BARBEDIENNE (Ferdinand) industriel français, célèbre pour sa fonderie et ses fontes de bronze d’art (1810-1892)
Lettre autographe signée à son « Cher Président ».
Paris, 28 avril 1883. 1 pp. in-4, avec imposante formulation pré-imprimée liée à son activité de fondeur, mentionnant notamment ses distinctions.
Il informe son correspondant de son état, ne lui permettant pas d’assister au banquet prévu le soir. « S’il vous était possible d’utiliser mon couvert, je vous prierais d’en faire hommage comme il vous plairait et j’en serais heureux. Maintenant je vous souhaite un bon voyage et peux vous assurer que nous ne négligerons rien pour arriver le plus tôt possible à Amsterdam où je me prépare à figurer convenablement… ».
130 €
BARBET DE JOUY (Henry Joseph), conservateur au Louvre de 1850 à 1863 et administrateur des musées nationaux en 1879.
Il fut également un grand collectionneur réputé de porcelaine, (né près de Rouen, 1812-1896)
Lettre autographe signée à un chroniqueur. Musée du Louvre, 9 septembre 1876. 3 pp. in-12.
Apprenant son retour, il aimerait lui faire visiter au Louvre, la salle de Michel-Ange, dont il vient de terminer l’installation, avant « qu’elle soit livrée au public ».
230 €
BERNHEIM (Galerie Georges)
Facture doublement signée pour la vente d’une œuvre de Camille Corot. ½ p. in-4.
Datée du 19 novembre 1898, elle porte cette mention signée « Pour Acquit, Georges Bernheim », et « Annulé » ce même jour avec une seconde signature autographe de Georges Bernheim, sur le timbre fiscal de quittances de 10 centimes. Petites imperfections.
380 €
BLANC (Charles) historien et critique d’art (1813-1882)
Lettre autographe signée à Emmanuel Gonzalès.
En-tête du Cabinet du directeur des Beaux-arts. Paris, le 18 août 1872. ½ p. in-8.
Curieuse lettre au romancier. « Il m’est impossible, à mon très grand regret, d’autoriser le choix de "la belle jardinière ", ce n’est pas là une copie du prix de 2000 frs. Il faudrait pour ce prix au moins la Vierge de Raphaël dite Vierge de Fontainebleau… ».
130 €
BONAPARTE (Charles-Lucien) fils aîné de Lucien Bonaparte, prince de Canino et de Musignano (1803-1851)
Il fut élevé et vécut longtemps en Italie et fut un ornithologue passionné.
Réunion de 3 lettres autographes signées dont deux adressées à Isidore Geoffroy Saint-Hilaire et une à Mr Dupin, président de la Chambre des députés. Florence, 28 et 30 mars 1839 et Gênes, 27 juillet 1841.
Ensemble 3 pp. in-folio. Adresses, marques postales et cachets de cire.
Quelques mots manquants provoqués par la brisure du cachet ne présentant pas de difficultés pour la compréhension du texte.
Belles lettres très intéressantes, relatives à la préparation du premier Congrès des Naturalistes italiens à Pise. Charles-Lucien Bonaparte y prend une part active et il espère qu’Isidore Geoffroy Saint-Hilaire y viendra avec son « illustre père ». Il souhaite également que Monsieur Dupin engage des savants français à y assister. Il se réjouit du remaniement et de la meilleure classification des richesses ornithologiques françaises : « La France n’est point si abattue qu’on se plait à l’exagérer pour toutes choses… ». Les deux lettres de Florence sont rédigées à la suite d’un texte imprimé en italien pour l’organisation de ce Congrès (2 pp) où seront présents Vincenzio Antinori, Gio. Battista Amici, Gaetano Giorgini, Paolo Savi, Maurizio Bufalini.
L’ensemble des 3 lettres 850 €
[BONAPARTE (Joseph)] - Miot de Mélito (André François) ministre, membre de l’Institut (1762-1841)
Lettre autographe signée à Joseph Bonaparte (sous le nom de comte de Survilliers) Paris, 12 juin 1835. 2 pp. in-8. Adresse.
Joseph est à Londres et son ancien conseiller de l’Italie et de l’Espagne, le comte Miot de Mélito lui recommande Mr Fellmann qui s’occupe de l’histoire numismatique de l’Empereur « votre frère » et de l’Empire français, « dans le dessein de réunir tout ce qui peut contribuer à perfectionner ce monument, il se rend en Angleterre, et s’estimerait heureux que vous daignerez prendre intérêt à son ouvrage, et lui fournir s’il était possible, quelques documents qui auraient un double intérêt de par leur nature et par la source d’où il la tirerait… ».
180 €
BRIERE (Gaston) historien de l’art français, conservateur en chef des musées nationaux.
Il sera pendant plusieurs années, conservateur en chef au Château de Versailles (1871-1962)
Lettre autographe signée à l’archiviste et historien de l’art, Maurice Tourneux. Château de Versailles, le 28 février 1907. 4 pp. in-8.
Belle lettre très probablement relative à la préparation de « la Table de la revue universelle des arts », publiée en 1908.
Il est très absorbé « par la correction des feuilles » de cette Revue, « contrarié par de multiples retards postaux et erreurs d’envois. J’espère vous livrer définitivement toutes mes fiches lundi ou mardi, mais le système des renvois oblige à la confection de multiples fiches. Il est entendu, je crois, que l’on ne publiera pas intégralement 2 fois certaines indications détaillées […] Pour ne pas oublier des renvois utiles, je fais en triple répétition les articles susceptibles de se répertorier au nom d’artiste, au nom d’auteur, (commentateur ou auteur du texte), au nom de lieu ; mais n’est ce pas un peu abusif pour une mention de ce genre ;
"Marochetti, statue élevée à X à Z.". J’ai une 50e de mentions de cette nature. J’ai vu Maistre Dimanche. Il me montra votre bibliographie ; je l’ai fort engagé à terminer…Le relevé de vos articles me parait fait avec grand soin, il y a même des renseignements complémentaires utiles. Quant au classement, je crois que l’ordre méthodique s’impose, l’ordre chronologique aurait le défaut de trop disperser la production, d’éloigner des titres qui doivent se joindre, grâce à un classement, l’ensemble de vos recherches sur Diderot ou sur Grimm, sur la Révolution etc. ». Il vient seulement de lire la préface du tome IV, « et je suis bien touché de la mention que vous faites de notre entreprise, en terminant. Quand je vois justement des travaux bibliographiques pareils au vôtre, le "soin" du détail, la perception de l’exactitude dans les signalements et commentaires, je suis bien humilié pour mes fascicules où abondent les omissions et les erreurs !... ». Il lui signale la parution du premier numéro « du Versailles », pour lequel il aimerait sa présence afin d’examiner « les planches et celles de la collection Hoenstschel. », le célèbre architecte d’intérieur, céramiste et collectionneur français, Georges Hoentschel (1855-1915).
480 €
CHRISTO et JEANNE-CLAUDE [Christo Vladimiroff Javacheff (1935-2020) et Jeanne-Claude Denat de Guillebon (1935-2009) couple d’artistes contemporains.
Carte postale avec signatures autographes des deux sur leur réalisation de « l’Emballage du Reichstag », 1971-1995.
340 €
CHRISTO (Christo Vladimiroff Javacheff, dit) artiste bulgare (1935-2020), naturalisé américain en 1958,
célèbre pour ses objets empaquetés.
Réunion de 2 cartes postales autographes signées adressées à l’éditeur Raphaël Sorin. New-York, 1965 et 1966. On joint une photo originale d’une œuvre intitulée « Store front’s » accompagnée de notes autographes au verso de Christo, « part I et II 1964/1965 » avec les précisions de leurs formats, et une reproduction sérigraphique (format carte postale), du Kunsthalle de Berne en Suisse, empaqueté en 1968,
Bel ensemble. En 1965, il est à New York, et annonce à son ami qu’il est sur le point de terminer une performance, « moi je travail fort, (sic) tout est presque terminé, à la fin de la semaine on fait les photos ». Il compte se rendre à Brooklyn pour le « Fox Show » accompagné de sa femme et de son fils, Cyril pour écouter les Rolling Stones. En 1966, suite à une exposition « très réussie », il est heureux d’annoncer que son travail intitulé « les 4 store fronts » sera exposé « en Art Institute » à Chicago dès l’été.
On joint également une carte postale du célèbre galeriste Guido de Noci, demandant à Raphaël Sorin des nouvelles concernant les ouvrages de Christo et de Fontana, ouvrages qui seront présentés à la foire de Francfort, ainsi qu’une invitation à la John Gibson Gallery (1969), pour « Projects of packages, storefronts, and Barrels for the National Gallery, Rome. ».
L’ensemble des 6 pièces 850 €
DELABORDE (Henri, vicomte) peintre d’histoire et historien d’art.
Il fut également en 1855, conservateur du cabinet des estampes de la Bibliothèque impériale (1811-1899)
Manuscrit autographe signé intitulé, « LES DUCS D’URBIN - leur influence sur les arts et sur la littérature en Italie ».
73 p. in-folio, montées sur onglet et reliées dans un volume in-folio, demi-basane brune.
Il fut l’un des premiers biographes d’Ingres avec Amaury-Duval. (Ingres, sa vie, ses travaux, sa doctrine). Rare.
Très intéressante étude abondamment corrigée, d’une petite écriture avec de nombreux repentirs et ajouts en marge, sur les ducs d’Urbin, à propos du livre du grand collectionneur d’art James Dennistoun, (1803-1855) « Memoirs of the Dukes of Urbino » paru en 1851. A la suite de cet important article, consacré d’abord aux ducs de la maison de Montefeltro, puis à la maison Della Rovere, on a relié les méticuleuses notices et notes de lecture de Delaborde sur les princes, les évènements historiques, les artistes….
3 850 €
DIDRON (Edouard), maître verrier français (1836-1902).
Il est le neveu et fils adoptif d’Adolphe Didron, qui fut un archéologue français de renom mais également un journaliste et éditeur, spécialiste de l'iconographie du Moyen Âge chrétien.
Très intéressant ensemble composé d’une lettre autographe signée au Président de la Société Philotechnique,
à laquelle sont jointes 2 autres lettres autographes signées, du peintre et archéologue Ernest Breton relatives à la candidature de Didron. Paris, 11 Octobre 1873. 3 pp. ½ gd. in-8.
Didron adresse avec une grande humilité sa candidature au titre de membre résident à la Société Philotechnique, section des Arts, en indiquant l’ensemble de ses divers travaux par-delà le monde. Il se positionne comme étant le « représentant d’un art spécial dont l’intérêt est considérable » et détaille avec précision, tout l’intérêt que son art occupe une place dans cette Société. « J’ai l’honneur de vous informer que je désire être admis dans la Société Philotechnique (section des arts) à titre de membre résident. En présentant ma candidature, j’ai le devoir de vous indiquer les titres que je puis faire valoir pour être reçu dans la célèbre compagnie que vous présidez et pour obtenir par cela même un honneur auquel j’attache le plus grand prix. Ces titres sont modestes Monsieur le Président, ils n’ont assurément pas la valeur de ceux que vous avez l’habitude d’examiner, mais je compte sur la bienveillante indulgence de vos honorables collègues ainsi que la vôtre. Je me suis à peu près exclusivement occupé jusqu’ici de l’étude du Moyen-Age chrétien, c’est-à-dire de notre art national ancien, et, tout en continuant la publication des "Annales Archéologiques" dont le deuxième volume est achevé, après la mort de Monsieur Didron ainé, mon oncle et père adoptif, fondateur de cette grande Revue, j’ai appliqué mes connaissances scientifiques et le résultat de mes études d’artiste à l’exécution de vitraux peints. J’ai essayé de faire progresser cet art spécial de la peinture sur verre dont les spécimens anciens brillent d’un éclat incomparable dans nos grands édifices religieux et sont une des gloires de l’art français. Mes œuvres principales sont placées dans les Cathédrales de Paris, Soissons, Langres, Nantes, Sens, Aix, Montpellier, Périgueux, d’Anvers (Belgique) etc. ainsi que dans les églises de Saint Vincent de Paul à Marseille, Notre Dame à Chalons S-M, Saint Eloi à Dunkerque, Notre Dame à Calais, Saint-Sauveur à Lille, du Saint Sépulcre à Abbeville, de Saint Maclou à Pontoise, ainsi que dans une assez grande quantité d’autres édifices en France, en Belgique, en Angleterre, en Espagne, en Allemagne et en Amérique. La nature même de mes travaux qui sont principalement de l’ordre décoratif, ne me permet guère de les préciser davantage, ce que je tenterais de faire, cependant, si cela vous semblait utile…. ».
Les deux lettres autographes signées du peintre et archéologue Ernest Breton sont relatives à la candidature de Didron. Dans sa lettre du 3 Novembre 1873, Ernest Breton informe le Président qu’il ne pourra pas se rendre à la séance prévue le soir-même, pour examiner la demande de Didron. Il lui adresse toutefois son rapport sur le maitre verrier et lui demande de « le faire signer par MM. David, mes collègues de la Commission… ». Le rapport, signé par Breton, et co-signé par les frères David [Jules David, lithographe et peintre français et François Alexandre David, décorateur ornemaniste français], ne tarit pas d’éloges pour le verrier « S’il est un art bien véritablement français et dans lequel notre pays n’a jamais eu à craindre de rivaux c’est celui de peindre ces admirables verrières d’honneur de nos splendides cathédrales ogivales. Cet art, qui du premier coup était arrivé à l’apogée de son éclat au XIIIème et pour la beauté des couleurs et qui aurait pu tomber en décadence dans les siècles suivants malgré le perfectionnement notable de la composition et du dessin avait été totalement abandonné au XVIIème et XVIIIème siècle. C’est à notre temps qu’était réservée la gloire de la ressusciter en le perfectionnant. Maréchal de Metz, les Lobins de Tours, les manufactures de Sèvres, de Choisy, de Clermont etc. … l’ont remis en honneur. Et voici que l’un de leurs plus habiles collaborateurs vient demander à prendre place dans nos rangs. Monsieur Edouard Didron, présenté par MM. De Beaumont et Roux-Ferrand, s’est consacré à cet art et a enrichi de ses précieux précédents, un grand nombre d’églises de France, de Belgique, d’Allemagne, d’Angleterre, d’Espagne et même d’Amérique. Ses travaux spéciaux ne l’ont pas empêché de continuer ses études sur le Moyen-Age et de conserver la direction de l’intéressant recueil des Annales archéologiques, fondé par son oncle, M. Didron Ainé, qui a laissé dans la science un nom si justement honoré. Nous pensons donc que la Société Philotechnique ne peut que faire une excellente acquisition en la personne de M. Edouard Didron et nous avons l’honneur de vous proposer son admission en qualité de membre résident de ka classe des Beaux-arts… ».
Très intéressant ensemble 780 €
DU SOMMERARD (Edmond) directeur-conservateur, fils d’Alexandre, fondateur du musée qui porte son nom (1817-1885)
Lettre autographe signée à son « cher ami ».
En-tête du « Musée des thermes et de l’hôtel de Cluny ». 2 pp.in-8. 6 juin, [vers 1843].
Il est à la recherche « d’un commis ou secrétaire », et questionne son ami pour savoir s’il n’avait pas sous la main, « un brave et honnête garçon, sortant de l’armée….Pas d’autre chose à faire qu’une présence continue, en écriture et le direction des gens de service. Un aspi sage et rangé ferait mon affaire. Celui que j’avais, que vous connaissez je crois, le sieur Mahé a trouvé drôle d’aller emprunter de l’argent aux tambours de mon bataillon et ce qui est plus grave, aux fournisseurs du Musée, dont j’avais à contrôler les mémoires… ». Il lui indique les conditions de rémunérations.
230 €
DU SOMMERARD (Alexandre) grand amateur et collectionneur d’œuvres d’art, fondateur du musée de Cluny (1779-1842)
Lettre autographe signée à un artiste. Paris, s.d. (1842). 2 pp. in-8.
Très belle lettre. Il se livre à un travail « consciencieux » et cela nécessite beaucoup de questions à propos du « pied de croix ». Il lui précise que le dessin qu’il lui a envoyé de l’Hôtel de ville s’apprête bien au projet de gravure. « j’aurai soin de faire exécuter de manière à ce que vous n’ayez pas à rougir de voir accolé votre nom à celui de l’artiste qui en fait la gravure ou la lithographie, car j’employe ces deux moyens. Je vous ai je crois, donné les dimensions auxquelles je m’efforce en général de ramener le cadre graphique de mes planches (16 pouces sur dix et demi) disposition pour laquelle le beau dessin du pied de croix est très favorable à ce sujet ». A ce propos, il lui demande des précisons. « les quatre évangéliste du bas (en cuivre entièrement doré sans doute) sont bien du même temps que les émaux, ce dont je doute. Il pourrait se faire que ce fut un remontage du temps de Louis XIV dans lequel on aurait cherché à conserver le caractère. C’est que si quelques renseignements locaux appuyaient ma présomption, j’aurai à cœur d’exprimer mon doute dans le texte concernant cette planche. Sans doute aussi les plaques d’émaux ajustées entre les évangélistes…comme l’indique votre dessin exécuté sans doute dans la proportion exacte de l’objet reproduit… ».
780 €
DU SOMMERARD (Alexandre) grand amateur et collectionneur d’œuvres d’art, fondateur du musée de Cluny (1779-1842)
Lettre autographe signée à un artiste. Paris, 9 avril 1842. 1 pp. in-8.
Belle lettre à propos de l’Abbaye de St Bertin. (à St. Omer). Bien qu’il soit bien avancé pour la publication des planches, il lui demande un complément d’information, concernant la description de celle qui représente « le pied de croix ». N’ayant pas à disposition le dessin colorié qu’il lui a déjà envoyé, il voudrait savoir, « si les têtes et les mains des figures des divers sujets émaillés autre que les 4 évangélistes sont toutes indistinctement à fond d’or ou si l’on y remarque quelques nuances de carnation, caractère spécial des émaux du XIème et XIIème siècle… ».
480 €
EIFFEL (Gustave) ingénieur et industriel français (1832-1923)
Lettre autographe signée. Levallois-Perret, 3 avril 1881. En-tête à son nom et activités. 2 pp. ½ in-8.
Lettre de remerciements à propos d’une note que son correspondant lui avait rédigée et adressée. S’agissait-il d’un procès ? « Je comptai aller vous voir le soir et vous remercier de la note que vous m’avez préparée. Mais le temps est si mauvais que je ne veux pas faire sortir Claire (sa fille)… Je ne pourrai donc ce soir vous remercier moi-même de cette note qui dans sa sobriété était vraiment excellente et résumait d’une façon si heureuse et très saisissante les arguments essentiels qui étaient bien de nature à frapper les juges : il y avait en outre l’expression tout à fait trouvée dont le jeune Fleuret a été frappé. Bien entendu votre nom n’a pas été prononcé […] Il n’a pas eu encore à s’en servir, car jeudi j’ai passé 3 heures au tribunal pour aboutir à une remise à quinzaine… ».
Vendue
EUDEL (Paul) amateur et marchand d’art (1837-1911). Il fut également un grand collectionneur.
Lettre signée à Monsieur Monceaux, bibliothécaire de la ville d’Auxerre. Paris, 9 Janvier 1900.
2 p. in-8. Enveloppe conservée avec adresse et marques postales.
On joint la demande d’admission vierge de l’Exposition Centennale.
Jolie lettre. Il encourage son correspondant à mettre des plaquettes et quelques gravures dans sa vitrine qui figureront à l’Exposition Universelle de 1900. Il le prie également de lui adresser les diverses informations demandées. « Devant garnir quelques vitrines de livres j’y ferai figurer les plaquettes sur les fêtes locales, entrées, réceptions officielles, retraites illuminées dont vous voulez bien me donner la liste. N’ayez aucune inquiétude pour les frais de transport, ils seront ainsi que l’emballage à la charge de l’administration de l’exposition. Si vous avez quelques gravures, surtout quelques dessins originaux sur vos fêtes, je les mettrai en bonne place. Je transcris à mon catalogue les titres de vos plaquettes mais je vous serai obligé de les désigner sommairement ainsi que les dessins sur la demande d’admission (feuille verte) dont je vous envoie un nouvel exemplaire et de me retourner ensuite cette feuille… ».
180 €
GERSPACH (Edouard) critique et historien français de l’art, spécialiste de la céramique,
directeur de la manufacture nationale de Sèvres. Il fut également un administrateur de la manufacture des Gobelins (1833-1906)
Lettre autographe signée à un confrère. Florence 27 avril 1904. 4 pp. in-8. Déchirure restaurée sans nuisance au texte.
Curieuse et sévère lettre à l’encontre des critiques d’art à propos de l’art italien. Il félicite son correspondant pour la manière dont il aurait infligé une humiliation à Henry Lapauze. « Ce Monsieur infatué le prend de très haut et couvre son ignorance par l’aplomb […] cependant, puisqu’il a accès dans la Revue des Deux mondes, dans le Correspondant et ailleurs sans doute. Je l’ai attrapé dans une simple affaire de statistique et pour faire passer ma copie, j’ai dû avoir recours à un journal presqu’ignoré. Je suis honteux lorsque je lis dans nos grandes revues des articles ineptes sur les arts d’Italie, de ce Lapauze, du belge Fierens-Gevaert et d’autres. Je ne parle pas des appréciations mais seulement des erreurs inadmissibles. Et cependant les paradoxes font ici de l’effet. Par exemple dans le livre de l’Abbé Broussolle la jeunesse du Perugin, Huysmans a fait une préface où il a écrit « l’odieux Raphaël » et personne en France n’a protesté à ma connaissance du moins. Il y a plus, le volume a été couronné par l’Académie française ; il est clair que le rapporteur ne l’a pas lu car il est absolument sans valeur. La maison Firmin Didot a publié un volume d’un nommé (Marcel) Niké, un pseudonyme certainement, Florence historique, artistique, monumentale. C’est inepte, à chaque page des erreurs énormes ». Il poursuit en lui citant un exemple. « Niké parlant de la Madone du Grand Duc écrit : "ce petit chef d’œuvre exécuté pour le grand duc Ferdinand, fut considéré comme une sorte de palladienne dans la famille de Médicis, delà lui vient son surnom de la Vierge du grand duc". Or jamais les Médicis n’ont possédé ce tableau et c’est le grand duc Ferdinand III de la maison de Lorraine qui l’a acheté en 1799 ! Et il y en a bien d’autres de ce calibre dans le volume ; j’ai tenté d’en faire la critique dans deux journaux de Paris ; l’un ne m’a pas répondu, l’autre m’a écrit qu’il était trop bien avec la maison Didot pour insérer mon article alors je l’ai mis dans une petite revue italienne comme protestation […] Chaque fois depuis 10 ans que j’ai voulu rectifier dans la revue et les journaux français, on m’a mis au panier et cependant que d’inexactitudes j’observai. Et croyez bien que je suis armé par des voyages d’Italie commencés il y a 36 ans et une résidence de 10 ans à Florence ! J’ai relevé des erreurs de fait dans Taine, Bourget, A[natole]. France et bien d’autres et que de sottises dans les discours, les banquets et les conférences !
Dernièrement encore [Hector] d’Espouy, ancien prix de Rome d’architecture a fait sur la technique de sa fresque une conférence à l’Ecole des Hautes Etudes, vraiment on ne dirait pas qu’il a passé 5 ans en Italie ; il ne sait même pas ce que c’est que la tempera dans la pratique de la peinture murale, il suffisait cependant de lire [Giorgio] Vassari… ».
480 €
GILLET (Louis) historien d’art et de la littérature française, élu à l’Académie française en 1935 (1876-1943)
Il a également assuré la fonction de conservateur du musée Jacquemart-André de l'abbaye de Chaalis,
après la donation du domaine en 1912 à l’institut de France, par sa fondatrice,
la peintre et mécène française, Nélie Jacquemart, morte en mai 1912.
3 lettres autographes signées à Yves Brayer. Montpellier, 14 août 1940 et Lyon, 28 février et 25 mars 1941.
5 p. ½ in-8. 2 enveloppes conservées.
Son fils Guillaume (futur architecte et Grand Prix de Rome) est prisonnier « au camp n° 2 à Port Saint Vincent » ; il lui indique son quotidien. « Il ne paraît pas très malheureux. Vous connaissez son caractère. Il y a en lui un fond de gaité et d’ironie qui est une forme de courage. La providence a fait qu’il a retrouvé dans son infortune son ami René Coulon (le futur architecte et designer) qui est son meilleur camarade de l’atelier Defrasse et qui est aussi un garçon plein de bon sens et de fantaisie. Ils ont institué des jeux de football, de rugby et même des cours d’architecture, d’histoire religieuse. Ils mettent en commun leurs ressources. Cela doit être un joli spectacle que de voir ces jeunes français qui narguent leur misère… ». Il l’encourage à aller voir à Cahors, son ami Monzie (Anatole Monzie, homme politique français, à cette époque Maire de Cahors), de visiter à Montal, l’église et le château d’Assier.
On joint 2 très intéressantes lettres autographes signées de sa femme, également relatives à son fils Guillaume qui malgré sa situation de prisonnier en Allemagne, est très occupé avec son ami René Coulon, par une fresque qu’ils réalisent conjointement, pour la chapelle française [de Soest] et par des décors de théâtre. [La Chapelle française de Soest est une chapelle catholique dans l'Oflag (VI-A) de Soest en Westphalie, créée et décorée par des officiers français emprisonnés pendant les années de la guerre 1940-1945. Les images murales furent réalisées par les deux architectes. A cette action l’Académie française leur décerna le prix Général-Muteau en 1942].
Elle lui indique que l’emploi du temps de son mari est très chargé, devant organiser plusieurs conférences à Toulouse, Lyon, Marseille et enfin en Suisse, où elle le rejoindra. Elle interroge et sollicite Brayer pour lui indiquer s’il avait connaissance d’artistes en détresses cachées, « que nous pourrions soulager en leur faisant bénéficier de fonds américains destinés à des intellectuels et à des artistes dans le besoin ». Il y est également question de sa fille Simone Demangel, une des grandes figures de la Résistance héraultaise.
L’ensemble des 5 lettres 380 €
GUIFFREY (Jules), Historien de l’art français, membre de l’académie des Beaux-Arts
et administrateur de la Manufacture des Gobelins (1840 -1918)
Lettre autographe signée à son « cher ami ». Le 13 Août [18]97. 2 p. ½ in-8.
Il l’informe avoir bien reçu « les épreuves des feuilles 3 et 4 » et le remercie. Il lui demande également des informations sur un artiste « Pourriez-vous faire rechercher dans la Maison du Roi aux Archives les pièces relatives à Debucourt. Un amateur très libéral fait une étude sur cet artiste et je serais très content de lui fournir quelques morceaux inédits. Si je pouvais lui donner des pièces d’un certain intérêt j’obtiendrais à coup sûr de sa générosité un exemplaire pour son collaborateur. ».
160 €
LAPAUZE (Henry), historien de l’Art, conservateur du palais des Beaux-Arts de la ville de Paris (1867-1925).
2 lettres autographes signées dont une de son monogramme.
Florence, 9 septembre 1912. 1 p. ½ in-8 et 1 p. in-8. Paris, jeudi, s.d.
La lettre que son correspondant lui a écrite, l’a suivie jusqu’à Florence où il participait à la promotion « que vous avez vu dans les journaux », promotion qui concerne seulement les membres de l’enseignement. « Ce n’est qu’au premier janvier qu’on donne les palmes et les rosettes aux citoyens de votre catégorie ». Dans la seconde lettre, il invite son ami à venir déjeuner avec lui chez [Gustave] Ferrié, (le pionner de la radiodiffusion). « J’ai une envie folle de savourer votre belle chevelure… ».
Les 2 lettres 160 €
LASSAIGNE (Jacques) critique d’art français, conservateur en chef du Musée d’art moderne de Paris,
auteur de nombreuses monographies d’artistes (1911-1983)
Ensemble de 3 pièces.
Carte signée d’accès avec sa photo, datée du 12 mai 1941 et laissez-passer du 12 juin 1941. Ces deux documents sont signés par Jacques Lassaigne, et établis par le gouvernement de la Palestine à Jérusalem. Passeport de Jacques Lassaigne en tant que directeur général de Radio-France pour se rendre à Alger, Beyrouth, Brazzaville, Le Caire et Damas, daté du 30 mars 1944. Nombreux tampons et signatures des délégués des consulats et ambassades. Pliure fragilisée, consolidée sur le haut du passeport.
380 €
RAUP DE BAPTESTIN DE MOULIERES (Antoine-Joseph) publiciste français (1747-1827)
Lettre autographe signée probablement au Comte de Thorenc. Paris, le 23 Septembre 1781. 4 p. in-8.
A propos de 3 tableaux que le comte a commandé à un jeune artiste, élève du peintre Nicolas Guy Brenet. « J’ai examiné avec le plus grand soin les deux qui sont finis, celui qui est relatif à l’éducation et à la charité ; et l’adoration des trois rois. Et j’ai été surpris de leur exécution, au point de croire, en entrant dans l’atelier de M. Brenet qu’ils étaient de lui. Mais j’ai été bien plus surpris, Monsieur le Comte, ce que vous étiés (sic) convenu de payer les trois tableaux. Il n’y a aucun peintre de l’académie qui les ont faits pour 50 Louis chacun ; Et à cet égard, M.Brenet s’est joint au S. Boyer pour me faire observer que l’inexpérience de ce dernier lui avait fait acquiescer au prix convenu sans savoir les frais à déboursés qu’il aurait à faire ; et en effet, chaque toile lui revient à plus de 4 louis, et près de 5. Ajoutés à cela leur monture, les couleurs et autres menus frais, et vous sentirez aisément, Monsieur le Comte que l’ouvrage n’est pas payé à sa juste valeur… ». Il poursuit en lui indiquant qu’il voit en cet artiste un talent très prometteur. «…je pense que nous le verrons un jour au rang des bons maitres de l’école française. Quant au prix, lorsque vous aurez, Monsieur le Comte, reçu les tableaux, j’espère que vous lui accorderez une gratification proportionnée à la satisfaction que vous en aurez… ».
180 €
RAVAISSON-MOLLIEN (Félix, Laché-Ravaisson-Mollien Jean Gaspard Félix),
philosophe, archéologue et historien de l’art (1813-1900).
Lettre autographie signée à l’architecte français Georges-Ernest Coquart. 19 Novembre 1873.Adresse. 2 pp. in-8.
Il rappelle à l’architecte l’engagement pris l’année précédente. « Vous avez bien voulu me promettre l’hiver dernier de me donner une note sur les monuments provenant de Samothrace et appartenant à la France […] afin de me mettre en état de solliciter les mesures nécessaires pour faire apporter un monument en France. Je vous serais obligé de vouloir bien m’envoyer cette note que je remettrai à notre ambassadeur à Constantinople, qui se trouve en France en ce moment et pour quelques jours encore à Paris… ».
Georges-Ernest Coquart effectua en 1866, une mission archéologique en Grèce, sur l'Île de Samothrace.
230 €
ROMAGNESI (Louis Alexandre), peintre et sculpteur français (1776-1852).
Lettre autographe signée à l’architecte Durand. 29 Septembre [18]32. 1 p. in-4. Adresse et marques postales.
Petit manque sans nuisance au texte.
Il l’informe que les « chapiteaux sont enfin livrés », mais qu’il les a fait livrer « bureau restant », car il ne connaissait ni l’adresse ni le nom de la personne à qui ils étaient destinés. Il ajoute qu’il apprécierait que leurs prochaines affaires soient plus fructueuses pour lui « Le malheur a été sur ces ouvrages car j’ai eu plus de contrariétés pour cette seule affaire qu’on ne peut dire. Enfin, Monsieur, j’espère que je me dédommagerai par de meilleures affaires que vous me procurerez et j’aimerais mieux que ce soit autre chose que de la fonte… ».
230 €
VAN DER KEMP (Gérald) conservateur de musée français (1912-2001)
Lettre autographe signée à Yves Brayer. San Miguel de Allende, au Mexique. S.d. [1984 ?]. 2 p. in-8.
Il revient sur un vol de toiles, dont Yves Brayer a été victime au musée Marmottan, et déplore l’absence de sanctions à l’encontre de ces personnes malveillantes. « …J’espère que ce sera comme pour le musée de l’annonciade à Saint Tropez et que tu retrouveras tes toiles ! Les lois ne sont pas assez sévères pour les vols ou destructions d’œuvres d’art… ».
vendue
VAUXCELLES (Louis) critique d’art français, un des plus influents du dernier siècle (1870-1945)
Manuscrit autographe intitulé « Avant-propos » avec note autographe au début du texte :
« Epreuves chez Mr Louis Vauxcelles, 6 rue Paul Dupuy Paris XVI » également de sa main,
abondamment corrigé présentant de nombreux repentirs. 2 pp. in folio à l’encre violette. 1938.
Très beau texte pour la préface du catalogue de l’exposition à la Galerie Charpentier où sont réunis ses 3 amis : Charles Blanc, Edouard Mac-Avoy et Yves Brayer. « Ne peut-on donc pas faire de bonne peinture boulevard des Batignolles murmura Renoir quand Gauguin partit aux îles », argumenta le critique dès les premières lignes. « Ce préambule n’a point pour objet d’excuser, de justifier mes trois amis Charles Blanc, Edouard Mac-Avoy et Yves Brayer d’avoir été, à leur tour planter leur chevalet au pays de Véronèse. Au contraire, ils eurent raison… ». Puis après avoir rappelé Venise et les peintres qui s’y sont attachés, il ajouta, « Mon propos, en ces lignes liminaires et cursives, n’est pas de vous faire décrire les œuvres que Charles Blanc, Mac-Avoy et Yves Brayer montrent à la cimaise Charpentier ; elles parleront, d’elles mêmes, avec une éloquence assez persuasive pour qu’il ne soit pas efficient de les analyser. C’est de l’esprit de mes artistes, de ce que je crois savoir d’eux, que je souhaite entretenir le lecteur… Blanc étant l’aïeul, de peu d’ailleurs, commençons par lui. Je ne connais pas d’être à la fois plus courageux et plus inquiet que Charles Blanc. Courageux parce qu’il joue sa carrière à chaque toile nouvelle. A-t-il obtenu en quelque salon un succès retentissant, ne croyez pas qu’il va se reposer sur les lauriers cueillis, se répéter, exploiter une formule. Non, son dynamisme l’entraîne, un besoin de grandeur le soulève….Mac Avoy, à l’Automne aux Tuileries, une composition méditée, une pièce de résistance qu’il accompagnait parfois de paysages, ceux de Villeneuve-lès-Avignon, entre autres, d’un charme prenant aux grammes gris-vert d’une rare distinction. Par ailleurs, il s’attesta physionomiste au regard aigu, et sa Louise Hervieu, il y a deux ans, fit sensation. Des artistes qui ont retracé le pauvre et cher visage de notre illustre amie, nul n’avait traduit si intensément ce qu’il enclot de souffrance, de compassion et d’amour. Je tiens Edouard Mac Avoy pour un des portraitistes authentiques d’aujourd’hui, un des plus aptes, de par les antennes de sa sensible intelligence à déchiffrer les secrets qui décèlent - ou dissimulent une figure. ».
680 €