa nouvelle piscine qu'il espère sans ouragans.
15 juin 1968, avec une ligne autographe au stylo. Concerne la projection de deux versions de « Boom ».
7 septembre 1968, avec quatre lignes autographes au stylo. Il aime le climat californien et il a plus d'un ou deux amis à Los Angeles. Sa mère vient également lui rendre visite. Il parle de Mary Pickford, ivre au point de ne plus tenir debout seule. Evoque le film : « Boom passed through the States as swiftly as the wings of prayer. There is a rumor that it will be given a second run - in neighborhood houses. […] Tony Richardson said to me, once, You may be legally sane, Tennessee, but your life is complet hysteria - a reasonable observation ».
20 janvier 1970. Il regrette de ne pas donner plus de nouvelles mais il a fait un séjour en hôpital psychiatrique. Il parle des deux versions du film et qu'il a adoré la première. « I wondered if that copy of the film still exists and if it could not sometimes be exhibited publicly ».
9 juin 1972. Il donne des nouvelles de sa santé et des nouvelles de sa pièce de théâtre en cours : « How am I is a matter for some discussion. […] I think I can safely say I'm better than when you last saw me. But - all's relative, Joe ».
15 800 €
WILLY (Henry Gauthier Villars, dit) journaliste, critique musical et romancier français (1859-1931)
Lettre autographe signée à son cher directeur et ami. S.l.n.d. 1 p.in-8.
« Avez-vous révisé le compte ? Si vous pouvez en remettre le montant rectifié au caissier en jupons porteur de cette lettre, ça me fera plaisir… ».
80 €
ZAMACOIS (Miguel), romancier, poète et journaliste français (1866-1955).
Carte autographe signée à son ami, le sculpteur français René de Saint-Marceaux (1845- 1915).
Villa Rosa, Blonville (Calvados), dimanche. 1 p. ½ in-8. En-tête gaufré de ses initiales.
Charmant témoignage de l’amitié portée au sculpteur. « Le journal vient de nous apporter à Blonville l’heureuse nouvelle de la "réparation" attendue. Je vous envoie toutes mes félicitations. Je me réjouis avec tous vos amis et avec tous les admirateurs de votre talent. Veuillez faire part de ma joie à Madame de Saint-Marceaux et recevoir pour vous et les vôtres, mes sincères amitiés. ».
140 €
ZOLA (Emile) écrivain français (1840-1902)
Lettre autographe signée à son « cher confrère ». 21 mai 1877. 1 p. in-8.
Jolie lettre à propos de son ouvrage "L’Assommoir". « J’ai à m’excuser de ne pas vous avoir remercié plus tôt, pour votre bel article sur mon dernier roman. Toutes sortes d’affaires ont mis en retard ma correspondance ; mais je tenais à vous dire combien votre sympathie m’a touché… ».
780 €
ZOLA (Emile) écrivain français (1840-1902)
Lettre autographe signée Léon Hennique. Médan, 25 novembre 1883. 3 pp. in-8.
Faisant partie de l’entourage de Zola le jeune Hennique appartenait au groupe des écrivains baptisés « naturalistes », et son second roman reçu une critique favorable. Considéré comme étant d’une écriture sincère, il est le tableau très audacieux et féroce de l’adultère bourgeois, tel que l’on pouvait le constater.
Superbe analyse de « L’Accident de Monsieur Hébert », roman de Léon Hennique. Il est en grande admiration pour son livre qu’il achève à peine. « Imaginez-vous une telle bousculade de travail, que j’ai dû passer une nuit pour vous lire ». La lecture du volume entier lui a donné une impression énorme « et beaucoup supérieure à celle des chapitres détaillés », qu’il lui avait déjà lus. « Il y a là dedans une originalité qui s’affirme, un sens très curieux de la bêtise humaine. Votre adultère est d’une imbécillité vraie à donner des frissons. Les conversations amoureuses sont surtout stupéfiantes comme cruautés et photographiques ». Il lui indique les passages qu’il a trouvé excellents : « tous les rendez-vous de votre madame Hébert et de son capitaine, surtout celui où elle succombe, avec l’accompagnement de l’exercice voisin, d’un comique excellent ; puis les grands tableaux, la revue, le feu d’artifice, le dîner sur l’herbe… ». Le dernier chapitre est lui aussi « d’un effet si grand », même avec les personnages secondaires. Il lui assure qu’il fait « une rentrée superbe » et que son 92œuvre est une réponse à « toutes les vilenies qui traînent dans les journaux ». Enfin, il est très fier de la dédicace de la première page et le remercie d’y avoir mis son nom ; il se sent « très honoré d’être là ». Les « répétitions de Pot bouille » vont lui prendre tout un après-midi et lui propose de venir un matin pour causer plus longuement de son livre.
2 350 €
ZWEIG (Stefan) écrivain, dramaturge et biographe autrichien (1881-1942)
Lettre dactylographiée signée au marchand d’autographes, Victor Degrange à Paris. Hambourg, le 25 août 1930. 1 p. in-4.
Zweig grand amateur d’autographes. « Votre aimable offre me trouve en voyage et je m’empresse de vous répondre. Malheureusement les manuscrits que vous m’offraient, (sic) si désirables qu’ils sont, ne m’attirent pas, car je possède déjà un très bon manuscrit de Montesquieu et un de Barbey d’Aurevilly, et les autres ne m’intéressent pas. Je vous rends donc les fiches, mais je vous prie de continuer vos aimables offres… ».
Vendue